Le printemps. Chaque année, il revient. Et à la même date. Enfin presque. Puisque, comme nous l'évoquions en 2016, le printemps ne tombera désormais, et jusqu'au début du siècle prochain, plus le 21 mars ! Une habitude pas si difficile à perdre. D'autant que cette année encore, c'est dès ce lundi 20 mars que sonnera l'heure du renouveau. Pour notre plus grand plaisir...

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    Article de la rédaction de Futura paru le 21/03/2016

    On a l'habitude de dire qu'une hirondelle ne fait pas le printemps. On pourra désormais ajouter : le 21 mars non plus. Les derniers printemps tombés à cette date remontent à 2003 et 2007. Et il faut s'y habituer : le printemps ne tombera de nouveau un 21 mars qu'en 2102.

    Mais d'abord, quand démarre le printemps ? C'est le jour où le Soleil se trouve exactement à la verticale de l'équateuréquateur, moment que l'on appelle l'équinoxe de printempséquinoxe de printemps. En raison de l'inclinaison de l'axe de rotation terrestre, le mouvement apparent du Soleil dans le ciel varie tout au long de l'année, une danse connue sous le nom d'analemme. La transition de l'hiverhiver au printemps correspond au moment où le Soleil atteint l'intersection entre le plan de l'écliptique terrestre et l'équateur céleste, intersection connue sous le nom de point vernal.

    Schéma montrant les deux équinoxes, en rouge : celle du printemps, au point vernal, et celle de l'automne. Le plan de l'écliptique est celui de l'orbite de la Terre autour du Soleil (sur ce schéma, le T représente donc aussi le Soleil). Mais notre planète est inclinée par rapport à ce plan : c'est l'obliquité à laquelle nous devons les saisons. Elle vaut 23° 26'. L'équateur céleste est la projection de l'équateur terrestre sur la voûte céleste. Les petites variations de l'obliquité font rétrograder lentement le point vernal, donc les équinoxes. © DR

    Schéma montrant les deux équinoxes, en rouge : celle du printemps, au point vernal, et celle de l'automne. Le plan de l'écliptique est celui de l'orbite de la Terre autour du Soleil (sur ce schéma, le T représente donc aussi le Soleil). Mais notre planète est inclinée par rapport à ce plan : c'est l'obliquité à laquelle nous devons les saisons. Elle vaut 23° 26'. L'équateur céleste est la projection de l'équateur terrestre sur la voûte céleste. Les petites variations de l'obliquité font rétrograder lentement le point vernal, donc les équinoxes. © DR

    L'astronomie, une science exacte mais subtile

    À cette date, les durées du jour et de la nuit sont rigoureusement identiques si l'on ne tient pas compte des effets de la réfractionréfraction atmosphérique lorsque le Soleil est proche de l'horizon. La région entre le pôle Nord et le cercle polairecercle polaire arctiquearctique commence alors une journée de six mois tandis que le pôle Sud plonge dans la nuit pour une durée équivalente. Le phénomène inverse se produit au moment de l'équinoxe d'automneéquinoxe d'automne en septembre.

    À première vue, les dates des équinoxes devraient être immuables, selon les lois rigoureuses de la mécanique céleste. Mais l'axe de la rotation de la Terre décrit un cônecône dans l'espace en moins de 26.000 ans. C'est la précessionprécession. Elle fait lentement rétrograder le point vernal sur l'écliptique. Les humains ont ajouté une imprécision supplémentaire : notre calendrier prévoit en effet des années civiles de 365 ou 366 jours, avec le retrait de trois journées bissextiles tous les 400 ans (1700, 1800 et 1900 pour les trois dernières supressions). Il se cale ainsi plutôt bien l'année astronomique de 365,2422 jours. Voilà pourquoi les dates des équinoxes fluctuent. Ainsi, l'équinoxe de printemps cette année se produit le 20 mars à 4 h 30 mn 12 s TU (soit une de plus en heure de France métropolitaine).

    Donc, pour longtemps, le printemps, c'est le 20 mars. Enfin presque, car en 2044, la fin de l'hiver se fêtera le 19 mars...