Il est gigantesque et c’est l’œil de la marine américaine pour surveiller l’océan Pacifique. Le MQ-4 Triton est un drone bardé de capteurs, particulièrement endurant et évoluant à très haute altitude.


au sommaire


    Sur les champs de bataille en Ukraine, les petits drones quadrirotor sont devenus un atout incontournable pour les combattants aux côtés de munitions rôdeuses ou bien de drones suicides plus ou moins grands. Conscientes de leur retard en la matièrematière, les armées du monde entier, dont la France, ont bien compris leur intérêt et développent des programmes adaptés. Il y a donc des petits et des grands drones, mais il n'y a rien de comparable avec le MQ-4C TritonTriton utilisé par les États-Unis. L'US Navy vient d'indiquer que ce gigantesque drone est désormais doté de ses « capacités opérationnelles initiales », c'est-à-dire que l'armée américaine dispose de suffisamment d'appareils, d'équipages et de pièces de rechange afin de l'utiliser de façon totalement opérationnelle. Ce Triton n'est pas vraiment une nouveauté. Il s'agit en fait d'une version maritime du RQ-4 Global Hawk dont dispose l'US AirAir Force depuis plus de vingt ans.

    Observer depuis le ciel les activités sur l'océan Pacifique

    La mission du Triton consiste à surveiller depuis le ciel les vastes étendues de l'océan Pacifique. Son programme de test a duré plusieurs années du côté de la base navale de l'île de Guam, soit à moins de 2 900 kilomètres de la côte chinoise. Deux drones ont été exploités et ont reçu des mises à jour importantes au niveau de leurs capteurscapteurs. Car cela n'a l'air de rien, mais observer les activités sur l'océan est très différent de ce que peut faire son équivalent dédié aux surfaces terrestres. Les capteurs doivent pouvoir « entendre » les émissionsémissions des navires et pouvoir braquer ses capteurs optiques sur les couloirs de navigation. Pour cela, le Triton est doté de capteurs dits d'intelligenceintelligence électromagnétique (SIGINT) développés par le concepteur du drone, Northrop Grumman. Un des capteurs collecte des renseignements électroniques, quand un autre compile tout ce qui est renseignement issu des communications maritimes. Le drone est également équipé d'un capteur infrarougeinfrarouge électro-optique.

    L’arrivée du RQ-4 Triton sur la base d’île de Guam dans le Pacifique.© US Navy

    Un équipage de cinq personnes… au sol

    Autre particularité qui le distingue de son équivalent sur zones terrestres, c'est sa cellule renforcée. Elle est dotée d'un système de dégivrage qui lui permet de piquer ou de monter avec une forte pente pour surveiller de plus près un navire très rapidement. Exploiter un tel mastodonte bardé d'électronique nécessite un équipage de cinq personnes au sol. On trouve donc un pilote, deux opérateurs pour les capteurs, un autre qui gère les flux d'informations reçues et enfin un coordinateur de l'opération. Pour ce qui est de son gigantismegigantisme, le Triton dispose d'une envergure de près de 40 mètres. Une envergure qui est donc plus étendue que celle d'un Boeing 737. Il est capable de croiser à presque 590 km/h à plus de 15 000 mètres d'altitude durant 24 heures. Son rayon d'action est de quatre millions de miles marins. Ses capteurs lui permettent de « voir » sur un rayon de plus de 3 700 kilomètres. En tout, la Marine comptera sur une flotte de 27 Triton. Reste son prix aussi colossal que le drone, puisqu'il est évalué à 141 millions de dollars par unité. Mais en faisant cette annonce, l'armée américaine montre aussi qu'elle a de quoi surveiller précisément les activités et mouvementsmouvements des navires chinois.