Si vous vous rendez sur le site Google Earth Engine, vous pourrez y créer des animations en accéléré (ou « timelapse ») montrant une même région vue du ciel entre 1984 et 2016. Après l'ajout de nouvelles données sur les quatre dernières années, cette nouvelle fonction de Google Earth permet même désormais de récupérer ces mini-vidéos. De quoi visualiser les changements liés à l’urbanisation, à l’agriculture ou au climat…


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    Créé en 2013, l'outil TimelapseTimelapse exploitait des images ajoutées à Google Earth et prises entre 1984 et 2012 par les satellites du programme Landsat, de la NasaNasa. Google annonce aujourd'hui la mise à jour de cet outil avec l'ajout de quatre années supplémentaires (« des pétaoctets de données » explique le communiqué), provenant de LandsatLandsat 8 mais aussi, pour 2015 et 2016, de Sentinel 2A, de l'ESAESA. Le tout représente désormais cinq millions d'images, 3 x 1015 pixels et finalement 33 représentations de la Terre, une par année entre 1984 et 2016.

    Un nouvel outil, mis au point par le Create Lab de l'université Carnegie Mellon, et accessible sur le site Google Earth Engine, a été conçu pour l'occasion. Il permet de zoomer sur tout point de la Terre, comme avec Google Earth. Une animation montre alors une série de vues qui défilent sur ces 32 années. Les millions d'images viennent de différentes ressources et sont accessibles dans le catalogue d’Earth Engine. Malgré cette base très large et l'extension à la Terre entière, l'affichage est fluide, seulement plus lent que celui de Google EarthGoogle Earth. Enfin, le « timelapse » ainsi réalisé est téléchargeable et peut être inclus dans une page Web, comme nous l'avons fait pour ceux qui apparaissent dans cet article.


    La mer de Glace entre 1984 et 2016. Cette animation interactive est à lancer comme une vidéo. © Google

    Earth Engine est une machine à remonter le temps

    L'outil est intéressant en soi. Pour le simple amusement mais aussi pour des activités professionnelles, des chercheurs ou des gestionnaires de territoires. On peut par exemple revenir en arrière sur sa propre région. En France, dans les endroits peuplés, on remarque une urbanisation galopante, alors que les régions rurales évoluent peu. La visualisation s'étendant à la planète, on peut suivre l'extension des mégalopoles dans les pays d'Asie ou le recul des glaciersglaciers, même en Antarctique.


    La régression de la mer d’Aral, à cheval sur le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, en 32 années. © Google

    Le site donne quelques exemples instructifs, qui sont également visibles sur YouTubeYouTube. Le plus spectaculaire est sans doute celui de la régression rapide de la mer d’Aral. Voilà de quoi voir soi-même l'évolution de nos environnements. Earth Engine est un bel exemple de ce que peuvent fournir des outils de gestion de données dans le cloud.