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François Farges

François Farges

Professeur de minéralogie

Minéralogie

Pierre precieuse

Rubis

Diamant

Quartz

Curieusement, j'avais référencé Futura-Sciences sur mon butineur interne au moment où le site m'a contacté pour participer à l'ouverture d'une carte blanche. Suspectant quelque méchant virus, j'ai fait le mort. Cela ne dura pas longtemps, car une courtoise relance fut au rendez-vous. J'ai donc accepté sans réserve d'autant que j'admire — secrètement — certains de ces contributeurs qui, riches de leur passion, alimentent ce site sans réserve.

Futura-Sciences ne renie jamais la qualité éditoriale. Au préalable, je m'étais lassé d'autres sites à cause des raccourcis trop nombreux qui donnaient une image bien appauvrie de nos métiers et découvertes. Calé entre musique baroque et cuisine moderne, Futura-Sciences est solidement ancré sur la barre de mon navigateur.

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Biographie

Titres et qualifications

- Professeur des universités 1ère classe au Muséum national d'Histoire naturelleMuséum national d'Histoire naturelle (Paris) 
- Full  Professor (consulting), Stanford University, USA Membre honoraire de l'Institut Universitaire de France
- Président du Comité de Programme SOLEILSOLEIL-|e8e362a24fb15c9dbb186539837dd0b4| n°6 (sciences de la TerreTerre, de l'environnement et du patrimoine) Chargé de conservation MNHN (minéralogie-gemmoogie, 2007-2011)

Responsabilités administratives

- Responsable du thème « minéralogie environnementale et patrimoniale » au Laboratoire de Minéralogie et de Cosmochimie du MNHN
- Membre du Conseil de Département « Histoire de la Terre » au MNHN
- Membre du Conseil de Département des Galeries au MNHN

Domaines de recherche

- Minéralogie environnementale, géodiversité, pollution
- Minéralogie du patrimoine, gemmologie, histoire de l'art
- ApplicationApplication du rayonnement synchrotronrayonnement synchrotron à la minéralogie.

Distinctions

- Médaille IUF 1999
- Prix Cox 2001
- Prix Blaustein 2005
- Prix Halwey 2006
- Prix Gübelin 2010

Nominations 

- Membre et médaille IUF (1999-2004)
- Prix Cox (USA) 2001
- Full professor, Stanford University (2001)
- Membre du comité d 'Administration de la Swiss Light Source (Villigen, 2002-2010)
- Professeur invité ETH Zürich (PSI-SLS) (2004)
- Prix Blaustein, Stanford (2005)
- Professeur au MNHN, en charge des collections de minéralogie-gemmologie (2006-2011)
- Prix Gübelin, Gemmological Institute of America (2010)(meilleur article scientifique pour 2009)

Responsabilités 

- Membre comité d'évaluation CNRS du LGIT (Grenoble) Membre (A) du Conseil de Département
- Histoire de la Terre au MNHN Membre (A) du Conseil des Galleries au MNHN

Recherche 

- Nouvel axe de recherche 1999 : magmasmagmas super-critiques, in-situ
- Nouvel axe de recherche 2004 : durabilitédurabilité des verresverres nucléaires et patrimoniaux
- « Commissioning » des lignes de faisceau X05 (Swiss Light Source) et Lucia (SOLEIL)
- Nouvel axe de recherches 2007 : les joyaux de la Couronne de France

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métier

Je m’appelle François Farges, je suis professeur de minéralogie au Muséum national d’histoire naturelle. Je viens de l’université de Marne-la-Vallée où j’ai enseigné dès ses débuts, en 1993. Avant d’arriver à Marne-la-Vallée, j’ai été maître de conférences à Paris 7 (1991-1993), chargé de mission de la Direction des Musées de France au musée du Louvre (1991), guide à la Cité des sciences de La Villette (1991), chercheur postdoctoral à l’université» de Stanford (1989-1991), thésitif à Paris 7 où j’ai effectué mes études universitaires en sciences de la Terre (1981-1989). Ce parcours, déjà assez sinueux, traduit mes intérêts prédisposés de chercheur : les minéraux, leur diversité et leurs utilisations humaines. En fait, j’ai collectionné les minéraux depuis l’âge de neuf ans : tel Obélix, je suis tombé « dedans » en récoltant, par hasard, des améthystes au Cap de la Chèvre (Finistère) en août 1969. Je me souviens que le vent et le froid glacial de ce mois d’août n’avait aucune prise sur mes découvertes de filons violacés, telles les pépites d’or des Forty-Niners. L’autre bon moment dont je me souviens est ce jour mémorable de la galette de sarrasin qu’on mangea le soir venu, pour se réchauffer. Je n’ai jamais oublié leur saveur particulière : j’adore cuisiner.

Arrivé au Muséum, je pus combiner toutes mes expériences précédentes : de l’enfant collectionneur qui est « notre visiteur type » au niveau universitaire d’excellence (Stanford) en passant par des projets novateurs ou tout doit être créé ex-nihilo ou presque (Marne-la-Vallée) en passant par le patrimoine historique (Louvre). La vie d’un professeur au Muséum est fortement désirable : au coeur de Paris, dans une institution vénérable et prestigieuse, on doit prendre un certain recul par rapport à l’excellence scientifique qui nous a guidé jusqu’alors : nous devons pouvoir traduire en mots simples cette complexité à laquelle nous devons faire appel pour répondre aux questions les plus simples des enfants de neuf ans : « comment cela se forme ? », « pendant combien de temps ? », « pourquoi c’est bleu ?» et « est-ce rare ? ». Et cette complexité, j’y ai un certain niveau de responsabilité : entre Paris 7 et Stanford, je m’initiais, avant d’initier les autres, aux joies des accélérateurs de particules qui nous permettent de voir, tels de gigantesques microscopes de plusieurs kilomètres de long, ces minuscules atomes qu’on n’arrivait pas à voir autrement. Ce n’était plus les minéraux qui m’intéressaient ; d’ailleurs j’ai abandonné leur collection à cette époque, voyant bien que je n’aurais jamais les moyens d’en réunir une qui soit passable. Il était bien plus intéressant et motivant de laisser son empreinte sur le monde par quelque découverte iconoclaste et novatrice. Il y en a eu qu’un petit nombre, mais qui me permirent de recevoir divers prix internationaux, d’être le premier minéralogiste à être nommé à l’Institut Universitaire de France en 1999 après avoir été nommé professeur à Stanford en 1996.

Au Muséum, j’aime m’occuper — avec les collègues — des énormes collections, dont certains échantillons viennent tout droit du cabinet du Roi-Soleil ou de civilisations perdues. Il y a toujours un échantillon à inventorier, à ranger, à étudier : il ne faut pas avoir peur de surjouer au magasinier même à bac+trente-douze. En effet, après Stanford, en pleine guerre du golfe (1991), je revenais — auréolé de soleil californien — pour travailler comme guide à mi-temps à la Cité des Sciences, au demi-SMIC et sans sécurité sociale. Je ne suis pas sûr que mes parents aient bien compris tout ce remue-ménage pour aussi peu. Ceci me permit de me rendre compte de mon besoin de pédagogie scientifique envers les petits et, pas seulement envers l’élite mondiale stanfordienne bardée de diplômes. Les fruits allaient venir un peu plus tard quand je rentrais au Louvre pour six mois, le temps de m’installer en haut du pavillon de Flore ou j’avais une vue incomparable sur le tout Paris. Sur cette musique baroque que j’affectionne tant, je visualisais des colonnes de marbres, des coupes en cristal de roche, des borderies de perles et autres couronnes serties de gemmes époustouflantes. Et là, je prenais le virus de l’histoire que je retrouve au Muséum chaque jour : faire parler les objets anciens et, de préférence, les plus anodins, voire les vilains petits cygnes noirs dédaignés dans leurs sombres tiroirs que personne n’ouvre, faute d’étiquette « aguichante ». C’est ainsi que je trouvais des répliques de diamants célèbres anciens que la Révolution française avait sacrifié sur l’autel de la Terreur de 1792 et que le monde entier recherchaient. Ils dormaient ici, chez nous, isolés et perdus, telle la Belle. Bien sûr, divers dragons jaillirent mais on les maîtrisa. Et c‘est pour cela que je photographie ces minéraux et gemmes qui nous parlent, si l’on veut bien les regarder sans idées préconçues. Cela me détend, entre les livres que nous nous devons d’écrire pour tous ces enfants de neuf ans. Ceci m’est tombé dessus sans même le vouloir : voilà peut-être ce bonheur auquel on aspire tant : lire à travers les lignes d’un passé pour se connaître et se projeter d’une manière imprévue, via une exposition ou un livre où l’on transmet à un enfant de neuf ans.