Un Iliouchine 76 russe a parachuté 30 tonnes de matériel et de vivres à proximité du voilier polaire français Tara pris dans les glaces de l'océan arctique, permettant enfin au programme scientifique européen Damoclès, dont il est le support logistique, de se poursuivre.

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    Largage du matériel, vu depuis le voilier polaire Tara.

    Largage du matériel, vu depuis le voilier polaire Tara.

    Conformément à son programme, Tara se trouve actuellement encerclé par la banquise par 86°40 de latitude nord, ce qui constitue un record absolu, aucun navire de surface n'étant jamais arrivé à un tel niveau. Il ne devrait être libéré que durant l'été 2008, après une dérive de 1800 kilomètres et l'accomplissement d'un programme scientifique particulièrement complexe, incluant l'étude des changements affectant la glace de mer, l'atmosphère et l'océan, et d'en prévoir l'impact aussi bien actuel que futur sur le climat de notre planète.

    Mais une série incroyable de tracasseries administratives avait complètement paralysé toute tentative de ravitaillement du navire, non seulement en vivres, mais aussi en matériel destiné à niveler sur la banquise une piste d'atterrissage pour les DC-3 qui doivent amener sur place une équipe composée d'une quinzaine de chercheurs français, russes, danois et norvégiens, restés provisoirement bloqués à Longyearbyen (Norvège).

    En désespoir de cause et alors que les Russes arguaient de problèmes techniques et de mauvaises conditions climatiques empêchant l'opération, Etienne Bourgeois et Jean-Claude Gascard, respectivement directeur du programme "Tara Arctic" et directeur de recherches en océanologie, avaient fait appel au Président de la république Jacques Chirac afin qu'il intervienne personnellement auprès du Président russe Vladimir Poutine.

    Cette intervention a-t-elle assagi la climatologieclimatologie polaire ? Toujours est-il que vendredi dernier, 30 tonnes de palettes de matériel, accrochées sous une vingtaine de parachutesparachutes, atterrissaient à quelques centaines de mètres du voilier, permettant la poursuite du programme.

    Parmi ce matériel, figure un petit bulldozer qui facilitera la tâche de l'équipage, des tentes pour établir le campement des scientifiques ainsi que du carburant, et bien sûr des vivres pour plusieurs mois (fruits, légumes et 130 kgkg de viande). Une ombre au tableau cependant: en raison du retard, les scientifiques du programme Damoclès ne pourront passer qu'une dizaine de jours sur la base, en raison de la fontefonte accélérée des glaces qui a déjà commence, et rendront très bientôt périlleux tout atterrissage d'aéronefaéronef.

    Mis immédiatement à l'œuvre, ce bulldozer a travaillé toute la nuit de vendredi à samedi et quelques heures plus tard, un premier appareil pouvait décoller de Longyearbyen (Norvège) avec la première équipe de 11 personnes, scientifiques et journalistes, qui se posaient sur la banquise à 18 heures.

    La position de Tara est actuellement de 87° 42' 25" N et 129° 10' 44" E.