En moyenne, un cerveau humain pèse 1,4 kg. Bien moins que celui de l’éléphant ou du cachalot. Car, en matière d’intelligence, il n’y a pas que la taille du cerveau qui compte.


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    Au cours de l'évolution, la taille du cerveau des hominidéshominidés a beaucoup augmenté. Elle a ainsi été multipliée par trois en 7,5 millions d'années. Dans le même temps, ses capacités intellectuelles se sont considérablement accrues, ce qui laisse penser que la taille du cerveau joue bien un rôle dans les capacités cognitives. Chez les animaux, la taille du cerveau est étroitement corrélée avec celle de la taille du corps. Pour prendre en compte cette proportionnalité, on utilise le coefficient d'encéphalisation (qui mesure le rapport entre la taille du cerveau d'une espèceespèce et sa taille prédite par une courbe théorique). Ce coefficient semble être un bon déterminant de l'intelligence, notamment chez les mammifèresmammifères. Il est par exemple de 7 chez l'homme, de 1,1 pour le dauphin, 2,5 pour le chimpanzéchimpanzé, 1,2 pour le chien, 0,8 pour le mouton ou 0,5 pour la souris.

    Le coefficient d’encéphalisation mesure la taille du cerveau par rapport à son rapport allométrique théorique. © Céline Deluzarche, Futura. D’après Gerhard Roth & Ursula Dicke, <em>Trends in Cognitive Sciences, </em>2005 et Osvaldo Cairό, Front Hum Neurosci., 2011
    Le coefficient d’encéphalisation mesure la taille du cerveau par rapport à son rapport allométrique théorique. © Céline Deluzarche, Futura. D’après Gerhard Roth & Ursula Dicke, Trends in Cognitive Sciences, 2005 et Osvaldo Cairό, Front Hum Neurosci., 2011

    Néanmoins la taille ne fait pas tout : les oiseaux montrent, par exemple, des capacités cognitives aussi élevées que les primatesprimates alors qu'ils ont un cerveau minuscule. Mais leur cerveau est beaucoup plus dense en neurones : un perroquet a ainsi à peu près autant de neurones qu'un petit singe. Mais là encore le nombre de neurones n'explique pas tout : l'éléphant a 2,5 fois plus neurones que l'humain et il n'est pas plus intelligent.

    Intelligence : c’est l’organisation cérébrale qui compte

    À l'intérieur de l'espèce humaine, les choses sont naturellement plus compliquées. Au XIXe siècle, des biologistes ont ainsi tenté d'exploiter la taille du cerveau à des fins racistes ou pour justifier une soi-disante infériorité intellectuelle des femmes, qui ont un cerveau plus petit que celui des hommes. Cela est évidemment faux vu que les femmes n'ont pas un QI inférieur en moyenne. Chacun connaît également l'anecdote selon laquelle Albert EinsteinEinstein avait un cerveau plus petit que la normale. Selon une meta-analyse publiée en 2015, il existerait tout de même une faible corrélation positive de 0,24 entre la taille du cerveau d'un individu et son QI (autrement dit, la taille du cerveau compte pour à peine 5,8% de la variabilité du QI).   

    Les chercheurs admettent aujourd'hui que l’organisation du cerveau est beaucoup plus importante que sa taille. La répartition de la matièrematière grise dans le cerveau expliquerait ainsi les différences d'aptitude pour certaines tâches chez les individus. Une étude danoise de 2009 suggère également que la capacité du cerveau à générer des connexions efficaces et rapides entre les différentes régions est reliée à un score plus élevé de QI. Il existe néanmoins des cas spécifiques comme la microcéphalie où le développement insuffisant du périmètre crânien est directement relié à un retard mental.