Qu’est-ce qui a engendré l’implosion du mini-sous-marin Titan ? Pour le moment, l’heure est aux hypothèses et il est probable qu’elles restent en l’état. La conception « expérimentale » du submersible est pointée du doigt.


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    Une « implosion catastrophique », voici l'annonce réalisée par les garde-côtes américains lors d'une conférence de presse menée hier soir au sujet des recherches du mini-sous-marinsous-marin Titan. Ils ont expliqué qu'un champ de débris situé dans l'Atlantique Nord laisse penser que le submersible a été détruit par la pressionpression sous-marine. Cinq pièces importantes ont été identifiées autour du site de l'épave du Titanic. Les garde-côtes ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas confirmer si les corps des cinq occupants seraient un jour retrouvés. Il est probable que cette implosion ait eu lieu dès dimanche lors de la plongée du TitanTitan.

    Selon une source de l'US Navy rapportée par le Wall Street Journal, dès dimanche, un dispositif « secret » dédié à l'écoute des sous-marins, aurait en effet, relevé le signal acoustique qui pourrait correspondre à cette implosion. Suite à la perte de contact avec le Titan dimanche matin, des sons captés par des avions canadiens mardi, puis mercredi avaient donné l'espoir de sauver les occupants du submersible disparu. Les réserves d'oxygène du sous-marin avaient une capacité suffisante pour pouvoir maintenir en vie les passagers jusqu'à jeudi après-midi. L'opération de sauvetage avec l'Atalante de l'Ifremer et son robot sous-marin ainsi que d'autres engins s'est finalement transformée en mission de recherche, puisqu'une fois les réserves d'oxygène épuisées, il ne restait plus aucune chance de sauver les occupants.

    Un mix de matériaux hétérogènes face à la pression

    Reste à savoir pourquoi le submersible a implosé. La conception même du Titan avait été critiquée dès 2018 par des experts et même en interne chez l'opérateur du sous-marin OceanGate. Malgré ces critiques et inquiétudes, la coque constituée de fibre de carbonefibre de carbone avait déjà permis au Titan d'atteindre durant trois occasions la profondeur de près de 4 000 mètres de profondeur autour de l'épave du Titanic. À la fois, léger, robuste et flexible, le matériaumatériau pouvait résister à la pression près de 400 fois supérieure à celle de la surface. Mais le sous-marin n'était pas exclusivement constitué de fibre de carbone. À celle-ci étaient mixés d'autres éléments et notamment des alliagesalliages métalliques, dont celui entourant le hublot de 60 centimètres de diamètre. C'est ce mélange entre ces différents matériaux qui pourrait avoir présenté un point de faiblesse pour le Titan, puisque l'énorme pression sous-marine ne produit pas les mêmes contraintes sur chacun d'eux. Reste que pour le moment et sans avoir pu collecter les débris, il reste difficile de savoir vraiment ce qui a causé cette implosion et peut-être qu'on ne le saura jamais.


    Disparition du Titan : des doutes sur sa conception et un navire français à la rescousse

    L'Atalante de l'Ifremer avec son robot submersible a été dépêché pour tenter de retrouver le mini-sous-marin Titan perdu alors qu'il plongeait pour explorer l'épave du Titanic dans l'Atlantique Nord. Il reste moins de 24 heures d'oxygène aux cinq personnes à bord de l'engin.

    Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 21 juin 2023

    Jeudi à 12 heures, heure de Paris, il sera trop tard pour sauver les cinq personnes de l'équipage du Titan. Dimanche matin, moins de deux heures après sa plongée initiale en direction de l'épave du Titanic qui repose à près de 4 000 mètres de profondeur en Atlantique Nord, le mini-sous-marin de 6,5 mètres a perdu sa liaison avec son opérateur OceanGate. La zone de recherche est gigantesque. Elle couvre 20 000 km². Pour le moment, des avions de recherche P-3 du Canada ont détecté des bruits sous l'eau dans cette zone. Reste à trouver l'origine de ces sons. Pour y parvenir des drones sous-marins ont été déployés, mais sans parvenir à localiser le submersible.

    La France a dérouté sur ce secteur l’Atalante, le bateau scientifique de l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) qui dispose d'un robot sous-marin, le Victo-6000, pouvant plonger de façon profonde. Le bâtiment devrait arriver sur la zone de recherche vers minuit aujourd'hui (heure française).

    L’intérieur du sous-marin est plutôt rudimentaire et inconfortable. Il est piloté par une manette de jeux sans fil. © Oceangate
    L’intérieur du sous-marin est plutôt rudimentaire et inconfortable. Il est piloté par une manette de jeux sans fil. © Oceangate

    De l’oxygène jusqu’à jeudi 12 h 00

    Pour le moment, personne ne sait si le petit sous-marin se trouve en surface ou s'il a coulé. Dans ce dernier cas, il pourrait se trouver à près de 4 000 mètres de profondeur, ce qui rendrait les recherches encore plus compliquées. Le Titan est constitué de carbone et mesure 6,5 mètres de long pour 2,5 mètres de haut. Il dispose de réserves d'oxygène de 96 heures. Son habitacle est pour le moins sommaire. Le sous-marin se pilote grâce à une manette de jeux sans fil de la marque Logitech. Dès 2018, sa conception a été critiquée par plusieurs experts en submersibles et notamment des océanographes. Ils étaient inquiets de l'approche jugée trop expérimentale et peu sécurisée de l'entreprise OceanGate dans la réalisation de son mini-sous-marin.

    Parmi les cinq personnes embarquées à bord de ce sous-marin, se trouve le Français Paul-Henri Nargeolet, grand spécialiste du Titanic. Les autres richissimes passagers auraient payé chacun 250 000 dollars pour leur voyage vers l'épave du célèbre paquebot.