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    Aujourd'hui, les robotsrobots qui intéressent le public sont loin d'être des ersatz de C3PO, le traducteur maniéré de Star Wars. Le seul robot à s'installer progressivement dans nos maisons est le robot aspirateuraspirateur. Retour sur ce succès et explication sur les difficultés de ce marché.

    L'aspirateur robot iRobot Roomba 870. © Karlis Dambrans, <em>Wikimedia commons,</em> CC by 2.0
    L'aspirateur robot iRobot Roomba 870. © Karlis Dambrans, Wikimedia commons, CC by 2.0

    L'univers de la robotique ne compte encore que deux succès : l'aspirateur Roomba de la société iRobot et le petit androïdeandroïde télécommandable Robosapien de WowWee que l'on peut assimiler à un jouet évolué. Tous deux ont passé le cap des cinq millions d'exemplaires. C'est un peu court si l'on tente une comparaison avec le nombre de PCPC vendus dans les années 1980 ou encore à l'explosion des technologies d'InternetInternet dix ans plus tard.

    Robotique domestique : les raisons du retard

    La complexité du domaine a tout simplement été sous-estimée. La robotique est le premier domaine qui voit l'informatique tenter d'animer de la mécanique : des membres articulés, des fils, des boulons... Les concepteurs de robots se retrouvent devant des équations d'une toute autre complexité que celles nécessaires pour animer des personnages de jeu vidéo.

    Un robot est une combinaison d'éléments complexes. Outre la structure même de l'appareil, il faut intégrer des capteurscapteurs qui détectent les informations de l'extérieur (images, sons et autres perceptions), des microprocesseursmicroprocesseurs appelés à traiter les données perçues, des « actionneurs » qui font avancer le robot, des interfaces haptiques pour saisir les objets, des FSR (Force Sensing Resistors) qui vont détecter la résistancerésistance aux pressions, des valves pneumatiquespneumatiques pour réguler la suspension... Autant d'éléments qui doivent être animés par une intelligence artificielleintelligence artificielle ultrapoussée, devant prendre en compte l'aléatoire le plus complexe qui soit : celui de l'environnement des humains et de leurs animaux domestiques... Il semble d'ailleurs que l'intelligence artificielle classique ne parvienne pas forcément à suffire et certains explorent d'autres techniques telles que les « algorithmes évolutionnaires » visant à reproduire un mode d'apprentissage par essai et erreur, on ne conserve que les tentatives qui ont fonctionné, celles-ci formant, au niveau logiciellogiciel, une nouvelle génération.

    « Les robots doivent expérimenter des stratégies alternatives puis apprendre à sélectionner les comportements infructueux, tout en renforçant ceux qui s'avèrent fructueux », explique le chercheur en intelligence artificielle Stephen Thaler.

    Le robot aspirateur français : Roomba de Robopolis

    En France, une société (Robopolis) réalise l'essentiel du chiffre d'affaires des robots domestiques. Au sein de cette boutique en ligne de la robotiquerobotique, le best-seller est l'aspirateur autonome Roomba. Il faut voir à l'œuvre ce petit appareil en forme de frisbee qui, à peine allumé, entreprend d'explorer son environnement et d'assurer l'aspiration des poussières de façon méthodique, passant sous le lit, s'arrêtant devant le chat et allant régulièrement se recharger sur sa borne.

    D'une certaine façon, le Roomba essuie les plâtresplâtres en matière de robot ménager et prouve qu'il peut exister un public pour ces produits d'un nouveau genre. De fait, sa côte est de plus en plus forte en France. Robopolis a vendu moins de 1.000 Roomba en 2006, 3.500 en 2007 et a terminé l'année 2008 avec 16.000 unités écoulées. Une telle progression autorise Bruno Bonnell, P.-D.G de Robopolis à espérer passer le cap de 100.000 Roomba vendus sur la seule année 2010. Signe du succès de ce robot-aspirateur : la société doit maintenant faire face à la concurrence de nombreuses autres sur le marché : SamsungSamsung, Philips, Eziclean... Année après année, les ventes d'aspirateurs robots augmentent... et les prix diffèrent d'une marque à l'autre.

    Robotique domestique : un marché prometteur mais complexe

    La tondeuse à gazon autonome de Huqsvarna séduit plusieurs centaines de clients par an. Sans nul doute, elle réalise un jardin à l'anglaise de façon discrète, écologique et sans pollution sonorepollution sonore. Toutefois, son prix aux alentours de 2.000 euros décourage encore de nombreux foyers.

    De façon étonnante, peu de sociétés se sont lancées dans le domaine du robot ménager. Dyson qui a longtemps œuvré sur son propre robot aspirateur a jeté l'éponge, ne parvenant pas à réduire suffisamment les coûts pour se montrer concurrentiel. Electrolux a lancé l'aspirateur Trilobyte mais son prix élevé (1.000 euros) rend la compétition difficile avec le Roomba (environ 300 euros).

    Comment expliquer d'ailleurs de telles différences de prix ? Il semble que la grande différence, réside dans le fait que iRobot est une authentique société de robotique, créée par des roboticiens de haut niveau dont deux ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technlogy de Boston). iRobot a bel et bien conçu un robot alors que des concurrents comme Karcher ou Electrolux sont partis du modèle d'un aspirateur. Seul le Coréen Yujin Robotics avec son aspirateur Iclebo propose un prix plancherplancher similaire au Roomba mais il n'est pas aisé à trouver en France (on peut l'acheter dans la boutique en ligne Idealrobot).

    Malgré une petite concurrence, iRobot domine le marché actuel de la robotique (sur les 300 millions d'euros de son chiffre d'affaires annuel), 60 % viennent des robots domestiques, le reste correspondant à des commandes de robots militaires par l'armée américaine. À la fin 2007, la société a lancé le Scooba, un robot qui nettoie les carrelagescarrelages et qui a plutôt bien décollé (Robopolis dit en avoir écoulé « quelques milliers » en 2008). iRobot propose également un outil de nettoyage des gouttièresgouttières qui est avant tout approprié aux maisons américaines.

    « Ce ne sont pas des technologies aisées à maîtriser », commente Bruno Bonnell. « Bien que les produits aient l'airair simples en apparence, ils sont complexes à développer. Par exemple, le Roomba doit opérer une analyse intelligente, savoir adapter sa stratégie qu'il passe d'un sol à un autre, ne pas avaler les franges du tapis, etc. »

    Les applications robotiques ménagères dans un futur proche

    Il semble que les recherches portent sur des produits de salle de bains, à même d'optimiser l'usage de l'eau et son recyclagerecyclage.