Philippe Pinel est né en France en 1745. Étant un grand adepte de la vie religieuse, il décide à 22 ans d'étudier la médecine et entre à la faculté de Montpellier. Située dans le sud de la France, cette institution était alors considérée comme un important centre de débats et d'apprentissage dans le domaine médical, puisqu'il s'agissait de l'une des premières universités médicales d'Europe, fondée en 1220.

Pinel obtient son diplôme en 1773 à l'âge de 29 ans et devient peu après médecin à l'école de médecine de Toulouse. Résidant à Paris, il fréquente les cercles d'écrivains, de lettrés, de scientifiques, c'est-à-dire des personnages imprégnés de la philosophie des Lumières.

Ses débuts à Paris


En 1793, le gouvernement révolutionnaire le nomme médecin en chef de l'hôpital Bicêtre, situé près de Paris. Face aux conditions précaires dans lesquelles vivent les malades, Pinel demande à l'Assemblée nationale l'autorisation d'enlever les chaînes des patients, traitement habituel des malades mentaux. Ce geste et sa théorie ont été contestés par de nombreux auteurs, mais tout le monde s'accorde à dire que le mérite du médecin français est de « libérer la folie de ses entraves ».


Phillipe Pinel a initié un processus de changement qui a permis l'émergenceémergence de l'aliénisme dans la société moderne. Il a intégré le courant qui constituait le savoir psychiatrique par l'observation et l'analyse systématique des phénomènes perceptibles de la maladie.

Travaux de recherche sur l’aliénation mentale


Selon plusieurs experts, Pinel a observé l'influence de l'hérédité sur l'évolution des troubles mentaux de la même manière qu'il a désigné les causes morales comme les plus probables de l'aliénation. Tout au long du 19e siècle, d'autres aliénistes ont poursuivi ces concepts basés sur les observations de Pinel. Bien que l'importance accordée à la question de l'hérédité ait varié, dans la seconde moitié du XIXe siècle, on en est venu à la considérer comme un facteur clé dans le développement des troubles mentaux.


Pinel considérait l'aliénation mentale comme toute autre maladie organique, en la concevant comme une perturbation des fonctions intellectuelles (fonctions supérieures du système nerveux) sans constatation d'inflammationinflammation ou de lésion structurelle.


Pour expliquer la folie, l'aliéniste identifiait trois causes, à savoir : les causes physiquesphysiques liées à des causes physiologiques, les causes liées à l'hérédité et les causes morales (passions intenses, excès de toutes sortes, irrégularités des mœurs et des habitudes de vie).


Pinel défendait la guérisonguérison de la folie par le biais de ce que l'on appelait le « traitement moral », qui consistait en une vaste pédagogie normalisatrice avec des horaires et une routine rigoureusement établie, des médicaments prescrits uniquement par le médecin et des activités de travail et de loisirs.


Sur cette base, Pinel a banni les anciens traitements, tels que les saignéessaignées, les vomissements provoqués, les purges et les ventouses, pour les remplacer par un traitement digne et respectueux, qui comprenait des ergothérapies. Dans cette optique, il a été l'un des premiers à libérer les patients des asiles d'aliénés et des chaînes, en leur offrant la liberté de moments thérapeutiques par eux-mêmes.


L'idée initiale de Pinel concernant l'isolement des malades mentaux peut être considérée comme raisonnable, car il a séparé les malades des autres et leur a proposé un traitement, qui pour l'époque était satisfaisant.

Acceptation de son travail


Considérées comme avancées pour l'époque, les théories de Pinel n'ont pas toujours été pleinement acceptées. Même après la publication de ses études, il était courant de trouver des institutions qui traitaient les aliénés comme des criminels ou des personnes possédées par des démonsdémons. Et ils ne dispensaient pas de traitements physiques. Dans ces traitements, l'objectif était de donner un choc au patient, de lui faire vivre une sensation intense qui le ferait sortir de son état d'aliénation. Outre les pratiques décrites, l'isolement dans des pièces sombres, les bains d'eau froide, l'utilisation d'appareils qui faisaient tourner le patient sur des brancards ou pendant des heures jusqu'à ce qu'il perde conscience étaient fréquents.


En 1795, Pinel entre à l'hôpital de la Salpêtrière, où il restera 31 ans. Lorsqu'il meurt d'une pneumonie en 1826, Pinel laisse comme disciple Jean-Etienne Dominique Esquirol.