Il y a quelques jours paraissait un article dans le Times, affirmant que l’énergie consacrée à deux recherches sur Google rejetait 14 grammes de CO2 dans l’atmosphère, soit autant que pour faire chauffer une tasse de thé. L’auteur de cette étude accuse aujourd’hui le célèbre quotidien d’avoir inventé une bonne partie de ces affirmations.


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    Logo prévu par Google à l'occasion du solstice d'été 2009. Crédit Google

    Logo prévu par Google à l'occasion du solstice d'été 2009. Crédit Google

    Notons que selon les sources et au fil des traductions, cette tasse de thé chaud se transforme volontiers en bouilloire en ébullition, probablement pour rentabiliser l'énergieénergie...

    Alex Wissner-Gross, un jeune physicienphysicien de 27 ans de l'université de Harvard, à l'origine de l'étude, déclare ignorer où les deux journalistes du Times sont allés chercher cette information. « Le Times nous a attribué à tort le chiffre de 7 grammes de CO2 émis par requête GoogleGoogle, explique le chercheur. Dans notre étude, nous nous sommes concentrés exclusivement sur l'ensemble des sites Internet et nous avons constaté, qu'en moyenne, une visite sur un site traditionnel émet 20 mg de CO2 par seconde ».

    Or, on estime actuellement entre 200 et 500 millions le nombre de requêtes effectuées chaque jour sur le moteur de recherches, et bien que le chiffre exact soit tenu confidentiel par les dirigeants de la firme, on peut raisonnablement admettre une moyenne de 350 millions. Le calcul est dès lors rapide à faire : si l'on admet le chiffre de 7 grammes par requête, ainsi que l'affirme le Times, les serveurs de Google rejettent quotidiennement 2.450 tonnes de CO2 dans l'atmosphèreatmosphère, soit autant que le Japon en six mois !

    Réactions en chaîne

    On le constate, ces chiffres relèvent de la plus haute fantaisie. Dès lors, il ne faut pas s'étonner de ce que le vice-président de Google, Urs Hölzle, soit monté au créneau dès dimanche matin en insistant sur les investissements entrepris par son entreprise pour limiter tout gaspillage d'énergie. « Nous avons développé et construit le meilleur serveur du monde pour l'efficacité énergétique », affirme-t-il. Selon lui, une recherche sur Google aboutit en moyenne en 0,2 seconde, ce qui entraîne la consommation de 0,0003 kWh d'énergie, ou une émissionémission de 0,2 gramme de CO2, ou encore ce que le corps humain brûle en dix secondes.

    Google, tout comme les acteurs principaux de l'informatique tels MicrosoftMicrosoft ou Yahoo!, s'intéressent de près aux dépenses énergétiques de leurs équipement informatiques. La seule alimentation de leurs centres de donnéescentres de données, répartis dans le monde entier, engendrent des factures d'énergie colossales dont elles tentent en permanence de maîtriser les coûts. Ainsi, Google a-t-il envisagé d'installer ses serveurs... dans l'océan pour les alimenter par l'énergie des vaguesvagues.

    La raison de cette énormité est peut-être ailleurs. En effet, toujours selon Alex Wissner-Gross, « Pour une raison quelconque, dans leur récit de cette étude, le Times avait un différend à régler avec Google », explique-t-il dans une interview donnée à TechNewsWorld. Google a demandé au jeune chercheur de lui fournir une copie de ses travaux, ce qu'il a fait volontiers.

    David Kessler, porteporte-parole de Greenpeace, reconnaît que les efforts entrepris par le moteur de recherche en matièrematière d'économie d'énergie sont à saluer. « Dans l'ensemble du secteur des technologies de pointe, ils sont vraiment à l'avant-garde sur les mesures prises en faveur du climatclimat », insiste-t-il.