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De nombreux décès seraient évitables pendant la grossesse ou à l'accouchement (ici une anesthésie péridurale). © Royal Society
Satisfaction, l'Hexagone reste un pays parmi les plus féconds d'Europe. En 2008, avec 834.000 naissances en 2008, le taux de féconditétaux de fécondité était supérieur à 2 enfants par femme. Il a un peu baissé en 2009, descendant à 1,99.
En revanche, le taux de mortalité maternelle observé en France, de 9,6 morts pour 100.000 naissances, supporte mal la comparaison avec celui de certains pays nordiques. En Suède par exemple, il est inférieur de moitié.
Pourtant, « 50% de ces morts seraient évitables » affirme le Dr Gilles Crépin, gynécologuegynécologue-obstétricien à Lille et membre de l'Académie nationale de Médecine. Or chaque année en France, 70 à 75 femmes meurent de leur grossesse, le plus souvent à cause « de mesures thérapeutiques inappropriées ».
Inégalités devant la grossesse
Au premier rang de ces complications évitables figurent les hémorragies. Si toutes les femmes bénéficiaient d'un suivi médical approprié, leur nombre pourrait être diminué de 90% ! Les chiffres sont du même ordre pour les infections - moins 83% - ou les complications de l'anesthésie - moins 100%...
Certaines tranches d'âge et groupes de population sont également plus touchés que d'autres. Le risque de mortalité maternelle est ainsi trois fois plus élevé pour les 35-39 ans que pour les 20-24 ans. En Ile-de-France, le taux de mortalité est supérieur de 30% à la moyenne nationale. Dans les DOM ou parmi les femmes migrantes, les chiffres sont également plus élevés.
De la préventionprévention aux soins, le système de santé français, si favorable soit-il, ne bénéficierait donc pas également à toutes les femmes. Soulignons que nous sommes bien loin, en 2010, d'avoir atteint l'ambitieux objectif assigné en 2004 par la loi de Santé publique de Philippe Douste-Blazy, misant sur un maximum de 5 morts maternelles pour 100.000 naissances en... 2008.