La contraception sauverait 272.000 femmes dans le monde chaque année et pourrait préserver 100.000 vies de plus si toutes les femmes avaient accès aux traitements adéquats. Cependant, les accouchements et avortements dangereux sont responsables de 350.000 décès par an, principalement dans les pays les plus modestes.

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    Si la contraception sous toutes ses formes sauve des milliers de vie, certains s'inquiètent de l'effet de la pilule, l'un des contraceptifs les plus fréquents, sur la santé des femmes. Elle est accusée de favoriser le développement de certains cancers du sein. Faut-il l'arrêter pour autant ? © Ceridwen, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Si la contraception sous toutes ses formes sauve des milliers de vie, certains s'inquiètent de l'effet de la pilule, l'un des contraceptifs les plus fréquents, sur la santé des femmes. Elle est accusée de favoriser le développement de certains cancers du sein. Faut-il l'arrêter pour autant ? © Ceridwen, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Bonne nouvelle en cette Journée mondiale de la population. Le contrôle de la fécondité est réellement une chance pour les femmes du monde. D'après deux études publiées le même jour dans The Lancet, la contraception préserverait la vie de plus de 250.000 mères potentielles chaque année à travers le monde. Des progrès peuvent encore être réalisés pour diminuer davantage la mortalité maternelle, estimée à près de 350.000 en 2008.

    Ces chiffres ont été obtenus par des chercheurs de la John Hopkins University, à Baltimore (États-Unis) à partir de données datant de 2010 fournies par l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) sur les 172 États membres sur la mortalité maternelle, l'utilisation de contraceptifs et les naissances, pour des femmes âgées entre 15 et 49 ans.

    La mortalité maternelle en forte baisse

    D'après leurs calculs, la contraception épargne la vie de 272.000 femmes chaque année, qui seraient mortes en couche ou consécutivement à des avortementsavortements dangereux. Ainsi, sans contrôle de la natalité, la mortalité aurait été multipliée par 1,8 à l'échelle planétaire.

    La contraception existe sous diverses formes. L'une des plus accessibles reste le préservatif, qui en plus protège des maladies sexuellement transmissibles. Mais cela dépend aussi du bon vouloir de l'homme... © Ctacik, <a href="http://bit.ly/Kh6tfi" target="_blank">StockFreeImages.com</a>

    La contraception existe sous diverses formes. L'une des plus accessibles reste le préservatif, qui en plus protège des maladies sexuellement transmissibles. Mais cela dépend aussi du bon vouloir de l'homme... © Ctacik, StockFreeImages.com

    Bien évidemment, les disparités existent dans le monde. Même si, comme le révèle la seconde étude réalisée par des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), la mortalité maternelle a diminué de 40 % dans les pays en développement depuis les 20 dernières années, fournir à toutes les femmes désireuses les contraceptifs nécessaires sauverait 104.000 vies supplémentaires chaque année, correspondant à une amélioration de 30 %.

    L'Afrique subsaharienne est au cœur de ce problème, même si elle n'est pas seule. Dans cette région du monde, seules 22 % des femmes mariées ou actives sexuellement ont accès à la contraception, contre 75 % dans les pays les plus aisés. Par un suivi médical moins complet également, ces mères meurent dans des proportions extrêmement élevées. À titre comparatif, le taux de mortalité maternelle est de 1.465/100.000 naissances vivantes au Tchad, de 1.365/100.000 en Afghanistan, et seulement de 3/100.000 en Grèce, à l'autre extrémité du classement.

    La contraception sauve aussi des enfants

    L'utilisation de contraceptifs permet aussi d'améliorer le taux de survie des bébés. On sait depuis longtemps qu'avoir des enfants dans un intervalle de temps trop rapproché augmente les probabilités de décès du second. Selon la deuxième étude citée, un bébé qui naît moins de 2 ans après son aîné a 60 % de risques en plus de mourir. 

    Chaque année, on estime à 3 millions le nombre de nouveau-nés qui ne survivent pas ou pas longtemps après l'accouchementaccouchement. Les pays riches ne sont pas totalement épargnés, car les femmes y ont des enfants plus tardivement et les grossesses deviennent plus risquées.