Il y a quarante ans, le 15 juillet 1969, la Nasa démarre un compte à rebours différent de tous les autres, au Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral. Trois hommes, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins se préparent à passer leur dernière nuit sur la Terre. Demain matin, ils s'envoleront vers la Lune. Durant les jours à venir, revivez avec nous ces huit journées de la mission Apollo 11 où l'humanité a fait « un bond de géant ».

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    En Floride, ce mardi 15 juillet 1969, l'effervescence règne à Cap Canaveral, au Centre spatial Kennedy. La fuséefusée Saturn V est installée sur le pas de tir Pad 39-A. Le compte à rebours a commencé. Les trois astronautes de la mission Apollo 11 n'ont plus rien d'autre à faire qu'à attendre, sous l'œilœil de leur médecin, Bill Carpentier, qui devra, si les hommes reviennent sains et saufs, passer trois semaines avec eux dans un module d'isolement.

    Car on ne sait pas, à l'époque, si la Lune est vierge de vie ou peuplée de micro-organismesmicro-organismes. Dans La guerre des mondes, roman écrit en 1898 par H. G. Wells et adapté à l'écran en 1953, les Martiens, agressifs envahisseurs désireux de s'installer sur la Terre et d'y remplacer les hommes, sont finalement vaincus par nos microbes. Et si ceux de la Lune étaient dangereux ?

    Le lancement est prévu le 16 juillet à 9 h 32, heure de l'est des Etats-Unis, soit 13 h 32 en temps universel (et 14 h 32 pour les Français de l'époque, qui n'avaient pas encore d'heure d'été). Neil ArmstrongNeil Armstrong, Buzz AldrinBuzz Aldrin et Michael Collins devront être debout très tôt. A 5 heures du matin, Bill Carpentier les examinera une dernière fois, avant leur dernier petit-déjeuner de Terriens.

    Pour l'instant, tout va bien. Les astronautes sont en forme. Ce sont des hommes aguerris et pas vraiment émotifs. Neil Armstrong est le seul civil mais il a été pilote dans l'Armée de l'air et a servi durant la guerre de Corée. Un jour, son Grumman Panther a été touché par la DCA coréenne. Le temps d'en reprendre le contrôle, Armstrong se retrouvait déjà au fond d'une vallée étroite, en trajectoire de collision avec une ligne électrique qui sectionna un grand morceau de l'aile de droite. Le pilote réussit tout de même à ramener l'appareil au-dessus d'une base aérienne alliée pour s'éjecter.

    L'équipage d'Apollo 11 le 24 mai 1969. De gauche à droite, Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins. © Nasa

    L'équipage d'Apollo 11 le 24 mai 1969. De gauche à droite, Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins. © Nasa

    Un équipage aguerri

    Plus tard, il testera l'avion-fusée X15 et deviendra astronaute dans les équipes Gemini. Au retour de son premier vol dans l'espace, avec Dave Scott (qui marchera sur la Lune au cours de la mission ApolloApollo 15), sa capsule se mit à tourner de manière incontrôlée à raison de plus d'un tour par seconde. Les deux hommes prirent le temps d'analyser la situation et découvrirent la panne : un moteur d'attitude resté allumé, qu'il leur suffit de débrancher, avant de prendre les commandes manuellement.

    Edwin Aldrin, qui se fait appeler Buzz (car ainsi l'avait surnommé sa petite sœur lorsqu'elle était enfant), est un pilote d'essai militaire. Lui aussi a participé à la guerre de Corée dans l'armée de l'air. Il a ensuite poursuivi des études au MIT où il a travaillé sur une science toute neuve, la navigation interplanétaire. La discipline lui doit une méthode originale, baptisée Aldrin cycler.

    Michael Collins a déjà volé dans l'espace avec John Young durant la mission Gemini-X. Quoiqu'il arrive, il ne marchera pas sur la Lune. C'est lui qui pilotera le module de commande, destiné à tourner en orbite autour de la Lune pendant que ses compagnons fouleront le sol lunaire. Ce rôle ne le frustre pas. Par nature, Collins n'est pas un aigri. Cultivé, plein d'esprit et d'humour, il deviendra par la suite directeur du National Air and Space Museum à Washington, devenu grâce à lui une réalisation splendide au succès considérable.

    Ce ne sont donc pas des bleus qui iront se coucher de bonne heure, ce soir, avant de s'installer demain matin dans l'exiguë capsule Apollo pour un voyage qui se terminera soit en catastrophe, soit en moment historique pour l'humanité.

    Des millions et mêmes des centaines de millions de personnes ont déjà commencé à suivre en direct l'aventure Apollo à la radio et à la télévision, grâce à des émissionsémissions diffusées sur la planète entière. Ce soir, des enfants refuseront d'aller se coucher et beaucoup d'heures de sommeilsommeil seront perdues...

    Dans les jours suivants, Futura-Sciences vous fera revivre les étapes essentielles de cette aventure spatiale. Retrouvez toutes nos éditions sur notre page focus Apollo 11.