Comme toutes les grandes puissances spatiales, la Chine fait face à un problème de communication avec ses sondes spatiales et de relais de données. Or, avec ses programmes habités sur la Lune, qui prévoient l’installation d’une base pour vivre et travailler sur le sol lunaire à l’horizon d’une vingtaine d’années, le pays doit renforcer son réseau de communication de l’espace profond. Un nouveau radiotélescope est en chantier. Il pourrait également être utilisé à des fins militaires.


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    La Chine, dont les programmes lunaires et d'exploration du Système solaire se densifient, a besoin de renforcer ses capacités de communication avec ses sondes spatiales et de relais des données vers la Terre. Bien qu'elle dispose d'un réseau de communication avec l'espace lointain et la Lune, ce dernier est sous-dimensionné pour couvrir ses besoins. Pour ses missions lunaires, elle est contrainte d'utiliser en support le réseau Estrack de l’Agence spatiale européenne, qui compte sept stations et plusieurs antennes réparties un peu partout autour du monde. Or, le programme lunaire de la Chine est très ambitieux avec une multitude de missions robotiquesrobotiques et habitées, et en point de mire l'année 2029 qui doit voir deux Chinois débarquer sur la Lune, très vraisemblablement pour célébrer le 80e anniversaire de la République populaire de Chine. À l'horizon 2040, la Chine prévoit de mettre en service une base lunaire habitée en permanence.

    Voir aussi

    La Chine confirme son ambition d'aller sur la Lune avant 2030

    Pour élargir son réseau qui compte sept stations en Chine, une en Argentine (source Wikipédia) et un centre de traitement des données à Shanghai, et gagner en autonomieautonomie, la Chine entreprend la constructionconstruction d'un radiotélescope de 40 mètres de diamètre. Cet instrument, développé par l'Observatoire astronomique de Shanghai, sera mis en service fin 2024. Il est annoncé entièrement mobilemobile.

    Concept d'une base au pôle Sud lunaire de l'Agence spatiale chinoise. © CNSA
    Concept d'une base au pôle Sud lunaire de l'Agence spatiale chinoise. © CNSA

    Un usage scientifique également

    Cet observatoire est installé sur un site qui a aussi comme intérêt d'être un lieu idéal pour l'observation radio et radar du ciel en raison d'une météorologiemétéorologie particulièrement favorable à ces longueurs d'onde. Il pourra donc conduire des observations radio et radar, en réseau si nécessaire, du Système solaire et de l'espace profond dans plusieurs disciplines, dont celles liées aux trous noirs et aux galaxies.

    Le saviez-vous ?

    La taille de cet observatoire peut paraître grande, mais pour un radiotélescope elle n’a rien d’exceptionnel. En tout cas, elle n'est rien en comparaison des 500 mètres du radiotélescope chinois Five-hundred-metre Aperture Spherical Radio Telescope (FAST), plus grand radiotélescope jamais construit au monde, et entré en service en 2016 !

    Un usage militaire ?

    Enfin, cet observatoire pourra vraisemblablement être utilisé pour la radio surveillance de l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire et des orbites basses. En effet, on a du mal à imaginer que l'armée chinoise n'utilisera pas un instrument très récent pour le doter de capteurscapteurs capables d'identifier les émissionsémissions radio et radar des satellites, ce qui permettra de déterminer leur position, la stabilité de leur orbite, les caractéristiques de leurs émissions. Voire aussi étudier les brouillages radio dus aux satellites, la recherche de satellites inconnus et la mesure de leur orbite.