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© Lapied, tous droits réservés

Erik Lapied

Photographe, cinéaste animalier de montagne

La science tente de comprendre et d’expliquer le mystère du monde. La disparition de nombreuses espèces animales nous alarme sur notre propre survie et sur notre responsabilité d’être humain face aux autres êtres vivants. Si l’instant est critique, la sensibilisation est cruciale pour inciter chacun à changer de comportement.

Depuis 40 années, nous parcourons les montagnes pour les filmer au rythme d’un long métrage par an. Depuis 2008, nous vivons plusieurs mois par an au cœur de l’un des plus anciens espaces protégés d’Europe : le parc national italien du Grand Paradis. Là-haut, notre temps se partage entre observations, suivis, tournages et montage.

Cinéastes indépendants, nous auto-produisons nos films grâce aux séances de cinéma itinérant. L’émotion partagée dans une salle autour d’un documentaire mettant en avant la beauté de la faune sauvage peut aussi contribuer à sensibiliser et alerter.

En tant que cinéastes de montagne, nous soutenons la mission de Futura qui est, entre autres, de fournir des clés pour mieux comprendre l’infinie complexité de la plus incroyable des planètes connues à ce jour : la Terre.

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Biographie

Né en 1954, dans l'ouest de la France, Erik manifeste très jeune sa curiosité pour la photographiephotographie avec les diapositives d'un oncle spéléologue, voyageur et chercheur en botaniquebotanique, qui l'emmène aussi à la découverte de la forêt. Les gouilles à grenouilles, le mystère des fourmilières au pied des grands chênes nourrissent son imaginaire d'enfant. A quatorze ans, le film-conférence d'un guide de haute montagne (Gaston Rébuffat) lui ouvre de nouveaux horizons. L'escalade rocheuse et l'exploration souterraine deviennent l'exutoire de son adolescenceadolescence.

En 1976, Erik part par la route pour un long voyage : Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Népal... qui le conduit jusqu'au pied de l'EverestEverest. Avec un Rollei 35 (objectif unique) en bandoulière et quelques rouleaux de pellicules argentiques, il ramène ses premiers reportages : « Népal, TerreTerre de l'Himalaya » et « Afghanistan, hors du Temps ».

En grimpant sur des rochers d'escalade, il rencontre Anne.

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Anne Lapied. © Erik Lapied, tous droit réservés 

En 1959, Anne découvre la montagne dans un hameau de Haute-Savoie où elle séjourne chaque été. Elle a trouvé son royaume et sait qu'elle vivra là-haut. À 10 ans, elle s'initie à la photographie avec l'appareil de son père. Il lui prête également son magnétophone à bande avec lequel elle enregistre ses premiers textes et bruitages. Plus tard, sur des rochers d'escalade de l'ouest de la France, elle rencontre Erik.

En 1978, ils prennent le chemin des Alpes. Pour y rester et gravir les montagnes, il faut trouver un travail. Ils proposent leurs diaporamas dans les classes de neige et maisons familiales. Les gens adhèrent et les encouragent. Cette réaction du public est déterminante dans leur choix. Rapidement, ils présentent des spectacles en multivision avec 6 projecteursprojecteurs et trois écrans, sur le Tibet et les Alpes.

Découvrez les Alpes de manière exceptionnelle avec ce paysage sonore, créé par Anne et Erik Lapied. 

Née dans les Alpes en 1982, Véronique Lapied est la fille d'Anne et Erik. A six ans, une expédition en famille de trois mois dans le Sahara lui donne déjà le virus du voyage. Plus tard, pendant ses études aux Beaux-Arts de Grenoble, elle sillonnera le nord de l'Afrique, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, l'Espagne, l'Ethiopie.

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Erik, Anne et Véronique. © Erik Lapied, tous droits réservés
 

En 1983, une caméra 16mm d'occasion accompagne désormais les « Lapied ». Quand ils ne sont pas dans les Alpes à filmer les paysans et la faunefaune d'altitude, ils voyagent en Laponie, filment les volcansvolcans d'Hawaï et de Sicile. Ils travaillent sur quelques films animaliers pour la télévision : les loups et les hyènes d'Ethiopie, les tigrestigres du Népal.

En 1999, ils créent Ibex Production et réalisent un long-métrage en 35mm. Mais une réalité s'impose : ils s'éloignent trop du terrain, passent plus de temps à remplir des dossiers qu'à filmer la nature. Il est temps de redresser la barre. La maison de production est dissoute. Retour au cinéma indépendant et à l'autoproduction de films sur les bergers et la nature sauvage.

En 2003, lors d'un tournage sur l'EtnaEtna en éruption avec Véronique, le duo se transforme en trio. Ensemble, ils décident de leur prochain sujet : le fleuve gelé, dans l'Himalaya indien. Pour filmer cet itinéraire qui permet d'accéder aux hautes vallées du Zanskar en hiverhiver, la pellicule est définitivement abandonnée au profit de la vidéo.

Après deux mois de tournage, ils co-réalisent : « Zanskar, le chemin des glaces ».

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Mais Véronique a son idée du voyage. Elle abandonne ses études et tente l'expérience d'une immersion dans la vie quotidienne d'un village du Zanskar. Elle repart seule huit mois dans l'Himalaya.

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Véronique Lapied et une nonne au Zanskar. © Erik Lapied, tous droits réservés

Sa quête d'absolu lui fait mettre de côté son journal de bord et son appareil photo le deuxième jour du voyage. Elle ramasse les bouses de yak, va chercher l'eau à la source et s'imprègne du quotidien. En 2005 et 2007, elle y retourne et filme au jour le jour la vie de ceux qui sont devenus sa deuxième famille. Pendant 10 années, Véronique, Anne et Erik retournent à tour de rôle dans cette vallée.

De ces rencontres émergentémergent trois autres documentaires :

« Dolma du bout du Monde » 
Au cœur des plus hautes montagnes du monde, sur les rives du fleuve gelé, un hiver sans fin isole Dolma et les siens. On prie en buvant du tchang, on s'entraide, on marche dans la neige ou sur la glace. Le temps semble s'être arrêté. A 180 km, Stanzin, le mari de Dolma, vit dans une autre monde. Il guide les caravanes sur des chemins périlleux et rêve d'être chanteur. 


« Himalaya, le village suspendu »
Sans route, ni commerce, Lingshed pourrait ressembler à un joyau tranquille. Vivre ici, c'est être isolé par la neige et les avalanchesavalanches plusieurs mois par an, sans électricité, avec pour unique chauffage un petit poêle à bouse de yacksyacks. Six destins se croisent et se mêlent pour nous emporter dans cet ailleurs d'un peuple du toittoit du monde.

 

« Lhamo, l’enfant de l’Himalaya ».
« Je m'appelle Lhamo, je suis née là-haut parmi les plus hautes montagnes du monde et je vais vous raconter mon histoire, l'histoire de mon enfance. Ma maman, Ama, a accouché à la maison ; mon père était en montagne... » Ainsi commence ce film au pays des neiges éternelles, des yaks et des chèvres aux longs poils. Dans le dénuement des villages isolés du Ladakh et du Zanskar, c'est le regard d'une petite fille sur cette vie simple et joyeuse qui nous guide de sa naissance à son adolescence.

L'association familiale fonctionne : ils ont tous le même statut de cinéastes-conférenciers. Pendant que l'un filme les animaux de montagne ou voyage, l'autre assure le relais au bureau et la présentation des soirées.

En 2006, Véronique rejoint une petite communauté péruvienne dans la forêt amazonienne pour séjourner plusieurs mois et s'initier au savoir des plantes auprès d'un chaman. De passage en France, elle sillonne les Alpes pour présenter les films et partage son expérience avec le public.

Parallèlement, une nouvelle série de films sur la vie des bergers des Alpes voit le jour et les observations animalières se multiplient. Ils se plaisent autant à contempler et filmer les nuagesnuages qui s'effilochent le long d'une paroi à bouquetinsbouquetins qu'à discuter d'élevage dans une cabane de berger.

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Lors d'un tournage, Alexandre, fils de berger. © Erik Lapied, tous droits réservés

Petit à petit, le cinéma animalier s'impose un peu plus encore dans la vie d'Anne et Erik. Depuis 2008, ils séjournent 4 à 5 mois par an, au cœur du parc national italien du Grand Paradis.

Aujourd'hui, avec une quarantaine de réalisations multiprimées dans les festivals, ils restent plus que jamais des artisans du cinéma documentaire de montagne. Le public ne s'y trompe pas et les rencontres projections sont à l'affiche des vallées des Alpes aux villages d'altitude.

Voir aussi

Le cinéma de montagne 

Pour Véronique, Anne et Erik, courir la montagne avec une caméra dans le sac à dosdos, monter un film, faire rêver et sensibiliser le public est l'un des plus beaux métiers du monde. Dans le fond, « les Lapied » nous confortent peut-être dans le fait qu'il est encore possible de vivre d'un cinéma-passion tout en restant fidèle à ses rêves d'enfant.

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métier

Cinéaste animalier

Le cinéma rend notre vie plus intéressante, plus intense, plus vivante. Un bon film doit raconter une histoire. Pour y parvenir, nous retournons inlassablement dans les mêmes endroits.

Notre recette de cinéastes animaliers de montagne en toutes saisons :

  • Relativiser 40 années d’expérience et rester toujours humble devant la montagne, être chercheur-naturaliste. Avoir beaucoup de persévérance, de détermination et d’imagination.
  • Savoir se lever tôt et rentrer tard si c’est le jour où une observation exceptionnelle se joue, car la nature n’attend pas. Chaque année, sur 150 jours en montagne, nous estimons pouvoir filmer une à deux séquences exceptionnelles ! Il est donc important de bien maîtriser son matériel pour être rapide. Parfois, une bonne séquence se joue à quelques secondes.
  • Avoir un bon équipement pour résister au froid, ne pas oublier la paire de crampons, le piolet ou la corde pour franchir un passage délicat. Consulter la météo, observer le manteau neigeux, savoir faire demi-tour. Le cinéma de montagne est physique, essentiellement par ses portages sur des centaines de mètres de dénivelé. Une bonne hygiène de vie s’impose pour, après quelques jours d’entrainement, pouvoir « avaler » les marches d’approche avec 15 kg sur le dos comme si on allait chercher sa baguette chez le boulanger du coin.
  • Essayer de comprendre l’animal, se mettre à sa place, tenter de percevoir le monde à travers lui, se méfier de notre interprétation humaine d’une scène ou d’un comportement observé. Pour cela, il nous est nécessaire, après le chocolat chaud du goûter, d’ouvrir l’un des nombreux ouvrages qui composent notre bibliothèque afin de chercher une réponse, une confirmation. Se méfier des affirmations erronées véhiculées d’un ouvrage à l’autre. Une navigation sur le web peut apporter une réponse. Nous privilégions l’avis de spécialistes comme les gardes du parc, les scientifiques ou les naturalistes, cinéastes, photographes avertis. Le documentaire est le cinéma du réel et nous nous devons de restituer les bonnes informations au public.
  • Tenter de devenir le spécialiste d’un lieu. Après avoir beaucoup circulé en camion aménagé dans les Alpes, depuis 2008, nous avons choisi de poser nos sacs à dos et de vivre quelques mois par an dans la vallée centrale du parc national du Grand Paradis. Nous cherchions une vallée où la nature évolue suivant ses propres règles, avec un minimum d’entrave de la part des hommes. Nous y avons une petite maison et souvent partons à pied du hameau. Après plus de 1700 jours d’observations, de notes et de tournages, nous sommes, heureusement, loin de tout connaître.
  • Être complice et respectueux de l’animal, se taire et écarquiller les yeux ! Préférer l’affût à une approche qui dérange toujours… plus ou moins. Ne pas faire une image à tout prix, car le lièvre qui reste au gîte ou l’oisillon qui prendra son envol du nid seront nos plus belles récompenses. Une fois le film terminé, il reste l’éthique du tournage. Le temps est déterminant. Nos films sont tournés sur plusieurs années. Un film pur animalier d’une heure demande en moyenne 250 à 300 jours de tournage.
  • Reste à attendre la magie d’une rencontre, la convergence d’un comportement avec une belle lumière, le bon objectif et le bon trépied. Faire la mise au point, maîtriser la profondeur de champ et l’exposition de la lumière, laisser la place au 6ème sens…

…et vous y êtes… presque. Bonne chance ! Sachant que la chance, il faut aller la chercher.

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