Les ateliers de construction Miassichtchev ont présenté une surprenante maquette grandeur nature de la navette spatiale qu'ils comptent bien mettre au point dans les prochaines années. Et celle-ci visera un créneau bien particulier : le tourisme spatial.

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    Le nom de Miassichtchev est intimement associé à l'histoire de l'astronautique russe, puisque ce sont les ingénieurs de cette firme qui ont mis au point, dans les années 80, la navette Bourane. Bien que celle-ci n'ait effectué qu'un seul vol de deux orbites le 15 novembre 1988 en régime automatique sans équipage, on peut considérer que Bourane, d'une masse de 105 tonnes au lancement, était parfaitement au point. Son abandon définitif résultait des difficultés économiques dans lesquelles s'enlisait la Russie après l'effondrementeffondrement du régime communiste.

    Forts de leur expérience et voyant le créneau des vols spatiaux touristiques poindre à l'horizon, Miassichtchev présente aujourd'hui un concept de navette spatiale d'un type nouveau et particulièrement économique qui, si elle n'est pas destinée à se placer en orbite, est néanmoins susceptible d'emmener un groupe de passagers payants au-delà de la frontière de l'espace avant de les ramener au sol en toute sécurité.

    Image du site Futura Sciences

    S-XXI, c'est le nom provisoire de ce curieux engin, se présente sous la forme d'une cellule habitable de 7,7 mètres de long munie d'ailes de 5,6 mètres d'envergure. Trois personnes peuvent y prendre place avec leurs scaphandres, soit un pilote et deux passagers payants.

    Ce "van de l'espace" sera d'abord emmené à 17.000 m d'altitude sur le dosdos d'un avion conçu par le même constructeur, un M-55 spécialement étudié à l'origine pour l'étude de la haute atmosphèreatmosphère. Le départ peut ainsi s'effectuer depuis n'importe quel aéroport du monde possédant une piste de 1800 mètres le long. Un moteur de missile intercontinental reconverti à la vie civile prendra ensuite le relais, propulsant le véhicule pour un vol balistique culminant à quelque 101 kilomètres du sol.

    Durant plusieurs minutes, les passagers pourront alors goûter aux joies de l'apesanteurapesanteur tout en admirant notre Terre telle que la voient les astronautesastronautes depuis un satellite en orbite. Le S-XXI reviendra ensuite se poser en planant, à l'instar de la navette spatiale américainenavette spatiale américaine ou de Bourane.

    Le vol durera en tout environ une heure, depuis le décollage de l'avion porteur jusqu'à l'atterrissage. Aucune exigence particulière n'est formulée pour les futurs passagers payants, qui seront soumis préalablement à quatre jours d'initiation au vol spatial et d'entraînement en centrifugeuse ainsi qu'en apesanteur dans un avion en vol hyperbolique. L'exploitation de ce véhicule spatial sera confiée à une nouvelle société créée à cette fin, la "Space Adventure". Le prix de la place à bord n'a pas encore été divulgué.

    "Nous sommes actuellement en phase de négociations avec plusieurs investisseurs", a déclaré Serguëi Kostenko, président de la SuborbitalSuborbital Corporation, une société privée russo-américaine chargée de la réalisation du projet, précisant que le coût total du programme est estimé à 70 millions de dollars. Et d'ajouter que plus de 100 personnes ont déjà versé chacune 100.000 dollars chacune sur le compte de la compagnie dans l'attente de la réalisation de leur rêve.

    Hier et à l'aubeaube de l'ère de l'astronautique, l'humanité rêvait d'étoilesétoiles. Demain, elle pourrait rêver parmi les étoiles...

    Par Rama, Futura-Sciences Paris