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Mehdi Khamassi

Mehdi Khamassi

Chercheur CNRS en Robotique et Neurosciences

Robot

Humanoïde

Psikharpax

La connaissance est un bien commun universel. En avoir ne prive pas les autres. En transmettre ne dépossède pas celui qui fait ce don. Merci à Futura-Sciences de contribuer à ce bel objectif qu’est la diffusion des connaissances scientifiques auprès du grand public.

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Biographie

1 - Formation

-- 2007 : Thèse de Sciences CognitivesSciences Cognitives, Université Pierre et Marie CurieMarie Curie - Paris 6.
-- 2003 : DEA de Sciences Cognitives, Université Pierre et Marie Curie - Paris 6.
-- 2003 : Diplôme d'Ingénieur de l'ENSIIE (CNAM), Évry.
-- 2000 : Maths Sup / Maths Spé (MP), Lycée Charlemagne, Paris.

2 - Expérience Professionnelle

-- depuis 2010 : Chercheur au CNRS, Institut des Systèmes Intelligents et de RobotiqueRobotique (ISIR UMR7222), Université Pierre et Marie Curie - Paris 6.
-- 2008 - 2010 : Chercheur post-doctorant à l'Institut Cellules SouchesCellules Souches et CerveauCerveau, INSERM U846, Lyon.
-- 2008 : Stage post-doctoral à Okinawa Institute of Science and Technology, Japon.
-- 2003 - 2007 : Doctorant au Laboratoire de Physiologie de la Perception et de l'Action (LPPA UMR7152), Collège de France, et au Laboratoire d'Informatique de Paris 6 (LIP6 UMR7606), Université Pierre et Marie Curie - Paris 6.

3 - Publications

La plupart de mes publications sont parues dans des journaux scientifiques internationaux, des conférences internationales avec comités de lecture, et dans des chapitres de livres publiés par Oxford University Press et MIT Press. Ces publications décrivent mes travaux de recherche dans les domaines des Neurosciences, de l'Intelligence ArtificielleIntelligence Artificielle et de la Robotique.

L'ensemble de mes publications se trouve sur ma page web et certaines peuvent y être téléchargées.

4 - Autres expériences liées à la Recherche et à l'Enseignement Supérieur

- Participation à la supervision d'étudiants en thèse ou en master de recherche.
- Enseignements en Informatique et en Neurosciences à l'Univ. Paris 6, la Sorbonne, Univ. Lyon 1, Univ. Évry, et dans les écoles d'ingénieurs ENSIIE et ESIEA.
- Examinateur et Examinateur-Éditeur pour des journaux internationaux (Neural Computation, Frontiers in Neurorobotics) et des conférences internationales (SAB, SSSC).
- Participation à la diffusiondiffusion scientifique auprès du grand public : France Culture émissionémission « Science et Conscience », France 5 (magazine de la santé), Arte (Global Mag), France 3 Rhônes Alpes, Journée Des RobotsRobots et Des Hommes à la Cité des Sciences, AFP, Reuters, Le Point.
- Président, fondateur ou membre du conseil d'administration dans différentes associations d'étudiants et jeunes chercheurs (Cognivence, FRESCO, Doc'Up).
- Organisation du Forum des Sciences Cognitives en 2004 et 2005.
- Participation au mouvementmouvement Sauvons la Recherche en 2004, et à l'année de travail pour les États Généraux de la Recherche au sein du Comité de propositions CloEG Paris-centre, et du comité national CIP‐CloEG pour la synthèse des propositions en un texte final soumis au gouvernement.

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métier

L’organisation de mes journées de travail change en fonction de la phase où j’en suis dans mes projets de recherche, et du type de recherche que je mène à une période donnée. Une partie de mes travaux relèvent de l’ingénierie et consistent à améliorer les robots que nous avons au laboratoire ; enrichir les algorithmes de leur cerveau artificiel pour leur permettre d’effectuer telle ou telle tâche ; puis faire joujou avec ces robots pendant qu’ils apprennent des choses nouvelles. Une autre partie de mon travail relève de la recherche fondamentale : il s’agit d’essayer de comprendre les mécanismes de notre cerveau qui nous permettent à nous, et non pas aux robots, d’apprendre des choses nouvelles, de nous adapter dans des nouveaux environnements, etc.. Dans ce cas-là, le travail est plus de nature biologique. On peut mesurer l’activité dans le cerveau pendant des tâches comportementales en laboratoire. On peut aussi simuler informatiquement les hypothèses que l’on formule sur ces mécanismes. On peut enfin tester sur le robot ces programmes, et voir s’ils permettent bien au robot d’apprendre de la même manière que nous. Dans ce cas, on utilise le robot comme plateforme de test d’hypothèses biologiques. Ça nous aide à raffiner notre compréhension du fonctionnement du cerveau. Tous ces travaux impliquent différentes phases de mise en œuvre. Il y a d’abord une première phase de prospection, certains diraient de « veille technologique », où l’on recherche ce que d’autres ont trouvé face à ce même type de problématique scientifique. Car il ne s’agit pas de partir de zéro, ni de réinventer la roue. Le but est d’aller plus loin que ce qui a été fait avant en s’appuyant sur les travaux antérieurs. Ce que j’aime dans ces phases de prospection, c’est qu’elles se déroulent quasiment comme une enquête. On passe des jours à chercher dans les bibliothèques, sur Internet, dans les journaux scientifiques. On ne doit passer à côté d’aucune information pertinente. On doit savoir chercher au bon endroit. On trouve par exemple sur les pages personnelles des chercheurs ou sur des sites d’autres universités des articles qu’on n’arrive pas à trouver sur les pages officielles. Pour ça il suffit de savoir chercher avec les bons mots clés. A l’issue de cette phase de recherche, on voit plus clair sur le type de connaissance qui manque pour bien comprendre le phénomène auquel on s’intéresse, et sur le type d’expérimentations qu’il faudrait mettre en œuvre pour dépasser les limites actuelles. Alors on passe à une deuxième phase de travail en équipe, où on doit cadrer le déroulement du projet, bien définir les hypothèses de travail, les choix expérimentaux, se coordonner et partager les tâches. Dans ces phases, les journées consistent principalement en des réunions de travail, des coups de téléphone, du temps passé sur les traitements de texte, les tableurs pour structurer les idées, définir le budget et rédiger des demandes de financements. Ensuite vient la phase d’expérimentation à proprement parler. Dans le cas des travaux en Neurosciences, on passe des journées avec des sujets, à leur faire faire des tâches où ils doivent apprendre et comprendre les règles de l’environnement expérimental que nous avons défini. Nous mesurons l’activité de leur cerveau, faisons des observations sur leur comportement. Lorsqu’il s’agit de travaux robotiques, on passe du temps à programmer sur ordinateur, à tester les algorithmes, à observer et mesurer le comportement du robot. Les robots ont l’intérêt de ne pas avoir de cycle de sommeil, et donc qu’on peut les déranger à l’heure qui nous arrange pour faire des expérimentations. L’avant-dernière phase est celle de l’analyse et de la publication des résultats. Alors on passe beaucoup de temps sur ordinateur, à structurer les données, faire des analyses statistiques sur ces données. Lorsque l’on obtient des résultats intéressants, c’est-à-dire lorsque l’on découvre un phénomène nouveau à partir des données expérimentales, on doit faire des figures qui illustrent ce phénomène. On fait des analyses-contrôles pour vérifier si ce qu’on a observé n’est pas un épiphénomène. Lorsqu’on est sûr de la fiabilité des résultats, on écrit un article scientifique qui décrit ces résultats et explique toute la méthode qui a été employée pour les obtenir (cela permet aux autres chercheurs qui souhaitent vérifier par eux-mêmes de répliquer la même expérience et de voir s’ils obtiennent les mêmes résultats). On soumet cet article scientifique à un journal/une revue international(e) qui va mettre en œuvre tout un processus d’examen de la qualité du travail par d’autres chercheurs experts dans le domaine. Lorsque l’article est accepté, cela nous fait une nouvelle publication scientifique qui officialise notre découverte. Enfin, vient la dernière phase du travail du chercheur, celle de la transmission/diffusion des résultats de nos recherches. Lors de cette phase, on fait de nombreux voyages à l’étranger pour présenter notre travail dans des conférences internationales. On donne des cours à l’université pour transmettre nos nouvelles connaissances aux étudiants. On participe à des journées de diffusion auprès du grand public. On écrit des articles de « vulgarisation » pour Futura Sciences. Donc au final il y a beaucoup d’aspects différents dans ce travail. Autant certains jours de réunions ou d’expérimentations nécessitent qu’on arrive toujours au laboratoire à une heure précise le matin, et qu’on parte relativement tôt le soir. Autant d’autres phases de travail personnel permettent une grande liberté sur les horaires tout en requérant une grande flexibilité. Certains jours, on peut arriver au laboratoire en fin de matinée. D’autres on reste travailler jusqu’au dernier métro (vous n’avez jamais remarqué que dans les derniers métros, au milieu des fêtards et des ouvriers aux horaires ingrats, il y a toujours quelques chercheurs ahuris qui ont du mal à redescendre sur terre ? ;-)). Et parfois on passe le week-end à travailler parce qu’il y a une échéance importante.