En utilisant le télescope spatial Hubble au maximum de ses capacités, des astronomes sont parvenus pour la première fois à photographier la seconde étoile compagnon de l'étoile polaire, Polaris Ab. Si l'existence de ce système triple, à 430 années-lumière de la Terre, était soupçonnée depuis longtemps par les chercheurs, aujourd'hui preuve en est faite.

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    Vue d'artiste du système triple de l'étoile polaire<br /> (Crédits : NASA, ESA, G.Bacon)

    Vue d'artiste du système triple de l'étoile polaire
    (Crédits : NASA, ESA, G.Bacon)

    L'étoile polaire, un système triple

    Bien connue des navigateursnavigateurs, elle est 8 fois plus massive que le Soleil et 1600 fois plus lumineuse. Mais l'étoile Alpha de la Petite Ourse, nommée étoile polaire de par sa proximité avec le pôle céleste nord, n'est pas seule. En effet, et contrairement aux idées reçues, l'étoile polaire est en réalité un système triple d'étoiles.

    La découverte de sa première étoile compagnon, Polaris B, remonte à 1780. Située à 30 milliards de kilomètres de Polaris A, c'est William HerschelWilliam Herschel qui a été le premier à l'observer. Elle est facilement visualisable, même avec des télescopes de moindres dimensions.

    Les chercheurs suspectaient depuis longtemps la présence d'une troisième étoile, notamment à cause de son influence gravitationnelle sur Polaris A, mais jusqu'à aujourd'hui, elle échappait à toutes les observations. En effet, de par sa proximité avec Polaris A - 3,2 milliards de kilomètres - et sa faible brillance, elle était constamment « effacée » par l'Etoile Polaire. Chercher à l'apercevoir revenait à discerner une diode lumineuse posée à côté d'un spot de grande puissance.

    L'oeil perçant d'Hubble distingue la diode du spot...

    Mais le télescope spatial Hubble est parvenu à repérer cette petite diode lumineuse nommée Polaris Ab, et à confirmer l'existence d'un système triple d'étoiles : " Nous sommes parvenus, avec l'aide de Hubble, à tirer de l'ombre cette compagne de l'étoile polaire pour la placer à l'avant-scène. ", a déclaré Howard Bond, du Space Telescope Science Institute, à ce propos.

    Sur l'image ci-dessous, à gauche, on voit la localisation de Polaris A, dans la constellationconstellation de la Petite Ourse. En haut à droite, on peut découvrir Polaris A et son premier compagnon distant, Polaris B. Enfin, en bas à droite, difficilement discernables, on observe Polaris A et son second compagnon « masqué », Polaris Ab. A la lumièrelumière de ces clichés, on comprend mieux pourquoi Polaris Ab était si insaisissable : tandis que les étoiles Polaris A et B sont suffisamment éloignées pour être distinguées, Polaris A et Polaris Ab sont pratiquement confondues et leurs luminositésluminosités très différentes.

    Le système triple de Polaris (Crédits : NASA, ESA, N.Evans et H.Bond)

    Le système triple de Polaris (Crédits : NASA, ESA, N.Evans et H.Bond)

    Ainsi, cette "capture" de Polaris Ab prouve que les navigateurs de l'antiquité n'étaient pas guidés par une seule étoile, mais par un système triple d'étoiles. Alors, doit-on dire étoile polaire ou "étoiles polaires" ?