Le « Conseil consultatif de la recherche sur les technologies photovoltaïques » mis sur pied récemment se réunira pour la première fois aujourd'hui à Bruxelles. L'initiative de Mme Loyola de Palacio, vice-présidente de la Commission européenne chargée de l'énergie et des transports, et de M. Philippe Busquin, commissaire européen chargé de la recherche, comprend 18 membres représentant tous les acteurs principaux dans ce domaine.

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    Toitures photovoltaïquesCrédits : www.echosysteme.qc.ca

    Toitures photovoltaïquesCrédits : www.echosysteme.qc.ca

    L'Europe est maintenant le deuxième plus grand fabricant de matériels photovoltaïques, avec plus de 24% de la production globale, derrière le Japon (44%) et devant les États-Unis (22%). Les prévisions actuelles font apparaître un grand potentiel pour la production d'énergie solaire où l'Europe a enregistré un taux de croissance moyen de 30% par an au cours de la décennie écoulée. Les matériels photovoltaïques sont cependant sous-utilisés actuellement dans l'Union européenne malgré le soutien actif apporté par la Commission aux projets de recherche, de développement et de démonstration dans ce domaine sous la forme d'un financement de plus de 200 millions d'euros pour quelque 200 projets au cours des dix dernières années.

    Pour trouver la meilleure manière de progresser encore dans ce secteur, le Conseil consultatif a pour objectif d'élaborer un rapport de prospective et un programme de recherche stratégique afin de lever les obstacles qui empêchent encore de tirer tout le parti possible du potentiel offert par cette source d'énergie propre.

    « Je vois la création du Conseil consultatif de la recherche sur les technologies photovoltaïques comme un moteur pour l'élaboration d'une vision européenne commune et d'un programme de recherche stratégique » déclare M. Philippe Busquin, commissaire européen chargé de la recherche. « Jusqu'à présent, l'électricité produite au moyen de la technologie photovoltaïque ne représentait qu'une très faible part de la production totale d'électricité de l'Union. Cette part stagnera si des mesures plus ambitieuses ne sont pas prises. Il nous faut étudier la manière dont nous pouvons surmonter les obstacles techniques, juridiques et socio-économiques pour accroître la part de cette technologie de production d'énergie durable, qui placera l'industrie européenne et la société européenne dans une position avantageuse. »

    Qu'est-ce que la photovoltaïque ?

    La photovoltaïque (PV) signifie littéralement « électricité produite par la lumière ». « Photo » vient du grec « phos » qui signifie « lumière », et « Volta » du scientifique italien Alessandro VoltaAlessandro Volta, un pionnier de l'étude de l'électricité.

    Cette technologie, mise au point à l'origine pour des applications spatiales dans les années soixante, présente de nombreux avantages: elle est propre et d'entretien facile, elle peut être installée presque partout et s'adapte facilement aux besoins des consommateurs.
    L'électricité produite peut être soit utilisée directement soit introduite dans le réseau électriqueréseau électrique existant.

    Les obstacles à surmonter

    Malgré tous ses avantages, la PV n'est pas encore totalement compétitive, car elle reste chère par rapport à d'autres formes de production d'électricité.
    Toutefois, grâce à des efforts de recherche constants et à des améliorations continues, les coûts chutent. Bien que la part actuelle de la photovoltaïque soit encore modeste, le potentiel de production d'électricité de la PV est bien important.

    L'objectif du livre blanc de la Commission sur la promotion des énergies renouvelablesénergies renouvelables est de porter la puissance installée de la PV dans l'Union à 3GW d'ici à 2010. Pour atteindre cet objectif, il faut s'engager à surmonter les obstacles techniques et non techniques qui demeurent.
    Mais les progrès techniques à eux seuls ne suffisent pas. Ils doivent s'accompagner d'efforts de recherche socio-économiques visant à mieux sensibiliser le public et à lui faire accepter la PV, de programmes de formation pour les installateurs et, enfin et surtout, d'une harmonisation des codes et normes européens.

    La domination japonaise

    Sharp (Japon) a enregistré une croissance spectaculaire de sa production de 2001 à 2002 (une croissance de 64,0%), tandis que les trois entreprises japonaises Sharp, Kyocera et Sanyo Electric figurent dans les cinq premiers producteurs avec les groupes internationaux BP Solar, SiemensSiemens et Shell. Il convient toutefois de noter qu'Isofoton (Espagne) a également connu une augmentation impressionnante de sa production de 2001 à 2002 (51.8%), et que trois fabricants européens (Isofoton, RWE Solar group et Photowatt) figurent dans les dix premiers producteurs.

    La ligue solaire européenne

    Dans les États membres actuels (EU 15), l'Allemagne est le chef de file de la ligue solaire en ce qui concerne la production d'énergie solaire. À la deuxième place, on trouve les Pays-Bas, bien que leur production soit considérablement inférieure à celle de l'Allemagne, suivis de près par l'Italie, l'Espagne et la France, qui complètent donc le groupe des 5 premiers producteurs de l'UE.

    Si l'installation progresse au rythme de 30% par an, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l'objectif de 3GW d'ici à 2010. Mais il faut déployer tous les efforts possibles pour concrétiser le potentiel d'installation de la PV si on veut y parvenir.