Le satellite TerreStar-1 est en vente. Son propriétaire, TerreStar Corporation, a été placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites des entreprises. De fervents défenseurs du droit à un accès universel à l'information ont décidé de le racheter et de le positionner au-dessus de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une initiative pleine de bonnes intentions qui sera difficile à mettre en œuvre.

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    Lorsqu'il est lancé en orbite en juillet 2009 par une fuséefusée Ariane 5Ariane 5, TerreStar-1 est alors le satellite de télécommunications le plus gros jamais construit (6.910 kilogrammes). Sa masse a depuis été dépassée par un satellite espion américain lancé en novembre 2010.

    Construit par Space Systems/Loral, pour le compte de l'opérateur de satellites TerreStar Networks Inc. (situé à Reston en Virginie), à partir de la plateforme FS 1300 Omega Bus, TerreStar-1 est doté de répéteursrépéteurs en bande S (500 faisceaux). Il a été placé au-dessus du continent nord-américain de façon à couvrir les États-Unis et le Canada pour fournir un service de télécommunications mobilesmobiles de nouvelle génération à l'aide de son antenne de 18 mètres de diamètre.

    Avec un passif de quelque 1,6 milliard de dollars, l'opérateur du satellite a été contraint de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites des entreprises, avec de grandes incertitudes sur le sort de la société. Bien qu'elle continue à commercialiser certains de ses services, l'avenir du satellite TerreStar-1 reste flou. Son principal créancier, l'opérateur EchoStar, pourrait le récupérer et le revendre par la suite.

    C'est là qu'entre en jeu l'organisation A human right, qui défend le droit de l'accès à l'internetinternet pour tous. L'idée est de racheter le satellite et de le positionner au-dessus de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce qui permet de couvrir également l'Indonésie, afin de fournir un accès gratuit à Internet à ces deux pays.

    Une vue d'artiste du satellite en orbite géostationnaire. © Space Systems/Loral

    Une vue d'artiste du satellite en orbite géostationnaire. © Space Systems/Loral

    Un modem à 12 dollars

    Le projet se découpe en trois phases. La première consiste à collecter 150.000 dollars, nécessaires pour démarrer le projet. Si cette somme est réunie, la phase suivante prévoit de faire une offre à EcoStar, de débuter le développement d'un modemmodem à faible coût (dit open sourceopen source) et d'acquérir un créneau orbital auprès de l'Union internationale des télécommunications. La dernière phase consistera à déplacer le satellite sur sa nouvelle orbite de façon à débuter le service commercial.

    Cette initiative de connecter au réseau mondial des pays jusque-là réduits dans leur accès à Internet est séduisante mais se heurte à de nombreux obstacles financiers et techniques. En effet, les 150.000 dollars initiaux ne vont pas servir à acheter le satellite mais à mettre sur pied le projet. La somme réclamée par EchoStar se comptera en millions de dollars et non pas en milliers ! Quant à l'idée de faire payer le service par des prestataires privés, des pouvoirs publics, voire des sponsors, elle est réjouissante, mais le pourront-ils ? Enfin, le déplacement du satellite va nécessiter une dépense en carburant qui va réduire d'autant sa durée de vie. Autre soucis, le positionner au-dessus de pays qui ne possèdent pour ainsi dire aucune infrastructure terrestre pour l'exploiter est un autre écueil qu'il faudra également régler.

    Si ces réserves ne refroidissent pas votre envie de devenir copropriétaire d'un satellite, vous pouvez faire un don sur un site dédié à cette opération originale et justement baptisé Buy this satellite.