Les stations-service à hydrogène, pour les véhicules électriques à pile à combustible, sont encore rares. Air Liquide, qui mise sur ce marché, en a installé près d’une centaine dans le monde et vient d’annoncer la dernière, aux Émirats arabes unis. Par rapport aux véhicules électriques à batterie, les voitures à hydrogène présentent des avantages mais restent encore onéreuses. L’occasion d’un petit bilan.

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    La mairie de Paris veut voir disparaître les voitures à essence dans la capitale en 2030. Pour y parvenir, il faudra multiplier les moyens, à commencer par le développement des transports en commun. L'accroissement du parc de véhicules électriques est une autre voie mais on ne sait pas encore s'ils utiliseront préférentiellement des batteries ou bien des piles à combustiblepiles à combustible, donc avec un réservoir d'hydrogènehydrogène. Alors, pour l'instant, la R&D suit ces deux pistes.

    Les classiques batteries sont actuellement largement majoritaires mais la solution de l'hydrogène est soutenue par plusieurs constructeurs. Trois marques dominent ce petit marché, Honda, Hyundai et Toyota, avec, respectivement les modèles Clarity, ix35 FuelFuel Cell et Mirai. Par rapport aux batteries, les avantages de l'hydrogène sont l'autonomieautonomie (600 km ou plus) et le temps de remplissage du réservoir, très court devant le temps de charge d’une voiture électrique classique.

    Le saviez-vous ?

    Dans une pile à combustible, le dihydrogène (H2), issu d’un réservoir sous pression, et l’oxygène de l’air (après filtration), se combinent pour donner de l’électricité et de l’eau, sous forme de vapeur. Celle-ci est donc la seule émanation du pot d’échappement et le véhicule est mû par son ou ses moteurs électriques.

    Le dihydrogène est fabriqué par reformage d’hydrocarbures (ce qui produit du CO2) ou bien par électrolyse de l’eau, ce qui consomme de l’électricité. L’hydrogène n’est donc qu’un vecteur servant à transporter et stocker l’énergie.

    Une flotte de taxis à Paris

    Les inconvénients, cependant, sont lourds. La pile à combustible n'a pas une longue duréedurée de vie (typiquement 150.000 km), réclame une température entre 0 et 90 °C et le circuit d'hydrogène (le gazgaz le plus léger), avec un réservoir à 200 barsbars, doit minimiser les fuites. D'où un coût élevé : près de 80.000 euros, par exemple, pour une Toyota Mirai. Le réseau de stations-service est un autre handicap. Mais Air Liquide, principal fournisseur de dihydrogène, croit à ce marché et en a déjà installé près de 80 dans le monde, dont cinq en France. La dernière vient d'être annoncée à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, en partenariat avec Al-Futtaim Motors, qui distribue dans le pays la marque Toyota.

    À Paris, une station existe depuis 2015 et une flotte de taxis (Hype) ne comporte que des véhicules à hydrogène. En Norvège (où les véhicules électriques et hybrides ont représenté 48 % des ventes en septembre 2017), le projet Hynor d'une « autoroute à hydrogène » entre Oslo et Stanger (450 km) avait été lancé en 2006 (voir ci-dessous) et reconverti depuis en un ensemble de stations-service autour d'Oslo. La voie hydrogène continue d'être explorée...


    Projet d'autoroute de l'hydrogène en Norvège : ouverture de la première station

    Extrait du BE Norvège N°70 - Ambassade de France en Norvège publié le 16 octobre 2006

    En marge de la conférence ONS 2006 (Offshore Northern Seas) qui s'est tenue à la fin du mois d'août à Stavanger, la Ministre norvégienne des transports et des communications, Mme Liv Signe Navarset, a inauguré la première station d'hydrogène en Norvège, mise en service par la compagnie pétrolière Statoil. Outre de l'hydrogène, du gaz naturel ainsi que de l'hythane, mélange gaz naturel-hydrogène dont la combustioncombustion produit moins de gaz à effet de serre que le gaz naturel pour une meilleure efficacité énergétique, seront aussi disponibles.

    Implantée à Forus, à proximité de Stavanger, cette station est la première du projet d'autoroute de l'hydrogène, HyNor, qui doit, à l'horizon 2009, permettre la circulation, entre Oslo et Stavanger, de véhicules fonctionnant à l'hydrogène. Ce projet regroupe plus de 30 partenaires norvégiens représentant les autorités locales et nationales, l'industrie, le commerce et le monde de la recherche. Pour sa part, la compagnie Norsk Hydro prévoit l'ouverture d'une station hydrogène à Porsgrunn (environ 160 km au sud-ouest d'Oslo) au printemps 2007. Alors que l'hydrogène de la station de Forus est produit par réformage du gaz naturel (avec captage du CO2), celui de la station de Porsgrunn sera acheminé par pipelinepipeline à partir du complexe pétrochimique de Rafnes, où il est formé en tant que produit secondaire.

    Notons qu'HyNor s'est engagé dans un partenariat avec ses voisins scandinaves autour de projets analogues au Danemark et en Suède (Scandinvian Hydrogen Highway Partnership).

    L'objectif du Gouvernement norvégien est de développer l'utilisation de véhicules respectueux de l'environnement et à faible émissionémission de gaz à effet de serre. Ceci se traduit, entre autres, par la mise en place de mesures incitatives, telles que l'exemption de taxes, effective depuis le 1er juillet 2006, pour les véhicules à moteur à combustion fonctionnant à l'hydrogène ou à moteur hybride électricité-hydrogène, ainsi que par le soutien à la recherche sur les nouveaux carburants.

    Sur ce dernier point, un accent particulier est mis sur les biocarburants dans le but, non seulement de contribuer à l'effort international autour des problématiques environnementales et climatiques, mais aussi de dynamiser l'industrie forestière et agricole norvégienne.