L’éolien et le solaire représentent deux formes d’énergie renouvelable parmi les plus prometteuses. Alors pourquoi ne pas les combiner ? C’est ce que vient de réaliser une entreprise new-yorkaise avec Grow, le lierre solaire.

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    Façade recouverte de lierre solaire (Grow.1). Crédit Smit.

    Façade recouverte de lierre solaire (Grow.1). Crédit Smit.

    A distance, Grow (qui signifie en anglais croître) présente l'aspect anodin du lierrelierre recouvrant un murmur d'habitation, dont les feuilles s'agitent à la moindre brise. Mais à y regarder de près, on s'aperçoit que ses feuilles sont artificielles, et tapissées de cellules photovoltaïquescellules photovoltaïques. Rien que cela mériterait déjà une mention dans le domaine de l'innovation... Mais ce n'est pas tout. Car en s'agitant, ces minuscules capteurs solaires actionnent un dispositif piézo-électrique dissimulé dans leur tige produisant de l'énergieénergie sous la contrainte mécanique.

    La société Smit (Sustainably minded interactive technology), conceptrice du projet, souligne l'importance de combiner les deux sources d'énergie dans une solution qui en garantit un fonctionnement plus continu en cas de carencecarence de l'une ou de l'autre.

    Deux variantes

    Grow se décline actuellement en deux versions, dont les principes diffèrent peu. La première, Grow.1, utilise des cellules photovoltaïques en couches minces supportées par un film d'ETFE (éthylèneéthylène tétrafluoroéthylène) sur lequel sont aussi encapsulés les générateursgénérateurs piézo-électriques et un circuit formé d'encre conductrice.

    Grow.1, un réseau de feuilles agitées par le vent. Crédit : Smit
    Grow.1, un réseau de feuilles agitées par le vent. Crédit : Smit

    L'ensemble peut être réalisé rapidement et économiquement par superposition des différents éléments (connexions, cellules, générateurs piézo-électriques) sur un support continu, qui est ensuite découpé dans la forme voulue. Les "feuilles" sont ensuite assemblées par groupes de cinq, prêtes à l'usage sur n'importe quelle surface exposée au SoleilSoleil, et facilement interchangeables si besoin est.

    Cette première version du dispositif est actuellement présentée en fonctionnement au Musée d'art moderne de New York, dans le cadre d'une exposition mettant en valeur les relations entre design et science, ouverte du 24 février au 12 mai 2008.

    Grow.2 repose sur le même principe à la différence que les feuilles solaires sont fixées sur une trame en acier inoxydableacier inoxydable fabriquée par la société allemande Carl Stahl DecorCable. A l'origine, cette cotte de mailles a été développée pour permettre aux véritables lierres et autres plantes grimpantes de s'accrocher aux murs des bâtiments sans les endommager.

    Grow.2 possède des feuilles plus vastes, accrochées sur un maillage métallique. Crédit : Smit
    Grow.2 possède des feuilles plus vastes, accrochées sur un maillage métallique. Crédit : Smit

    Les feuilles solaires sont ici légèrement plus grandes (du moins dans la version prototype), et leurs circuits sont encapsulés dans un film de Tefzel, une matière plastiquematière plastique fabriquée par PowerFilm Solar. Contrairement au projet précédent, elles ne comportent pas de générateur piézoélectriquepiézoélectrique.

    Teresita Cochran, cofondatrice de Smit, estime que la version Grow.1, actuellement en phase de test, pourrait être commercialisée pour un usage domestique fin 2008 ou début 2009. On en saura alors davantage sur la puissance fournie, un détail sur lequel les concepteurs restent apparemment assez discrets.