Après un triple La Niña, le retour du phénomène climatique El Niño semble de plus en plus se confirmer pour la fin de ce printemps. Celui-ci aura des conséquences importantes sur la météo d'une grande partie du monde. En voici les cinq principales.


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    Ces deux phénomènes climatiques se produisent par cycle d'un à trois ans et ont toujours un impact important sur les phénomènes météorologiques de plusieurs continents. Ainsi, La NiñaLa Niña, qui se caractérise par un refroidissement d'une partie des eaux du Pacifique, a eu pour conséquence des pluies diluviennes en Australie, une aggravation de la sécheresse en Californie et probablement une mousson plus intense en Asie ces dernières années. Cette oscillation naturelle entre La Niña et El NiñoEl Niño, baptisée ENSO (El Niño SouthernSouthern Oscillation), est souvent entrecoupée d'une phase neutre : c'est exactement ce que prévoit la NOAA avec une quasi certitude entre mars et mai 2023. Même si cela n'est pas totalement confirmé à l'heure actuelle, le retour d'El Niño est très probable après le mois de mai, pour la fin du printemps ou l'été. Ce phénomène connu pour avoir un impact « chaud » sur le climat mondial devrait ensuite se prolonger au cours de l'automne et de l'hiver. Dans ce cas, celui-ci aura cinq conséquences majeures sur la Planète :

    Le risque d'atteindre +1,5 °C de réchauffement global

    L'année 2022 a été la cinquième année la plus chaude malgré l'effet refroidissant de La Niña : l'impact du réchauffement climatique a donc été atténuéatténué par cette anomalieanomalie froide des eaux du Pacifique. La température globale de 2022 se situe 1,11 °C au-dessus des niveaux préindustriels, ce qui n'atteint pas le niveau record de 2016 (marqué par un fort El Niño) et 2020 avec +1,23 °C à +1,25 °C comparé aux niveaux préindustriels. Lors d'un fort épisode El Niño, la température mondiale peut gagner +0,2 °C sur une année, un effet qui s'additionne à celui du réchauffement climatique. Selon The Conversation, les prévisions les plus pessimistes émettent la possibilité de voir grimper cette température mondiale jusqu'à la barre symbolique des +1,5 °C en 2024, après le pic d'intensité d'El Niño.

     L'effet d'El Niño va s'additionner à celui du réchauffement climatique en 2023. © showyourstripes.info
     L'effet d'El Niño va s'additionner à celui du réchauffement climatique en 2023. © showyourstripes.info

    Un assèchement de la forêt amazonienne

    L'Amérique du Sud est l'une des zones qui subit le plus les effets de l'oscillation ENSO, car ses côtes se situent justement sur l'océan Pacifique. Ses conséquences ne sont par contre pas les mêmes dans chacun des pays de cette région du  monde : El Niño provoque des inondations sur certains pays (Pérou, ÉquateurÉquateur) et une sécheressesécheresse sur d'autres (Colombie). Dans ce contexte, la forêt amazonienne subit le manque d'eau : sa végétation s'assèche et grandit moins rapidement, avec, ici aussi, les effets du réchauffement climatique qui s'additionnent à ce processus naturel. Le CO2, l'un des principaux gaz à effet de serregaz à effet de serre, est alors moins absorbé par les plantes et donc moins séquestré dans le sol. Il reste davantage présent dans l'atmosphèreatmosphère, participant encore au réchauffement de la Planète. La forêt australienne, de même qu'une partie des forêts africaines, sont dans la même situation en phase El Niño.    

    La forêt amazonienne ne se développe pas aussi bien en phase El Niño à cause du manque d'eau. © FG Trade, iStock
    La forêt amazonienne ne se développe pas aussi bien en phase El Niño à cause du manque d'eau. © FG Trade, iStock

    Chaleur et incendies en Australie

    Après trois années marquées par des précipitations records et des inondations dramatiques en Australie, El Niño devrait inverser la tendance de manière radicale. Ce phénomène est bien connu pour être responsable d'une accentuation de la chaleurchaleur et de la sécheresse au cours de l'hiver et du printemps dans cette partie du monde. La hausse des températures en Australie atteignait déjà +1,4 °C en 2022 malgré l'effet refroidissant de La Niña.

    Les incendies sont plus nombreux en Australie à cause de la sécheresse et de la chaleur lors d'une année El Niño. © Saeed Khan, AFP, Archives
    Les incendies sont plus nombreux en Australie à cause de la sécheresse et de la chaleur lors d'une année El Niño. © Saeed Khan, AFP, Archives

    Une amélioration au niveau de la sécheresse dans l'ouest nord-américain

    En ce qui concerne les États-Unis, El Niño aura des conséquences variables sur l'étendue du territoire. Son retour devrait s'accompagner de nouvelles pluies salvatrices dans le sud-ouest du pays qui souffre d'une méga-sécheresse depuis plus de 20 ans. Cependant, lorsqu'elles arrivent, ces pluies sont souvent violentes dans ces régions désertiques et provoquent alors des inondations et des glissements de terrain, même si ce n'est pas systématique. Le temps est souvent plus chaud dans les Rocheuses américaines ainsi que sur une large partie du Canada, et plus sec sur toute la moitié Est. Le nombre de tornadestornades est généralement moins élevé lors d'une année El Niño.   

    L'impact d'El Niño sur les États-Unis : plus humide à l'ouest, plus chaud au nord-ouest et plus sec à l'est. © NOAA
    L'impact d'El Niño sur les États-Unis : plus humide à l'ouest, plus chaud au nord-ouest et plus sec à l'est. © NOAA

    Des hivers plus froids au nord de l'Europe ?

    En Europe, l'impact de l'oscillation ENSO n'est pas connue : il est possible qu'il n'y en ai pas, ou bien que les scientifiques n'aient juste pas encore déterminé son effet. Certaines études émettent l'hypothèse que lors des années El Niño, le temps serait plus sec et plus froid en Europe du nord, et plus humide au sud de l'Europe. Mais à ce jour, rien n'a encore été prouvé sur les effets de l'oscillation ENSO en Europe, contrairement aux autres régions du monde.

    Image du site Futura Sciences
    Certains scientifiques pensent qu'El Niño conduit à des hivers plus froids au nord de l'Europe, mais rien n'a été prouvé. © Declan Hillman, Adobe Stock