C'est une nouvelle rarissime ! Un homme de 53 ans a été déclaré guéri du VIH après une greffe qui avait pour but de soigner sa leucémie. Le patient de Düsseldorf est seulement la troisième personne à avoir mis au tapis l'infection.


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    Un homme de 53 ans, surnommé le patient de Düsseldorf, est la troisième personne à être guérie du VIH après les patients de Londres (en 2020) et de Berlin (en 2011). Son parcours de soin fait l'objet d'une publication dans Nature Medicine. Tout commence en 2008 avec la confirmation de sa séropositivitéséropositivité pour le VIH-1 ; il n'a plus que 964 lymphocytes TA par microlitre de sang et une charge virale très élevée (12 000 copies du génome viral par millilitre de sang). La décision est prise de le placer sous thérapiethérapie antirétrovirale, un cocktail d'au moins trois médicaments qui empêchent le VIH de se répliquer.

    Peu de temps après le début de son traitement, il contracte une leucémie myéloïdemyéloïde aiguë, un cancer du sangcancer du sang qui transforme les globules blancsglobules blancs en cellules tumorales. Les médecins de l'hôpital universitaire de Düsseldorf tentent de le soigner par chimiothérapiechimiothérapie, mais il fait une rechuterechute un peu plus d'un an plus tard. En février 2013, le patient de Düsseldorf reçoit une greffegreffe de moelle osseusemoelle osseuse, celle-ci contenant des cellules souchescellules souches hématopoïétiques capables de produire de nouveaux globules blancs sains. Sa leucémie reviendra une troisième fois mais un traitement à base de chimiothérapie et de l'injection des cellules souches de son donneur en viendra à bout. 

    Le VIH-1 au microscope électronique à transmission. © CDC/Dr. Edwin P.Ewing, Jr., Wikimedia Commons, domaine public
    Le VIH-1 au microscope électronique à transmission. © CDC/Dr. Edwin P.Ewing, Jr., Wikimedia Commons, domaine public

    Le VIH à l'état de trace dans les cellules

    Pendant tout ce temps, les médecins ont aussi continué à suivre l'évolution de son infection au VIH, toujours contrôlée par le traitement antirétroviral. Mais en 2018, soit plus de cinq ans après sa greffe, les traces du virusvirus se font rares. Seules quelques cellules portent dans leur cytoplasmecytoplasme de l'ADNADN ou de l'ARNARN du VIH. Plus important encore, le virus a totalement disparu des cellules sanguines. Les médecins décident alors d'arrêter le traitement antirétroviral. Depuis, le patient de Düsseldorf n'a pas subi de rebond infectieux et se porteporte bien. Aujourd'hui, il est considéré comme officiellement guéri.

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    Cette guérisonguérison rarissime est due à la présence de la mutation CCR5Δ32 dans les cellules du donneur, cette dernière modifie l'un des co-récepteurs du VIH-1, l'empêchant d'entrer dans les cellules. Les patients de Londres et de Berlin avant lui ont également été sauvés grâce à des greffes de cellules souches « résistantes » au VIH. En février 2022, le cas d'une femme guérie du VIH a également été rapporté, mais les données médicales de la « patiente de New York » n'ayant pas encore été publiées, il ne s'agit pas d'une guérison officielle.

    Les cas de guérison par ce protocoleprotocole sont impressionnants, malheureusement c'est une procédure lourde qui n'est pas généralisable aux quelque 200 000 personnes vivant avec le VIH en France, et aux 38 millions à l'échelle mondiale. Néanmoins, la réussite de ces greffes ouvre des pistes thérapeutiques notamment du côté du génie génétiquegénie génétique par lequel les médecins envisagent de créer la mutation CCR5Δ32 sur des cellules souches qui ne la portent pas naturellement. En attendant les avancées scientifiques, le PrEP, le préservatifpréservatif et le dépistagedépistage régulier sont les meilleurs gestes pour se prémunir d'une infection par le VIH.