En plein désert, à Abou Dhabi, dans les Emirats arabes unis, une ville ultra-moderne est construite de toutes pièces. Dédiée aux technologies du développement durable, sans voiture, sans aucune émission de gaz carbonique, elle accueillera 50.000 personnes et 1.500 entreprises.

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    En plein désert, la ville se rafraîchira à l'énergie solaire. © Foster+Partners/Masdar Initiative

    En plein désert, la ville se rafraîchira à l'énergie solaire. © Foster+Partners/Masdar Initiative

    Energie solaire pour tout le monde, bâtiments soigneusement étudiés pour réduire le besoin en climatisationclimatisation, recyclage de l'eau, aucune voiturevoiture mais des transports en commun : Masdar City sera une ville à « zéro émissionémission », de gaz carboniquegaz carbonique s'entend (du moins si l'on exclut la respiration des habitants...). Ce projet ambitieux a été lancé en 2006 par l'émirat d'Abou Dhabi, le plus riche des Emirats arabes unis. Depuis longtemps, le prince héritier, le cheikh Khalifa bin Zayid Al Nahyan (qui est également président de la fédération des émirats), pense à l'après-pétrolepétrole. La diversification de l'économie est au programme avec une priorité pour le développement des énergies renouvelables. L'émirat lui a consacré 15 milliards de dollars dans l'emblématique projet Masdar Initiative (masdar signifiant source).

    Des rues ombragées pour minimiser les apports de chaleur... comme dans les villes traditionnelles. Cette image de synthèse (comme les autres de cet article) a été réalisée par le cabinet d'étude britannique chargé de l'architecture de la ville. © Foster+Partners/<em>Masdar Initiative</em>

    Des rues ombragées pour minimiser les apports de chaleur... comme dans les villes traditionnelles. Cette image de synthèse (comme les autres de cet article) a été réalisée par le cabinet d'étude britannique chargé de l'architecture de la ville. © Foster+Partners/Masdar Initiative

    La constructionconstruction de la cité, qui s'étendra sur 6 kilomètres carrés, tout près de la ville d'Abou Dhabi, a officiellement été inaugurée le 9 février 2008 mais les véritables travaux viennent seulement de commencer. Le budget annoncé atteint 22 milliards de dollars pour cette infrastructure aux technologies sophistiquées. L'énergie solaire sera récupérée par des capteurscapteurs intégrés aux bâtiments eux-mêmes. Masdar City utilisera aussi l'énergie éolienne et les détritus organiques serviront à fournir un supplément d'énergie.

    Trois quarts d'énergie en moins, promet-on

    Les habitants n'auront pas à renoncer à la climatisation mais elle ne sera pas assurée par les habituels compresseurs. La ville elle-même sera conçue pour minimiser la dépense énergétique : orientation des bâtiments, zones ombragées, espaces de verdure et forçage de la circulation d'airair naturelle. Les conditionneurs d'air eux-mêmes fonctionneront directement à l'énergie solaire.

    Dans cette ville où l'automobile sera bannie, les habitants se déplaceront dans des mini-tramways, qui restent à inventer. © Foster+Partners/<em>Masdar Initiative</em>

    Dans cette ville où l'automobile sera bannie, les habitants se déplaceront dans des mini-tramways, qui restent à inventer. © Foster+Partners/Masdar Initiative

    Les transports seront assurés par un système de véhicules électriques autonomes, sur rails ou glissant par sustentation électromagnétique, dont on promet qu'ils permettront le voyage quasiment porteporte à porte. C'est du moins la demande du cahier des charges, pour lequel des candidats se sont déjà fait connaître.

    La consommation sera, assurent les promoteurs du projet, inférieure de 75% à celle d'une ville moderne du même type. Pour l'instant, ces chiffres et les techniques à utiliser restent du domaine de la prévision ou du vœu pieux. Mais le projet a bel et bien démarré et la ville pourra accueillir 50.000 personnes et 1.500 entreprises en 2015.