Le changement de couleur de nos cheveux lié au vieillissement résulte d’un épuisement des ressources de cellules responsables de la pigmentation. Des chercheurs précisent le mécanisme impliquant les cellules souches productrices de mélanine.


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    Une nouvelle étude américaine éclaircit la zone grise autour du mécanisme de « vieillissement » des cheveux. Publiée dans Nature, elle permet de mieux comprendre comment les cellules souches mélanocytaires (productrices de mélanine) colorent les cheveux en gris, puis en blanc avec l'âge. Le phénomène est directement lié à la perte de plasticitéplasticité des cellules souches mélanocytaires (CSM), qui se déplacent normalement le long du folliculefollicule pileux et permettent la pigmentation des cheveux. D'après les auteurs, la perte de la fonction caméléon des CSM pourrait être à l'origine du grisonnement et de la perte de couleur des cheveux.

    Le phénomène naturel qui colore nos cheveux en gris avec le temps s'appelle « canitie ». Le nombre de CSM augmente avec l'âge mais les cellules s'accumulent dans une zone précise du follicule pileux et se retrouvent bloquées. Elles ne peuvent pas retourner dans le compartiment germinalgerminal, où des protéines les activent normalement en cellules pigmentairespigmentaires responsables de la couleurcouleur capillaire.

    Les cellules souches « colorantes », en rose (à gauche), doivent se trouver dans le compartiment du germe du cheveu afin d'être activées (à droite) pour se transformer en pigment. © Sun, Q., Lee, W., Hu, H. <em>et al.</em>
    Les cellules souches « colorantes », en rose (à gauche), doivent se trouver dans le compartiment du germe du cheveu afin d'être activées (à droite) pour se transformer en pigment. © Sun, Q., Lee, W., Hu, H. et al.

    Une expérience sur la souris transposable à l’humain

    Les chercheurs ont mené des expériences sur des souris pour mieux comprendre ce qu'il se passe lors du vieillissement des cheveux. Ils ont arraché et forcé la repousse des poils, pour réaliser que les cellules souches logées dans le bulbe du follicule passaient de 15 % avant l'épilation à environ 50 % avec le « vieillissement forcé ». Non exposées à des protéines activatrices, les cellules souches mélanocytaires ne produisaient plus de pigment. En revanche, les cellules qui ont continué à se mouvoir ont poursuivi leur maturation et la production de pigment pendant les deux années de l'étude.

    Pour inverser ou prévenir le changement de pigmentation des cheveux chez l'Homme avec l'âge, une voie possible serait d'aider les cellules bloquées à bouger à nouveau entre les compartiments du follicule pileux en développement.