L’épilepsie est une maladie chronique fréquente et invalidante. Santé publique France vient de publier les résultats d’une étude sur la prévalence de la maladie en 2020, qui révèlent de fortes inégalités sociales et territoriales. L’étude justifie la mise en place d’une nouvelle surveillance épidémiologique de la population.


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    Une étude publiée le 2 avril par Santé publique France présente pour la première fois depuis 20 ans des estimations de prévalence de l’épilepsie traitée par région et département en France. L'épidémiologie de cette maladie neurologique est peu étudiée et en particulier sa variabilité sociale et territoriale. « La prévalence de l'épilepsieépilepsie traitée, estimée à partir du Système national des données de santé, s'est établie à 10,2 pour 1 000 habitants au 1er janvier 2020 en France ; elle est similaire aux prévalences observées aux États-Unis et en Angleterre », communique l'agence nationale de santé publique.

    À noter que la prévalence de l’épilepsie augmente avec l'avancée en âge et qu'elle varie suivant le sexe (l'augmentation est plus précoce chez les hommes que chez les femmes).

    De fortes inégalités sociales et territoriales

    Les résultats de l'étude mettent en avant des différences de prévalence de l'épilepsie suivant le territoire. Les taux sont plus élevés le long de la diagonale nord-est/sud-ouest, dans les départements du Nord, ainsi que dans certains départements d'outre-mer comme la Réunion. Ces inégalités pourraient s'expliquer par une précarité économique et une fréquence des comorbiditéscomorbidités cardiovasculaires - pouvant causer l'épilepsie - plus élevées sur ces territoires.

    Prévalence standardisée (pour 1 000 habitants) de l'épilepsie par département en France au 1<sup>er</sup> janvier 2020. © Santé publique France
    Prévalence standardisée (pour 1 000 habitants) de l'épilepsie par département en France au 1er janvier 2020. © Santé publique France

    « La prévalence augmente de manière régulière avec le désavantage social », ajoute le communiqué, qui note une différence notable de 42 % entre la population la plus défavorisée (10,1 cas pour 1 000 habitants) et celle la moins défavorisée (7,1 cas pour 1 000 habitants). Cette différence pourrait en partie s'expliquer par l'exposition à la pollution et à des toxiques pendant la grossessegrossesse et la petite enfance. D'un autre côté, certains facteurs associés à l'épilepsie (stigmatisation, effets secondaires du traitement, etc.) pourraient entraîner une précarité sociale plus importante.