Après les warblogs, c'est au tour de la photo numérique de transformer la manière dont l'information circule, même dans les contextes les plus critiques. C'est par des photos numériques que le monde entier a pris conscience de la torture infligée aux prisonniers irakiens.

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    Casio Exilim M20U : baladeur mp3 et appareil photo numérique très discret.

    Casio Exilim M20U : baladeur mp3 et appareil photo numérique très discret.

    "L'intégration de journalistes "embarqués" dans les unités militaires était censée conférer aux autorités un meilleur contrôle de leur activité, mais maintenant vous avez tous ces civils incontrôlés avec des appareils numériques, qui disposent d'une latitudelatitude qui manque aux médias", explique Keith Jenkins, rédacteur photo au Washington Post.
    Certaines de ces photos ont été délibérément expédiées aux médias. D'autres proviennent de courriels innocemment envoyés par des soldats à leur famille et amis. La question posée aux médias est complexe : d'un côté, l'afflux de photos "amateurs" est un moyen de court-circuiter la censure militaire ; de l'autre, le risque de manipulation est grand : d'où viennent ces images, sont-elles authentiques, pourquoi arrivent-elles maintenant ?

    Alors que les images prises dans la prison d'Abou Ghraib bouleversent nos représentations, le numérique à portée de main des amateurs est devenu une arme de guerre. Donald Rumsfeld, Secrétaire de la Défense américain, a décidé, dans le cadre d'une directive plus générale sur les communications mobilesmobiles, de limiter l'usage des appareils photos et caméras numériques et les téléphones équipés d'appareils photos "in areas where classified information is electronically stored, processed, or transmitted", c'est-à-dire à l'intérieur de certains bâtiments sensibles, mais pas sur le champ de bataille, ni même dans certaines parties des camps...

    Selon Pedro Meyer, en 2005, 60 milliards de photos seront prises avec des téléphones portables : "Imaginez ce que sera ce chiffre dans dix ans. Cette documentation omniprésente aura-t-elle un effet sur notre désir de combattre les guerres ? Comment les guerres évolueront-elles si les gens peuvent voir tout ce qui se passe sur le front ? Deviendront-elles plus propres ou plus sales ? Ferons-nous face à moins ou à plus d'atrocités ?" .

    Dans une rencontre transatlantique, plusieurs éditeurs de presse se sont également interrogés sur le nouveau défi que représente la circulation d'informations et rumeurs au travers des médias électroniques, notamment le SMS.
    Signalons encore que l'International Newspaper Marketing Association vient de publier un rapport sur les bonnes pratiques en matièrematière de téléphonie mobile dans la diffusiondiffusion de la presse.