Moins d'arbres, mais des arbres plus diversifiés et en bon état, telles sont les conséquences de la présence des grands herbivores dans les forêts du monde entier. Si l'on veut des forêts en bonne santé, il faut donc les réensauvager !


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    C'est désormais prouvé, la présence de grands herbivores est indispensable à la bonne santé d'une forêt. L'Université Lund, en Suède, a mené une étude mondiale sur l'impact des grands mammifères végétariensvégétariens sur la végétation des forêts. Cervidés, bisons ou encore éléphants, les grands herbivores sont des animaux pesant au moins 45 kilos.

    Replanter les forêts est-il vraiment une démarche utile ? Réponse dans cette interview avec Adrien Pages, créateur de MORFO, une entreprise dédiée à la restauration de la biodiversité. © Futura

    La santé des forêts passe par la diversité des espèces, pas par la quantité d'arbres

    Contrairement à ce que l'on croit, les forêts les plus denses ne sont pas forcément celles en meilleur état : la santé d'une forêt se mesure principalement par l'hétérogénéité des espèces végétales présentes. Les grands herbivores réduisent la quantité d'arbres présents dans une forêt par leurs choix alimentaires, mais ils augmentent en revanche la diversité des espèces. Et cela a une conséquence extrêmement bénéfique : des forêts plus aérées et plus diversifiées sont moins en proie aux incendies.

     Le management des forêts a jusqu'à maintenant totalement oublié l'importance de la présence des grands herbivores. © Roger de la Harpe, Adobe Stock
     Le management des forêts a jusqu'à maintenant totalement oublié l'importance de la présence des grands herbivores. © Roger de la Harpe, Adobe Stock

    Comme le précise l'étude, « cet aspect a jusqu'à maintenant été négligé dans le management des forêts », alors qu'il s'agit d'un fonctionnement indispensable de la nature. De plus, des arbresarbres en bonne santé permettent de stocker davantage de dioxyde de carbone, limitant alors le réchauffement climatiqueréchauffement climatique. « L'atténuation du réchauffement climatique doit donc passer par la conservation et la restauration des forêts à travers le réensauvagementréensauvagement de celles-ci », concluent les auteurs.