Une start-up américaine compte lancer en 2025 des satellites de surveillance en orbite basse. La résolution des images est telle qu’il serait possible d’identifier des objets d’une dizaine de centimètres. L’armée et les services de renseignement américains sont très intéressés.


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    Des caméras de surveillance dopées à l'IAIA, des smartphones qui permettent de vous traquer, des drones et bientôt des caméras géantes dans le ciel... La surveillance numérique s'amplifie et, en se drapant dans l'argument du renforcement de la sécurité des personnes, les gouvernements qui exploitent ces outils grignotent progressivement les mesures de protection de la vie privée.

    Le pire reste sans doute à venir, avec l'arrivée dès 2025 de satellites de surveillance placés en orbiteorbite basse (160 kilomètres d'altitude). Ils seront dotés de caméras disposant d'une résolution permettant d'identifier clairement des objets d'une taille de 10 centimètres depuis le ciel. Ces satellites seront suffisamment puissants pour différencier des adultes des enfants et reconnaître clairement des véhicules.

    Lancer ce type de satellites, c'est le projet d'Albedo Space, une société américaine basée dans la région de Denver. La start-up compte une cinquantaine d'employés et prévoit de lancer une flotte de 24 satellites de surveillance à partir de l'an prochain. Aujourd'hui, les satellites les plus puissants peuvent identifier des objets ou des marquages mesurant une trentaine de centimètres. Pour augmenter la résolution et réduire cette capacité à 10 centimètres, Albedo va positionner ses satellites en orbite basse.

    L’œil du Pentagone ?

    Pour réduire leur traînée, ces satellites cylindriques ne disposeront pas de vastes panneaux solaires. Les cellules recouvriront la surface de l'engin. Interrogé par le New York Times, Topher Haddad, le patron de la firme dit avoir conscience des implications en matièrematière de confidentialité. Il considère toutefois que la philosophie d'Albedo Space est vertueuse en la matière. Selon lui, la technologie permet de voir les personnes, mais pas de les identifier. Il argumente qu'avec son système, les avantages pèsent plus lourd que les inconvénients lorsqu'il s'agit de sauver des vies.

    Pour lui, les applicationsapplications tourneront autour de l'agricultureagriculture, l'urbanisme, et la défense nationale. Reste que malgré ses intentions louables, le doute subsiste sur l'utilisation réelle qui sera faite des satellites par leurs opérateurs. Le créateur de la start-up est d'ailleurs un ancien employé de la division de Lockkeed Martin qui concevait des satellites espions et son matériel intéresse fortement l'armée et les services de renseignement américains. En 2022, Albedo a même passé un contrat d'1,25 million de dollars avec l'AirAir Force. L'an dernier, c'est un contrat du même montant qui a été signé avec le National Air and Space IntelligenceIntelligence Center qui gère justement les satellites espions américains.