La Chine s’apprête à envoyer en orbite son plus jeune équipage d’astronautes dans sa station spatiale. L’équipage Shenzhou-17 est censé partir jeudi pour une mission de six mois pour faire des expériences scientifiques. Ces rotations se poursuivent dans la station spatiale chinoise tandis que le pays continue la préparation des missions lunaires.


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    La relève arrive dans la station spatiale chinoise, et elle est jeune ! Les rotations entre équipages se poursuivent dans la station, de sorte qu'il y ait toujours des astronautes chinois en orbite. La mission ShenzhouShenzhou-17, composée de trois astronautes, partira cette nuit à 01 h 14 du matin (11 h 14 heure locale) depuis le Jiuquan Space Center, base historique des lancements habités chinois.

    Les trois astronautes rejoindront la station spatiale six heures et demie après le lancement, suivant des séquences de rendez-vous et d'amarrage automatiques. Ils rejoindront les trois astronautes de l'équipage Shenzhou-16, qui passeront quelques jours en orbite avec eux avant de redescendre sur Terre le 31 octobre.

    Deux jeunes nouveaux astronautes

    Le vol habité chinois continue ses surprises, étant donné que l'identité de l'équipage n'est communiquée que la veille du décollage. Déjà l'équipage Shenzhou-16 comptait le premier astronaute civil chinois, les autres étant militaires. Ici, l'équipage Shenzhou-17 est entièrement masculin et a une moyenne d'âge record de 38 ans, contre 42 ans au moment du décollage de Shenzhou-16.

    Shenzhou-17 est commandé par Tang Hongbo, le premier astronaute chinois à revenir dans la station spatiale depuis sa constructionconstruction en 2021 et 2022. Les deux autres astronautes, Tang Shengjie et Jiang Xinlin, ont la trentaine et n'ont encore jamais volé.

    La Lune toujours plus dans le viseur

    Ce jeune équipage pourrait bien avoir le temps de revenir faire une rotation dans la station plus tard dans la décennie, une fois Shenzhou-17 finie. Ils seront alors encore suffisamment jeunes et assez expérimentés pour être éligibles pour une des premières missions sur la Lune ! Selon le calendrier chinois fixé par Xi Jinping, la Chine est censée marcher sur la Lune d’ici 2030.

    Dès les premières missions lunaires, la Chine vise à construire une base à la surface du pôle Sud, à l'aide de partenaires internationaux, dont la Russie. Les autres partenaires ne sont pas très nombreux en comparaison des signataires des Accords Artemis et partenaires du programme américain.

    Dernièrement, l'Afrique du Sud, le Pakistan, ou encore la Biélorussie ont rejoint le projet chinois de base lunaire.


    La mission Shenzhou 16 vient de débuter à bord de la station spatiale chinoise

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 4 juin 2023

    La Chine a envoyé ce mardi vers sa station spatiale Tiangong trois nouveaux astronautes, dont un civil pour la première fois. Cette mission marque donc un tournant dans le programme spatial chinois qui, jusqu'à présent, n'envoyait que des militaires dans l'espace.

    Quelques heures après avoir déclaré son ambition d'aller sur la Lune avant 2030, la Chine a lancé un nouvel équipage de trois taïkonautestaïkonautes à destination de sa station spatiale. L'équipage de la mission Shenzhou-16 a décollé à bord d'un lanceurlanceur CZ-2F à 09 h 31 heure locale (01 h 31 GMTGMT) du centre de lancementcentre de lancement de Jiuquan, dans le désertdésert de Gobi (nord-ouest).

    Il est aujourd'hui à bord du complexe orbital chinois pour une duréedurée d'environ 6 mois. Son retour sur Terre est prévu en novembre de cette année. Ils ont retrouvé leur collègue de Shenzhou 15, dont la mission tire à sa fin. Le retour sur la terre ferme de cet équipage est prévu dans quelques jours.

    Décollage du Shenzhou-16 chinois vers la station spatiale. © Reuter

    Cet équipage est composé du vétéran Jing Haipeng (56 ans), dont c'est le quatrième vol spatial et qui commandera la mission, de Zhu Yangzhu (36 ans) et de GuiGui Haichao (36 ans), professeur et premier civil chinois dans l'espace. Ce dernier n'est pas issu des forces armées comme c'était systématiquement le cas jusqu'à présent.

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    Spécialiste des sciences et de l'ingénierie spatiale, il sera plus particulièrement chargé des expériences dans la station dont on ne connaît pas le détail mais dont on sait qu'elles concernent les thématiques traditionnelles des expériences réalisées en orbite : biologie, médecine et physiologie humaine, sciences de la vie, physiquephysique et sciences des matériaux, physique des fluides, environnement spatial, démonstrations technologiques et technologiques spatiales. Sans oublier des activités scientifiques, éducatives et militaires.

    Les trois modules qui forment le véhicule spatial Shenzhou. Au centre, la capsule à bord de laquelle se trouve l'équipage. © Ilya 'Yadra' Kharlamov
    Les trois modules qui forment le véhicule spatial Shenzhou. Au centre, la capsule à bord de laquelle se trouve l'équipage. © Ilya 'Yadra' Kharlamov

    Un nouveau Shenzhou

    Cette mission marque également le premier vol du véhicule spatial Shenzhou de deuxième génération. Ce dernier, dont l'architecture et le design s'inspire du SoyouzSoyouz russe, apporte de nombreuses améliorations dont moins de pièces importées et plus de pièces fabriquées en Chine. Ce véhicule comprend trois modules : le module orbital, le module de rentrée et le module de service. Il mesure moins de 10 mètres pour un diamètre d'environ 2,8 mètres. Avec un volumevolume de 14 mètres cubes, le module orbital peut accueillir jusqu'à trois taikonautes pour voyager vers et depuis la station spatiale Tiangong. Il est certifié pour rester en orbite, amarré à Tiangong, jusqu'à 183 jours.