Le cancer des ovaires est un des plus dévastateurs de par son taux de mortalité. Actuellement, les traitements se limitent à la chirurgie et à la chimiothérapie. Les résultats d’une étude clinique en phase III démontrent qu’un troisième type de traitement est efficace contre le cancer des ovaires.

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    Les ovaires sont au bout des trompes de Fallope dans l'appareil génital de la femme. Crédits Wikimedia Commons

    Les ovaires sont au bout des trompes de Fallope dans l'appareil génital de la femme. Crédits Wikimedia Commons

    Le cancer des ovaires est classé cinquième pour le taux de mortalité et porteporte même la triste première place parmi les cancers du système reproducteur. Les nouveautés dans le domaine de la lutte contre ce cancer sont donc toujours vivement attendues.

    C'est à Chicago, lors du 46e congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), qu'une étude clinique menée par un réseau de chercheurs connu comme le Gynecologic Oncology Group (GOG) vient d'être présentée. Elle démontre l'efficacité de l'association d'un troisième type de traitement aux deux autres déjà existants (chirurgie et chimiothérapie). Ce cocktail ralentirait significativement la progression de la maladie, en agissant non pas directement sur les cellules cancéreuses mais sur leur environnement.

    Les tissus cancéreux qui ne cessent de se développer sont gourmands en oxygène et en nutriments. La protéine VEGF, facteur de croissancefacteur de croissance de l'endothélium vasculaire, favorise l'apparition et la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins vers les tissus tumoraux, afin de palier ces besoins. Les chercheurs ont donc choisi de s'attaquer à cette protéine, dont l'absence asphyxierait la tumeurtumeur.

    Coupe d'un ovaire de lapin. Crédits Thomas Bresson - <em>Wikimedia Commons</em>

    Coupe d'un ovaire de lapin. Crédits Thomas Bresson - Wikimedia Commons

    L’Avastin ralentit l’angiogenèse

    Le médicament est en fait un anticorpsanticorps monoclonalmonoclonal humain qui inhibe l'action du VEGF. Son action antitumorale a déjà été démontrée pour différents cancers métastatiquesmétastatiques, dont le cancer du côloncancer du côlon, du sein, de foiefoie, du cerveaucerveau et du poumonpoumon.

    L'étude inclut 1.873 femmes, ayant préalablement subi une intervention chirurgicale afin d'éliminer au maximum les tissus cancéreux. Les femmes soumises à l'étude cliniqueétude clinique ont ensuite suivi un des trois traitements suivants : la chimiothérapiechimiothérapie classique associée à un placeboplacebo suivie de l'administration du placebo sur une duréedurée de 10 mois ; la chimiothérapie classique additionnée d'AvastinAvastin, suivie du placebo ; la chimiothérapie classique additionnée d'Avastin, suivie de l'Avastin.

    Les résultats sont encourageants : les femmes bénéficiant de l'Avastin n'ont pas constaté d'évolution de la maladie pendant 14,1 mois, contre 10,3 mois pour celles qui ont reçu le traitement classique. Espérons que pour le 47e congrès annuel de l'ASCO l'an prochain, les chiffres seront encore meilleurs.