En Chine, la découverte de grandes empreintes de dinosaures a permis de mettre en évidence l’existence, il y a 90 millions d’années, d’une espèce géante de raptor. Ils auraient surpassé, et de loin, les petits vélociraptors.


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    Deux doigts seulement imprimés dans la roche. Pas de doute pour les paléontologuespaléontologues, les empreintes fossiles découvertes sur le site de Longxiang, en Chine, appartiennent pour sûr à des individus de la famille des raptors, ces dinosaures aux allures d'oiseaux dont le plus connu est certainement le vélociraptor. Ces théropodes possèdent trois longs doigts au niveau de leurs pattes arrière, mais seuls deux reposent au sol, le troisième, celui situé à l'intérieur du pied, étant surélevé pour éviter que son imposante griffe courbe ne frotte le sol.

    Exemple de pattes arrière d'une <em>Deinonychus</em>, qui fait partie du groupe des raptors. On voit les deux doigts posés au sol et le troisième, portant la griffe en faucille, retenue vers le haut. © Didier Descouens, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 4.0
    Exemple de pattes arrière d'une Deinonychus, qui fait partie du groupe des raptors. On voit les deux doigts posés au sol et le troisième, portant la griffe en faucille, retenue vers le haut. © Didier Descouens, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0

    Des empreintes longues de plus de 30 cm

    Parmi les 240 traces identifiées sur le site, quelques-unes présentent ainsi cette spécificité. Si certaines empreintes ont été attribuées à un vélociraptorvélociraptor, la taille démesurée de cinq autres traces a fait bondir les paléontologues. Car avec 36 centimètres de long, il s'agit des plus grandes empreintes laissées par un raptor connues à ce jour. Leur analyse a permis d'estimer la taille hors norme de l'animal et de définir ainsi une nouvelle espèce nommée Fujianipus yingliangi. Il aurait mesuré 1,80 mètre de haut pour 4,5 mètres de long.    

    Localisation du site de la découverte (Longxiang site) en haut à gauche, reconstruction du <em>Fujianipus yingliangi </em>dans son environnement, en haut à droite, et aspects des empreintes, en bas. © Xing et al. 2024,<em> iScience</em>
    Localisation du site de la découverte (Longxiang site) en haut à gauche, reconstruction du Fujianipus yingliangi dans son environnement, en haut à droite, et aspects des empreintes, en bas. © Xing et al. 2024, iScience

    Quoi... c'est tout ? Ce soi-disant mégaraptor atteindrait donc seulement la taille des vélociraptors, stars de Jurassic Park ? Bon, mettons les choses au clair. Il semblerait que dans son film, Steven Spielberg ait « légèrement » exagéré la taille de ses vélociraptors. En réalité, ceux-ci n'auraient en effet pas dépassé la taille... d'une grosse dinde. On comprend donc mieux le choix du réalisateur et on lui pardonne (presque) son entorseentorse à la science, car malgré leur férocité, l'effet visuel aurait certainement été moins spectaculaire.

    Des dimensions qui attendent d’être confirmées par la découverte d’ossements fossiles

    Si l'on se repositionne dans le monde réel, le nouveau Fujianipus yingliangi aurait donc bien fait office de monstre, se plaçant ainsi à égalité avec l'utahraptor, de taille similaire. Reste désormais à retrouver des restes fossiles de cette nouvelle espèce pour confirmer ses dimensions et dévoiler peut-être ses capacités en matière de vitesse. Mais les chercheurs supposent déjà qu'il devait s'agir d'un prédateur rapide et agile. La datation de la couche géologique portant les empreintes a d'ores et déjà permis de dater l'espèce, qui aurait vécu il y a environ 90 millions d'années, à la fin du CrétacéCrétacé. Ces résultats ont été publiés dans la revue iScience.