C’est certain, votre chéri(e) est un pur génie. Enfin, c’est ce que vous croyez. Selon une étude, nous surestimons très largement le QI de notre amoureux(se). De quoi renforcer le dicton qui dit que l’amour est aveugle.


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    Il est bien connu que nous surestimons largement notre propre intelligence. Selon une étude de 2018, 65 % des Américains affirment qu'ils sont plus intelligents que la moyenne. Un biais cognitif encore renforcé chez les personnes les plus incompétentes : plus on est ignorant, plus on croit s'y connaître bien mieux que les autres sur toutes sortes de sujets.

    Un phénomène bien connu sous le nom d'effet Dunning-Kruger, mis en évidence en 1999 par les deux psychologues éponymes et qui a regagné en popularité avec l'élection de Trump. « Je me perçois, non comme intelligent, mais comme un génie », avait ainsi tweeté le président américain en janvier 2018.

    38 points de QI en plus

    Mais cet aveuglement s'étend au-delà de notre propre égo : il nous amène également à croire que notre amoureux(se) est bien plus intelligent(e) qu'il ou elle ne l'est en réalité. Dans un article paru dans la revue Intelligence, deux chercheurs de l'université de Varsovie et de Western Australia ont demandé à 218 couples hétérosexuels, ensemble depuis 6 ans en moyenne et dont 25 % étaient mariés, d'évaluer leur propre intelligence et celle de leur partenaire sur une échelle de QI. Sans surprise, les participants ont surestimé leur propre QI de 30 points. Mais plus étonnant, ils se sont encore plus illusionnés sur le score de leur partenaire : les femmes ont ainsi surévalué le QI de leur chéri de 38 points et les hommes celui de leur compagne de 36 points.

    Femmes et hommes : une même tendance à s’illusionner sur l’intelligence. © bobex73, Adobe Stock
    Femmes et hommes : une même tendance à s’illusionner sur l’intelligence. © bobex73, Adobe Stock

    Compatibilité intellectuelle signifie-t-elle harmonie dans le couple ?

    Selon la théorie évolutionniste, les femmes devraient pourtant être plus douées pour discerner l’intelligence de leur partenaire, étant donné qu'elles ont la responsabilité de choisir les « bons » gènes à transmettre à leur progéniture. D'après les résultats de cette étude, il n'en n'est rien. En réalité, nous avons plutôt tendance à choisir des personnes qui ont un niveau intellectuel proche du nôtre.

    Cette préférence s'observe aussi bien pour le score réel que pour le score supposé de QI, ce qui semble somme toute logique quand on sait que les couples se forment largement au sein d'une même classe sociale ou du même niveau d'études. Hélas, cette compatibilitécompatibilité intellectuelle n'est aucunement liée au niveau de satisfaction dans le couple, rapporte l'étude.

    Finalement, cette tendance à surestimer l'intelligenceintelligence de notre alter ego n'est peut-être qu'une manière supplémentaire se mettre en valeur soi-même, suggèrent les auteurs. Ou peut-être de faire durer le couple ? Une précédente étude explique ainsi que les femmes qui idéalisent leur conjoint sont plus amoureuses et ont moins de chance de voir leur amour décliner que dans les couples plus réalistes quant aux défauts de leur moitié. Pour vivre heureux, faut-il vivre dans l'illusion ?