Depuis des semaines maintenant, des méga-incendies ravagent le Canada. « Une manifestation directe du changement climatique causé par l’Homme », affirme Michael Mann, climatologue. Et ce n’est pas fini…


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    « Des événements météorologiques extrêmes se produisent, expliquait dernièrement Michaël Mann, climatologueclimatologue et géophysicien, aux médias américains. Mais lorsque vous en arrivez à une telle sécheresse estivale, qui est aggravée, combinée à une chaleurchaleur intense, que vous associez ces deux ingrédients, vous obtenez les types de feux de forêt que nous voyons au Canada par exemple ». Un beau résumé des récents travaux d’une équipe américaine auxquels il a pris part.

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    Nous devons ces vagues de chaleur extrêmes à la rapidité du réchauffement climatique

    Les chercheurs ont posé la question douloureuse du risque de survenue de ce que les scientifiques appellent des événements composés de sécheresse et de vague de chaleur (CDHW) dans le contexte de réchauffement climatique anthropique. Rappelant les épisodes vécus en 2022 aussi bien dans le sud-ouest des États-Unis qu'en Chine ou en Europe. Mais plus encore, l'été noir connu par l’Australie en 2019-2020. Une longue période de fortes chaleurs et de déficit en précipitations avait littéralement embrasé le pays.

    Comment éviter une aggravation de ces événements extrêmes ?

    Dans le pire scénario, si notre société devait échouer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, environ 20 % des terres émergées devraient être le théâtre de deux de ce type d'événements composés chaque année - contre 1,2 aujourd'hui. Des événements qui pourraient durer jusqu'à 25 jours - contre 10 jours aujourd'hui - avec une sévérité multipliée par quatre par rapport à aujourd'hui. En cause, notamment, des perturbations dans le jet-stream provoquées par le réchauffement plus important de l'Arctique. Avec des régions identifiées comme encore plus vulnérables telles que l'Europe centrale ou les environnements urbains en été.

    « Nos découvertes fournissent un contexte scientifique important pour comprendre le lien entre la sécheresse et la chaleur record d'une part et les incendies de forêt auxquels nous assistons depuis quelque temps d'autre part, conclut Michael Mann dans un communiqué de l'université de Pennsylvanie (États-Unis). Ils nous appellent à abandonner les combustiblescombustibles fossilesfossiles le plus rapidement possible pour éviter une aggravation de ces combinaisons dangereuses de chaleur et de sécheresse. »


    Phénomènes climatiques extrêmes : le réchauffement parfois seul en cause

    Les scientifiques l'avaient annoncé : un jour, l'influence du changement climatique engendré par l'Homme deviendrait suffisamment forte pour pousser les phénomènes extrêmes au-delà de leurs limites naturelles. Et, à en croire un très récent rapport, ce jour est arrivé.

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 15/12/2017

    Les scientifiques avaient annoncé que le réchauffement climatique deviendrait d’abord la cause unique de phénomènes extrêmes liés à la chaleur. Un récent rapport leur donne raison. © John Smith, Fotolia
    Les scientifiques avaient annoncé que le réchauffement climatique deviendrait d’abord la cause unique de phénomènes extrêmes liés à la chaleur. Un récent rapport leur donne raison. © John Smith, Fotolia

    Un record mondial de chaleur, une caniculecanicule sans précédent en Asie, des eaux inhabituellement chaudes au large de l'Alaska : voilà trois phénomènes climatiques extrêmes, parmi d'autres, qui ont été enregistrés en 2016. Et, selon une étude publiée mercredi, ces trois-là ont pour unique responsable le réchauffement climatique causé par l'activité humaine.

    C'est la première fois que des scientifiques pointent du doigt des phénomènes extrêmes qui n'auraient pas pu se produire sans ce changement climatique. Jusqu'à présent, ils estimaient bien que celui-ci accentuait le risque de voir surgir des inondationsinondations, des sécheresses, des tempêtestempêtes et d'autres phénomènes climatiques extrêmes, mais ils ne l'avaient encore jamais désigné comme étant la seule cause.

    Cette étude marque un tournant fondamental.

    « Cette étude marque un tournant fondamental », explique Jeff Rosenfeld, rédacteur en chef du Bulletin of the American Meteorological Society qui a publié ces travaux élaborés par 116 scientifiques venus de 18 pays.

    En 2016, la planète a pulvérisé un nouveau record de chaleur, s'inscrivant comme l'année la plus chaude des temps modernes. Ces températures enregistrées à la surface de la Terre ont « uniquement été rendues possibles par un important réchauffement anthropique à l'échelle d'un siècle », soulignent ces travaux. Cela confirme les prédictions des experts qui estimaient que les évènements liés à la chaleur seraient les premiers à apparaître comme uniquement causés par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique.

    Parmi les phénomènes directement imputés au réchauffement climatique : une température élevée des eaux en certains endroits du globe. Ici, une image de synthèse du golfe d'Alaska et du détroit de Béring. © Anton Balazh, Fotolia
    Parmi les phénomènes directement imputés au réchauffement climatique : une température élevée des eaux en certains endroits du globe. Ici, une image de synthèse du golfe d'Alaska et du détroit de Béring. © Anton Balazh, Fotolia

    Des évènements liés à la chaleur

    En 2016, l'Asie a notamment subi une canicule extrême. Entre mars et mai, les températures suffocantes qui ont régné sur le continent ont ainsi causé la mort de 580 personnes en Inde. Et, si le puissant phénomène météorologique El NiñoEl Niño était bien actif en 2015 et au début de 2016, les chercheurs affirment qu'il n'en est pas responsable. « On s'attendait effectivement à ce que El Niño réchauffe l'Asie du Sud-Est en 2016, mais la chaleur dans la région était exceptionnellement étendue », souligne le rapport.

    Dans le golfe d'Alaska, le détroit de Béring ainsi qu'au large des côtes du nord de l'Australie, les températures des eaux ont atteint leur plus haut en 35 ans. Ce réchauffement a provoqué « un blanchissement massif de la Grande Barrière de corail et l'une des proliférations toxiques d'alguesalgues la plus vaste jamais détectée près de la côte de l'Alaska », soulignent les scientifiques. « Il est extrêmement improbable que les seules variables naturelles aient mené aux anomaliesanomalies observées », analysent-ils.

    Les chercheurs signalent toutefois que, sur les 27 études qu'ils ont passées au crible, 6 n'identifient pas le changement climatique comme un moteur important de l'évènement extrême étudié. Un peu moins tout de même que la moyenne. En six ans, et sur 131 articles examinés, en effet, 35 % ne concluent pas à un effet appréciable du changement climatique sur les évènements extrêmes.