La mise en pratique du protocole de Montréal pour stopper la destruction de la couche d’ozone produite par l’activité humaine a théoriquement conduit à la suppression des émissions de tétrachlorométhane. Pourtant les chercheurs de la Nasa ont découvert que ce composé ne disparaissait pas aussi vite que prévu de l’atmosphère, ce qui implique des émissions d’origine encore inconnue.

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    « On ne devrait absolument pas voir ça ! » tels sont les mots prononcés par Qing Liang un météorologuemétéorologue du Goddard Space Flight CenterGoddard Space Flight Center de la NasaNasa au sujet des résultats d'une étude qu'il a menée avec des collègues. Les chercheurs expliquent dans un article publié dans Geophysical Research Letters que le taux de tétrachlorométhane présent dans l'atmosphère ne décroît pas aussi vite que prévu. En effet, cette moléculemolécule carbonée que l'on employait jadis abondamment dans les extincteurs et agents réfrigérants était autrefois libérée en grande quantité. Mais la découverte de son rôle dans la disparition de la couche d’ozone de concert avec les CFC a conduit à réglementer sérieusement son utilisation. Elle contribuait à hauteur de 11 % dans l'injection de chlorechlore dans l'atmosphère de notre planète.


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    Normalement, en raison de l'applicationapplication du protocole de Montréal, les émissionsémissions de CCl4 ont été nulles entre 2007 et 2012. Le taux de CCl4 aurait donc dû chuter de 4 % par an selon les météorologues spécialisés dans la chimie de l’atmosphère et en accord avec les modèles numériquesmodèles numériques qui décrivent son évolution. Les mesures conduites pendant cette période ont révélé rapidement que ce n'était pas le cas. Le taux de tétrachlorométhane continue bien à baisser, mais de seulement 1 % par an.

    39.000 tonnes de tétrachlorométhane libérées chaque année

    Pendant environ une décennie, on ne savait pas vraiment s'il fallait revoir la chimiechimie des réactions de destruction naturelle du CCl4 ou s'il fallait invoquer des sources inconnues. Pour en avoir le cœur net les géophysiciens et géochimistes ont injecté des données dans le GEOS Chemistry Climate Model utilisé pour faire des simulations du comportement global de la chimie de l'atmosphère, par exemple en réponse aux interactions entre les océans et les sols.

    Il leur a fallu se rendre à l'évidence. Entre 2007 et 2008, ce serait bien environ 39.000 tonnes de CCl4 qui ont été libérées chaque année soit à chaque fois une valeur équivalente à 30 % du pic des émissions antérieures au protocole de Montréal. Ce qui fait dire à Qing Liang : « Il est maintenant évident qu'il y a soit des fuites industrielles non identifiées, de grandes émissions provenant de sites contaminés, ou des sources de CCl4 inconnues ».