Lors de l'épidémie de variole du singe, ou mpox, qui s'est répandue comme une traînée de poudre en 2022 dans une centaine de pays, 38 à 50 % des personnes atteintes par le virus et porteuses du VIH, ont développé une forme nécrosante sévère de mpox. Avec une mortalité plus élevée chez ces patients, ce constat a justifié une étude plus approfondie de l'interaction du VIH avancé et du mpox. 


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    Une forme particulièrement grave de la variole du singe, aussi dénommée « mpox », a été repérée chez des patients infectés par le VIH, au point d'être souvent mortelle chez ceux qui sont au stade du Sida, selon une étude publiée mardi. « Une forme grave et nécrosante du mpox (pourrait) s'apparenter à une maladie caractéristique du Sida », résument les auteurs de cette étude parue dans The Lancet.

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    L'épidémie de variole du singe, qui s'est étendue dans le monde en 2022 avant de largement se résorber, a principalement frappé des hommes ayant des relations homosexuelleshomosexuelles. Or, c'est une population où l'on trouve une proportion plus importante de personnes infectées au VIH, le virus qui, au stade le plus avancé, déclenche le Sida en affectant l'immunitéimmunité du patient et en le rendant vulnérable à une série de maladies.

    Des gens attendent leur tour pour recevoir le vaccin contre la variole du singe, devant un centre de vaccination à Brooklyn, New York, le 17 juillet 2022. En France, le gouvernement a également ouvert de tels centres pour tenter de juguler l’épidémie. © Kena Betancur, AFP
    Des gens attendent leur tour pour recevoir le vaccin contre la variole du singe, devant un centre de vaccination à Brooklyn, New York, le 17 juillet 2022. En France, le gouvernement a également ouvert de tels centres pour tenter de juguler l’épidémie. © Kena Betancur, AFP

    Un mpox caractéristique du Sida

    Dans ce contexte, des chercheurs se sont intéressés aux risques particuliers posés par la variole du singe chez des patients déjà infectés par le VIH. Les auteurs de l'étude ont, ainsi, étudié le cas de près de 400 patients à la fois infectés par le VIH et le mpox. Ils ont, dans leur cas, identifié une forme très grave de la maladie, qu'ils ont qualifiée de « mpox fulminant ». 

    Cette forme, qui se concentre sur les patients où l'infection au VIH est à un stade avancé, se traduit par des nécroses massives de la peau, des parties génitales, voire des poumonspoumons. Elle a causé le décès de 27 patients. Tous avait dépassé le seuil généralement retenu pour parler de sida : moins de 200 lymphocyteslymphocytes T CD4 par mm3 de sang. Ces morts représentent à elles seules une part élevée de la centaine de décès enregistrés dans le cadre de l'épidémie, sur plusieurs dizaines de milliers de cas. Pour les chercheurs, ces conclusions devraient pousser les autorités sanitaires à chercher en priorité à vacciner contre le mpox les personnes atteintes du VIH.

    Ils appellent aussi à ajouter cette forme grave de mpox à la liste des maladies caractéristiques du Sida. Celle-ci comprend une quinzaine de pathologiespathologies qui sont jugées spécifiquement dangereuses en cas d'infection avancée au VIH.