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Denis Guthleben

Denis Guthleben

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Il faut bien confesser ses propres lacunes… surtout après les avoir comblées : la préparation de cette carte blanche a été, pour moi, l’occasion de découvrir Futura-Sciences, la richesse de ses contenus, la pluralité de ses dossiers, la diversité de ses témoignages. J’y reviendrai avec plaisir, chaque fois que l’envie m’en prendra…

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Biographie

Etudes : Docteur en histoire de l'Université de Paris 1, thèse préparée sous la direction du professeur André Kaspi.

Profession : HistorienHistorien, attaché scientifique au Comité pour l'histoire du CNRS.

Après mon baccalauréat, je me suis lancé avec passion dans une formation on ne peut plus linéaire d'historien, du DEUG à la maîtrise tout d'abord en Alsace, dont je suis originaire comme mon nom l'indique, puis à l'Université de Paris 1 à partir du DEA. J'y ai fait une rencontre qui a profondément marqué mon parcours : mon directeur de thèse, André Kaspi, qui m'a accueilli au sein de son centre de recherches sur l'Amérique du Nord. Nous étions au début des années 2000 et je me destinais alors à un domaine historique traditionnel et bien établi, notamment en Sorbonne : l'histoire des relations internationales, et plus particulièrement des liens entre la France et les Etats-Unis, un thème qui est au cœur de mon sujet de DEA puis de doctorat, et auquel je reste assez sensible ainsi qu'en témoignent certaines de mes publications.

André Kaspi a-t-il estimé que j'étais un si mauvais américaniste qu'il fallait absolument me trouver une porteporte de sortie ? Ou, au contraire, a-t-il considéré que mes compétences suffisaient à m'ouvrir les portes du CNRS ? Chacun pourra se faire son opinion à ce sujet... Toujours est-il que, en parallèle de mes recherches "états-uniennes", il m'a proposé de rejoindre le comité qu'il présidait au sein du CNRS et dont la vocation était - et est toujours - de travailler sur l'histoire de l'établissement et, de manière plus large, sur l'histoire de la recherche scientifique depuis le début du XXe siècle. Sans doute est-il un peu fort de parler de révélation ? Toujours est-il que j'ai découvert un organisme exceptionnel, tant au travers de la contribution de ses agents aux grandes avancées scientifiques actuelles, qu'au travers de son histoire, d'une richesse infinie : que de trésors dans ses laboratoires, dans ses structures, dans ses archives et dans celles de ses partenaires !

La petite équipe que réunit le Comité pour l'histoire du CNRS, trois agents permanents et en moyenne deux contractuels que nous finançons sur des projets montés avec des partenaires extérieurs, est aujourd'hui présidée par Michel Blay, dont je suis l'« attaché scientifique ». Nous tentons, comme avec André Kaspi auparavant, de valoriser ces trésors, avec nos publications et toutes les opérations que nous mettons sur pied : c'est là notre mission, qui occupe très largement nos journées, voire plus ! A nos yeuxyeux, il ne s'agit pas uniquement d'une démarche de connaissance du passé : nous espérons également que nos travaux apporteront un éclairage sur l'actualité et, pourquoi pas, sur l'avenir. Un exemple ? Nous venons de lancer un projet sur l'histoire des recherches sur les énergiesénergies solaires. Le sujet est à la mode, certes, mais des expériences ont également été accumulées au fil des décennies que nous souhaitons réunir en étudiant les archives et en interrogeant les témoins. Les chercheurs, les ingénieurs, les techniciens, les étudiants, les entrepreneurs, bref toutes celles et tous ceux qui se lancent aujourd'hui dans ce domaine pourront ainsi profiter des acquis du passé. 

Quelques articles récents :

•  « Charles Jacob : un directeur dans la tourmente », in Revue pour l'histoire du CNRS, n° 12, mai 2005, CNRS Editions.

• « La participation du CNRS aux recherches de guerre à la Libération : quand le Centre reprend les armes », in Revue pour l'histoire du CNRS, n° 14, mai 2006, CNRS Editions.

• « Coup de soleilCoup de soleil au CNRS. La genèse du PIRDES », in Revue pour l'histoire du CNRS, n° 17, été 2007, CNRS Editions.

•  « Le monde en bref ? Télévision française et politique étrangère américaine », in Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, n° 26, Université de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, automneautomne 2007.

• « La couverture médiatique des conflits dans les Balkans », in Questions internationales, n° 32, juillet-août 2008, La Documentation française.

• « "Le comble de la fantaisie administrative". Quand le CNRS coordonne la recherche... », in Revue pour l'histoire du CNRS, n° 21, été 2008, CNRS Editions.

• « 11 septembre 2001 : la terreur en direct », in Terres Promises, Publications de la Sorbonne, décembre 2008.

• « Les "questions juives" au CNRS, 1940-1944 », in Les Cahiers de la Shoah, à paraître.

• « CNRS-industrie : un mariage de raison », in Cahiers de l'Institut de la gestion publique et du développement économique, Ministère de l'Economie,  à paraître.

Ouvrages :

• Sont-ils fous ces Américains ? L'image des Etats-Unis à la télévision française, Editions Le Bord de l'Eau-INA, septembre 2008.

• Histoire du CNRS de 1939 à nos jours. Une ambition nationale pour la science, Armand Colin, octobre 2009.

• Rêves de savant. Etonnantes inventions de l'entre-deux-guerres, Armand Colin, octobre 2011.

• Une course pour la vie. L'AFMAFM et la recherche biologique et médicale, avec Odile Le Faou, Armand Colin, novembre 2011.

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métier

L’histoire : travail de patience, d’analyse, de comparaison, d’interprétation également. Œuvre ingrate du rat de bibliothèque, avec si peu à la clé :  pas de découverte, guère d’innovation, mais un perpétuel ressassement de ce qui a déjà été et n’est, de toute façon, plus. Alors à quoi bon ? Puis, soudain, un peu comme l’astronome qui observe une nouvelle planète, ou le biologiste qui déniche une espèce ignorée, c’est la trouvaille ! Des archives oubliées, de vieux enregistrements, des photos jaunies, et un monde inconnu refait  surface. L’histoire des sciences et de la recherche scientifique ne fait pas exception : que de trésors sommeillent encore dans les caves et les greniers de nos laboratoires, qui attendent sagement que quelqu’un vienne les déterrer ! Et cela, sans compter les documents répertoriés dans les Fonds établis, archives nationales, départementales, académiques, privées…  Difficile de ne pas se sentir troublé lorsque, au détour d’une liasse ou d’un carton, un laboratoire disparu revient à la vie, avec ses expériences, ses tâtonnements, ses succès et ses échecs, ses collaborations et ses conflits. Ou lorsqu’on saisit, à grand renfort de sources bigarrées, le cheminement d’un savant jusqu’à son « Euréka ! ». Ou encore lorsqu’on constate que les grandes percées actuelles de la science ne sont jamais ex nihilo, mais résultent d’un long mûrissement, parfois séculaire. A ces moments-là, le passé n’est jamais dépassé…