Le dernier roi de Rome est Lucius Tarquinius Superbus. Il règne de 535 à 509 avant J.-C. Il est le dernier des sept rois légendaires de Rome et son règne marque la fin de la période monarchique comme régime politique dans la cité-Etat.


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    Tarquin le Superbe est le septième et dernier roi légendaire de la cité romaine. Il est le fils ou le neveu du roi Tarquin l'Ancien, cinquième roi de Rome, et naît dans la cité dans la deuxième moitié du VIe siècle avant J.-C. Il est marié à la fille de Servius Tullius, et son frère, étant également marié à la seconde fille de Servius Tullius, Tullia. Or Tarquin et Tullia nouent une relation. Ils font disparaître leur époux respectif et se marient contre l'avis du père de Tullia Servius Tullius.

    La prise de pouvoir par Tarquin le Superbe

    En 535 avant J.-C., Tarquin, poussé notamment par les ambitions de sa nouvelle épouse, réclame le pouvoir. Il constitue un groupe de partisans et s'introduit dans le Sénat, où il assassine son beau père, Servius Tullius qui occupe alors le trône. Marqué par cet acte fondateur extrêmement violent, le règne de Tarquin le Superbe est marqué par le recours à la violence, la corruption et la brutalité. C'est d'ailleurs ainsi qu'il parvient à se maintenir au pouvoir. Il refuse la sépulturesépulture à son beau-père, combat férocement les Latins qu'il soumet et mène une traque implacable contre ses opposants politiques : il fait exécuter de nombreux sénateurs dont les partisans de son beau-père assassiné. Il engage des campagnes contre les Volsques et les Sabins, dont il sort victorieux. 

    Tarquin Le Superbe, publié par Guillaume Rouille (XVIème siècle) © Wikimédia Commons, Domaine Public 
    Tarquin Le Superbe, publié par Guillaume Rouille (XVIème siècle) © Wikimédia Commons, Domaine Public 

    C'est de là que lui vient son surnom, "Le Superbe", au sens d'orgueilleux, d'arrogant. Ce surnom issu du latin "Superbus" n'a donc rien de flatteur. 

    Toutefois, le portrait de ce dernier monarque romain est celui dressé par ses opposants politiques. Il faut donc y introduire des nuances, son oeuvre politique ne saurait être toute noire. Il mène une politique active de grands travaux :  

    • Tarquin le Superbe poursuit la politique de grands travaux entamée par ses prédécesseurs. Il termine le canal dit Cloaca Maxima débuté sous le règne de son père et qui constitue le principal égoût de collecte des eaux de la cité, passant ainsi sous le Forum. Il finalise également la constructionconstruction du Cirque Maxime, alors plus grand cirque de Rome, débuté lui aussi sous Tarquin l'Ancien.

    • Il réalise le temple de JupiterJupiter Optimus Maximus présent sur le Capitole

    • Il fait construire une muraille qui vient enserrer la ville

    Reconstruction du Circus Maximus et vue du site © Wikimédia Commons, Domaine Public
    Reconstruction du Circus Maximus et vue du site © Wikimédia Commons, Domaine Public

     

    Mais là encore la cruauté de Tarquin marque les esprits: la dureté des travaux pousse au suicide la main d'oeuvre présente sur le chantier de la Cloaca Maxima. Afin d'en dissuader les ouvriers, Tarquin ordonne la crucifixion des cadavres, les privant ainsi de sépulture.

    La chute de la monarchie et l’avènement de la république

    Selon la légende, c'est le viol de Lucrèce, jeune femme apparentée aux Tarquin qui constitue l'étincelle qui déclenche la chute de la monarchie. En effet, en 509, le fils de Tarquin, Sextus Tarquin, séquestre et viole la jeune femme, épouse de Tarquin Collatinus issu d'une branche cadette de la famille royale. Elle dénonce le crime à ses parents et se suicide alors de honte. L'époux bafoué et son cousin, Junius Brutus, neveu de Tarquin le Superbe, prennent la tête de la rébellion, soutenus par les oligarques romains. Le peuple se soulève et les Tarquin sont chassés du pouvoir. La monarchie n'est plus, la République est proclamée. Sextus Tarquin trouve alors refuge à Gabies mais il y est tué. Tarquin Le Superbe prend la fuite et tente de s'allier aux Étrusques pour combattre Rome mais il est battu et blessé lors de la bataille du lac Régille autour de 496 avant J.C. Il se réfugie alors auprès du tyran Aristodème de Cumes où il meurt en 495 avant J.C. 

    La haine de la royauté semble dès lors devenir l'un des piliers de la jeune République romaine. Plus jamais un roi ne règnera sur Rome. Les institutions sont pensées pour se prémunir contre une tentative d'appropriation du pouvoir par un individu.