Au Moyen Âge, les cathares ont été accusés d'hérésie - et déclarés hérétiques au IVe concile de Latran en 1215 - pour des raisons de doctrine jugées incompatibles avec la foi chrétienne dont pourtant ils se revendiquaient. Leur influence dans le midi de la France allait de façon croissante et compromettait gravement le pouvoir de l'Église catholique.
Le château de Roquefixade, ancré dans la roche Le nom du château de Roquefixade (Ariège), qui signifie littéralement « roche fissurée », évoque l'énorme entaille naturelle comblée par la construction d'une arche de pierre. La forteresse a servi de refuge et de lieu de résistance pour les albigeois (cathares) au XIIe siècle. Altitude : 919 mètres. © Sean Perry, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Le château de Quéribus, un bastion de la résistance cathare Situé sur la commune de Cucugnan (Aude), le château de Quéribus se dresse sur un impressionnant piton rocheux à 728 mètres d’altitude. Point de défense du pays cathare, cette forteresse royale tombe aux mains des croisés en 1255. Depuis le donjon, on peut apercevoir des panoramas splendides : les Pyrénées et la Méditerranée, en passant par la plaine du Roussillon et les Corbières. Altitude : 728 mètres. © Pinpin, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le château de Peyrepertuse, la « Carcassonne céleste » Avec les châteaux de Quéribus, de Puilaurens, de Termes et d’Aguilar, la forteresse de Peyrepertuse ou château de Peyrepertuse, dans l'Aude, fait partie des « cinq fils de Carcassonne ». Elle est située sur une crête calcaire à près de 800 mètres d’altitude. Cette gigantesque bâtisse a la même superficie que la cité de Carcassonne. Surnommée la « Carcassonne céleste », elle représente l’ensemble architectural médiéval le plus important du Languedoc-Roussillon. Altitude : 800 mètres. © Sergio Morchon, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Les vestiges du château d’Aguilar Localisé au milieu de magnifiques vignobles, le château d’Aguilar, dans l'Aude, surplombe la plaine de Tuchan. Abandonnée après plusieurs attaques espagnoles au XIVe siècle, cette forteresse est aujourd’hui presque complètement en ruine. L’enceinte extérieure, construite par les ingénieurs royaux vers la fin du XIIIe siècle, est cependant encore sur pied et constituée de six tours semi-circulaires. Altitude : 96 mètres. © J-f.desvignes, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le château de Montségur et la fin des cathares Le château de Montségur (Ariège) fut implanté à l’emplacement de l’ancien village fortifié où se trouvait la résistance cathare. Il a subi de nombreux sièges au cours du début du XIIIe siècle. La lutte contre les cathares s'est achevée par la chute de cette forteresse en 1244. Altitude : 1.207 mètres. © bonacherajf, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Les quatre châteaux de Lastours Les châteaux de Lastours, qui signifie en occitan « les tours », sont quatre petits châteaux cathares situés sur un éperon rocheux au-dessus du village de Lastours (Aude), au cœur de la montagne Noire. Cabaret, Surdespine, Quertinheux et Tour Régine dominent ainsi les torrents de l’Orbiel et du Grézilhou, encaissés dans la vallée. Ces forteresses contrôlaient l’accès à la montagne Noire. Altitude : 300 mètres. © Erwyn van der Meer, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Les ruines du château de Miglos Le château de Miglos, ou d’Arquizat, est implanté sur la cime d’un éperon calcaire situé à 779 mètres d’altitude, en Ariège. Il couvrait une surface d’environ 600 m2, le logis du seigneur étant situé dans la partie nord. Il était également constitué d’une tour carrée de 15 mètres de haut (à l’ouest), d’une salle permettant la surveillance permanente du chemin d’accès (à l’est) et d’un donjon de près de 20 mètres de hauteur (au sud). Il servait à protéger le comté de Foix. Altitude : 779 mètres. © Philippe Guintoli, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Le château d’Arques, chef-d’œuvre de l’architecture gothique Situé dans l'Aude, à 50 km au sud de Carcassonne, le château d’Arques est bordé de forêts. Il est constitué d’une enceinte ainsi que d’un élégant donjon haut de 25 mètres. Il a été construit au XIIIe siècle, à la suite de la croisade contre les albigeois. Il est aujourd’hui entièrement restauré. Altitude : 470 mètres. © jameswberk, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Les vestiges du château de Termes Qui pourrait aujourd’hui imaginer que les vestiges situés au-dessus du village de Termes, dans l'Aude, sont ceux du château d’une des plus grandes seigneuries médiévales du Languedoc ? Jugée imprenable, le château de Termes tenait une place stratégique importante et était l’un des « cinq fils de Carcassonne ». Cette forteresse fut d’ailleurs un refuge pour de nombreux cathares. En 1210, elle résista quatre mois au siège des croisés commandés par Simon de Montfort. Altitude : 470 mètres. © Mantis Xxl, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Le château de Villerouge-Termenès, au cœur d’un village médiéval Implanté au milieu du village médiéval de Villerouge, situé au sud de Carcassonne, le château de Villerouge-Termenès (Aude) impose le respect. C’est ici que le dernier « Bon Homme » cathare, Guilhem Bélibaste, fut brûlé vif le 24 août 1321. Cette forteresse a joué un rôle important durant les croisades contre les albigeois (cathares). Altitude : 334 mètres. © vacancesvuesdublog.fr, DR
Puilaurens, forteresse de la résistance cathare La forteresse de Puilaurens (Aude) fait partie des « cinq fils de Carcassonne ». Durant la croisade contre les albigeois, elle a accueilli de nombreuses personnalités cathares mais n’est jamais tombée entre les mains de Simon de Montfort, une des principales figures de la guerre menée contre le catharisme. Altitude : 700 mètres. © Kormin, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le château de Puilaurens, un site stratégique Perché à près de 700 mètres d’altitude et entouré d’une forêt de sapins, le château de Puilaurens (Aude) est un site stratégique par excellence. Cependant, comme les quatre autres « fils de Carcassonne », il fut progressivement délaissé. Mal défendu et peu entretenu vers la fin du XVIIe siècle, il est définitivement abandonné à la Révolution. Altitude : 700 mètres. © Pinpin, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le château de Saissac, au cœur de la montagne Noire Niché au sein de la montagne Noire, le château de Saissac (Aude) offre un diaporama exceptionnel sur la chaîne des Pyrénées. Au Moyen Âge, de puissants seigneurs dominent Saissac et soutiennent les vicomtes de Carcassonne dans la croisade des albigeois, destinée à venir à bout du catharisme. Les fortifications du château se dressent à l’aplomb d’un vertigineux ravin. Altitude : 500 mètres. © Jérôme F., DR
Le château de Puivert, une forteresse bien conservée De tous les édifices castraux, le château de Puivert, dans l’arrière-pays audois est l’un des mieux conservés. Les seigneurs albigeois y pratiquaient de somptueuses fêtes en l’honneur de cathares importants comme Aliénor d’Aquitaine. Il a été classé monument historique en 1907. Altitude : 605 mètres. © Babsy, Wikimedia Commons, CC by 3.0
Le château de Miramont, entièrement détruit Situé dans l’Ariège et dominant la vallée de la Courbière, le château de Miramont est aujourd’hui à l’état de ruine. Il a servi de refuge à de nombreux cathares et fut rasé en 1247 par Roger IV de Foix. Altitude : 300 mètres. © Andrew Sweeney, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Le château de Pieusse, refuge du concile cathare Construit au XIIe siècle sous le règne de Louis VII le Jeune, le château de Pieusse a abrité le concile cathare. Ce dernier rassemblait une centaine de cathares présidés par l’évêque de Toulouse, Guilhabert de Castres. Il est situé dans le département de l’Aude, sur la commune de Pieusse, près de Limoux. © Pinpin, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Pour les cathares, la création telle que nous la connaissons ici-bas est née d'un affrontement entre Dieu (principe du bien) et Lucifer (principe mauvais). Nous sommes des anges déchus. Nos esprits sont bons, mais prisonniers des corps, émanations mauvaises, auxquels ils sont attachés soit par force soit par le pouvoir tentateur. Les cathares croient en la métempsychose. Quand un corps meurt, l'esprit peut renaître sous une nouvelle peau de chair, animale par exemple. C'est la raison pour laquelle ils sont végétariens. À la fin des temps, pourtant, tous les esprits seront libérés de leurs prisons corporelles et sauvés.
Une secte incompatible avec l’Église romaine
Beaucoup d'éléments de la foi cathare étaient incompatibles avec l'Église de Rome. Parmi ceux-ci, il faut compter le refus de l'Ancien Testament, considéré comme émanant de l'Esprit mauvais, le refus de reconnaître un corps de chair à Jésus qui n'aurait donc pas vraiment été porté par Marie ni cloué sur la croix, le refus des sacrements instaurés par l'Église comme l'Eucharistie ou le mariage (ils cherchaient la chasteté), l'indifférence aux églises de pierre dont ils ne reconnaissent pas le caractère sacré... Pour toutes ses raisons, ils peuvent être considérés comme sectaires.
Une pauvreté vraiment évangélique ?
Fidèles, pensaient-ils, à l'Église des premiers temps, les cathares vivaient pauvrement. Ils travaillaient, dénonçaient le luxe et l'inactivité dans lesquels vivait le clergé romain et encourageaient à ne pas payer l'impôt (la dîme). Ils obtenaient beaucoup de conversions, y compris dans les rangs de la noblesse.
À noter
Ce sont les ennemis des cathares qui les ont appelés ainsi (le mot vient du grec katharos qui signifie pur). Employé ironiquement, le terme faisait d'eux de « purs hérétiques ». En pratique, les membres de l'Église (ou de la secte...) étaient appelés « parfaits » et « parfaites » ; les croyants étaient appelés « bons hommes » ou « bonnes femmes ».