Les girafes présentent une apparence gracieuse, ce qui n’empêche pas les mâles d’être particulièrement brutaux quand il s’agit de gagner les faveurs d’une compagne. Une nouvelle vidéo peut en témoigner. Fait méconnu jusqu’à présent, les femelles entretiendraient de véritables réseaux d’amies. Visiblement, ces mammifères nous réservent encore de nombreuses surprises.

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    Certaines girafes atteignent 5,8 m de haut. Leur cou, même s'il est long, ne possède que sept vertèbres, comme chez la plupart des mammifères. © ParaScubaSailor, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Certaines girafes atteignent 5,8 m de haut. Leur cou, même s'il est long, ne possède que sept vertèbres, comme chez la plupart des mammifères. © ParaScubaSailor, Flickr, cc by nc sa 2.0

    La savane africaine abrite un animal gracieux dont la longueur du cou a depuis longtemps marqué les esprits : la girafe Giraffa camelopardalisGiraffa camelopardalis. Cet ongulé possédant des ossicônes sur le crânecrâne (les cornes d'une girafe sont recouvertes de peau) a déjà fait l'objet de nombreuses attentions par le passé, mais plusieurs aspects de son comportement restent pourtant méconnus. De nouvelles informations viennent d'être dévoilées, ou rappelées, par la chaîne DiscoveryDiscovery et la revue Animal Behaviour. En cas de besoin, les girafes peuvent ainsi faire preuve d'une grande brutalité ou, au contraire, de profondes relations d’amitié !

    Le fait n'est pas nouveau en soi, mais les mâles sont parfois amenés à combattre pour obtenir les faveurs d'une femelle. L'un de ces affrontements a dernièrement été filmé par Martyn Colbeck, un caméraman travaillant pour la BBC et Discovery, à proximité de la rivière Hoanib dans le nord-ouest de la Namibie. Quatre semaines de patience ont été requises pour saisir 60 s d'intenses échanges de coups.


    Les images du combat de girafes filmées par Martyn Colbeck seront diffusées dans la série Africa de Discovery. Elles sont néanmoins visibles dans cette vidéo après 42 secondes. © ABCnews, YouTube

    L'équipe cinématographique suivait une femelle en période d'ovulationovulation lorsque deux mâles, l'un jeune et l'autre plus vieux, se sont montrés. Ils ont alors commencé à se jauger en se mettant côte à côte puis en se bousculant. Les choses se sont brusquement envenimées lorsque l'un des individus a donné un premier coup de tête violent en utilisant toute la musculature de son cou. Il fut suivi par des répliques. L'échange a duré jusqu'à ce que l'un des protagonistes soit étourdi. Des blessures sont parfois occasionnées par les ossicônes dans de telles situations, mais elles sont rarement sérieuses et encore moins mortelles. 

    Des relations d’amitié entre girafes

    Les relations sociales sont beaucoup plus sereines entre les individus du sexe opposé qui vivent en groupe, mais cela ne signifie pas pour autant que ces girafes s'entendent toutes bien. Un nouveau comportement nettement moins antisocial que celui des mâles vient d'être révélé dans la revue Animal Behaviour

    Durant 14 mois, Kerryn Carter de l'université du Queensland (Australie) a suivi et étudié le comportement de 535 girafes sauvages dans le parc national namibien d'Etosha. Près de 736 compositions différentes de groupes ont été répertoriées, montrant ainsi que les girafes femelles vivent au sein d'associations dont la taille et la composition fluctuent au cours du temps (dynamique de |521b5ab1e0efed35e18413eca91aa6e6|-fissionfission), mais en fonction de quels paramètres ? Pour le savoir, des mammifères ont été marqués individuellement. Les relations qu'ils établissent entre eux ont alors été étudiées par le biais d'outils statistiques (pairwise association, une sorte de comparaison par paires).

    Résultat, les femelles choisissent leurs compagnes en fonction de leur affinité. Elles recrutent des amies et repoussent des girafes considérées comme persona non grata. Ce type de comportement peut être observé chez d'autres espèces de mammifères, par exemple chez les chimpanzés, les atèles ou les hyènes tachetées. Deux facteurs favoriseraient les changements réguliers de la composition des groupes : la taille du chevauchement spatial de leurs aires d'alimentation et les relations de parenté entre les individus (déterminées grâce à des analyses génétiques). Attention toutefois, ces paramètres n'expliqueraient pas tout : d'autres travaux devront approfondir la question. Ils permettront peut-être de comprendre comment s'établissent les liens d'amitié. Visiblement, les girafes ont encore beaucoup de choses à nous apprendre.