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Vagabond, le voilier polaire
Cette première Année Polaire du millénaire est un événement majeur qui se déroulera sur deux ans (du 1er mars 2007 au 1er mars 2009). Elle représente une occasion unique d'étudier des domaines concernant l'ensemble de la planète, à savoir : le déclin de la banquisebanquise et l'évolution du climatclimat global ainsi que de la biodiversitébiodiversité, la chimie de l'atmosphèreatmosphère, la dynamique des océans et des courants marins, l'ozone atmosphérique...
L'Année Polaire stimule une collaboration internationale, et met en œuvre des moyens lourds et une technologie de pointe, qu'il ne serait pas possible à une nation seule d'assumer : une armada de navires polaires de recherche, des brise-glace, des satellites... En effet, pour la première fois, ces derniers cartographieront des zones polaires qui auront probablement disparues dans quelques décennies... Elle implique des scientifiques de nombreuses disciplines qui, grâce à leurs découvertes, permettront d'améliorer nos connaissances des processus polaires à l'échelle de la planète.
© Eric Brossier - Vagabond
Les diverses études qui auront lieu pendant ces deux années porteront principalement sur notre capacité à détecter et à anticiper les changements climatiqueschangements climatiques globaux. Par l'intermédiaire des établissements de recherche (CNRS, CEA, CNES, MétéoMétéo France, Ifremer...), elles offriront également l'opportunité d'établir ainsi un dialogue direct entre les scientifiques et le grand public, afin d'informer des bouleversements qui nous attendent.
Le parhélie est un phénomène optique fréquemment accompagné de halos, qui peut apparaître de chaque côté du soleil. Il est également appelé « Soleil double »
© Eric Brossier – Vagabond
Une logistique impressionnante a été mise en place, au sein de laquelle le voilier polaire Vagabond trouve une place privilégiée, d'autant qu'il se trouve sur site depuis 2004. Ce camp de base itinérant, se laisse régulièrement emprisonner par la glace à Inglefieldbukta, une baie du Storfjord au SpitzbergSpitzberg, la plus grande des îles de l'archipelarchipel du Svalbard. Affrêté pour quatre années par l'Institut Polaire Français et par la Commission Européenne, la mission de ses propriétaires et de leurs invités occasionnels est de récolter un maximum d'informations sur l'état de la banquise et sur le cycle des saumuressaumures (circulation thermo haline) du Storfjord. Régulièrement, le bateau reçoit d'ailleurs la visite de Jean Claude Gascard, devenu le coordinateur pour l'Europe du Programme Damocles.
Lorsque l'on prononce le nom de Damocles, l'on pense inévitablement au courtisan du roi Dionysos qui, après avoir flatté son monarque, fut invité à un banquet. Pour lui faire prendre conscience de la fragilité de l'existence, le roi avait fait suspendre au-dessus de sa tête, une épée qui ne tenait qu'à l'aide d'un simple crin de cheval. Evoquer l'épée de Damoclès consiste donc à faire allusion à une situation alarmante voire critique. En l'occurrence, dans le contexte de l'Année Polaire Internationale, Damocles signifie Developing Arctic Modeling and Observing Capabilities for Long-term Environmental Studies.
Mais l'ambigüité du nom est volontaire, car la disparition de la banquise fait peser sur la planète une lourde menace de dérèglements climatiques. Elle laisse préjuger d'une conjoncture préoccupante à propos de laquelle il est indispensable de s'interroger pour y trouver éventuellement des réponses.