Avec ses quatre ailes et sa caméra embarquée, le DelFly Micro ne pèse que quelques grammes et se pilote à l'aide d'un joystick. Une équipe hollandaise travaille sur ce projet depuis trois ans et espère bien réduire encore la taille de l'appareil puis le rendre complètement autonome.

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    Photo de groupe de la famille Delfly, avec le modèle 1 (50 centimètres), le 2 (28 centimètres) et le Micro, petit dernier, long de 10 centimètres. On attend l'arrivée du prochain, encore en gestation et qui sera deux fois plus petit que l'actuel benjamin. © TU Delft

    Photo de groupe de la famille Delfly, avec le modèle 1 (50 centimètres), le 2 (28 centimètres) et le Micro, petit dernier, long de 10 centimètres. On attend l'arrivée du prochain, encore en gestation et qui sera deux fois plus petit que l'actuel benjamin. © TU Delft

    Vitesse : 18 kilomètres/heure. Autonomie : 3 minutes. Charge utile : 0,4 gramme. Le Delfly Micro n'affiche pas des performances à couper le souffle mais il représente tout de même un exploit technique réel. L'appareil, en effet, ne mesure que 10 centimètres de longueur et pèse 3,07 grammes. Il n'est ni très esthétique ni particulièrement aérodynamique. Sous les ailes se trouve un petit mécanisme à deux engrenages. Une simple tige soutient une batterie et maintient l'empennageempennage arrière, qui ressemble à celui d'un avion, avec deux surfaces mobilesmobiles, horizontale (gouverne de profondeur) et verticale (gouverne de direction). Le 23 juillet dernier, le Delfly Micro a réalisé sa première démonstration publique. Mais l'équipe avait déjà filmé ses évolutions dans un stade, comme on peut le voir sur la vidéo présentée ici (voir plus bas dans le texte).

    Le Delfly Micro. On remarque les deux roues dentées (blanches) qui actionnent les ailes par une fine bielle. L'élément rectangulaire porte la batterie et l'émetteur-récepteur. A l'avant, on distingue la minuscule caméra. L'empennage, à l'arrière, est similaire à celui d'un avion. En revanche, les ailes, propulsives et battantes, sont originales. Les ailes supérieures sont ici bien relevées. On voit bien l'aile gauche inférieure. L'aile droite inférieure est mal visible. Les deux plans, inférieur et supérieur, battent en opposition de phase, l'un se relevant quand l'autre s'abaisse. © TU Delft

    Le Delfly Micro. On remarque les deux roues dentées (blanches) qui actionnent les ailes par une fine bielle. L'élément rectangulaire porte la batterie et l'émetteur-récepteur. A l'avant, on distingue la minuscule caméra. L'empennage, à l'arrière, est similaire à celui d'un avion. En revanche, les ailes, propulsives et battantes, sont originales. Les ailes supérieures sont ici bien relevées. On voit bien l'aile gauche inférieure. L'aile droite inférieure est mal visible. Les deux plans, inférieur et supérieur, battent en opposition de phase, l'un se relevant quand l'autre s'abaisse. © TU Delft

    Outre la taille minuscule, l'originalité du Delfly est son mode de propulsion : c'est un ornithoptère, c'est-à-dire un engin à ailes battantes. Il en possède quatre et leur cinématique peut sembler curieuse. De chaque côté, l'aile inférieure descend tandis que la supérieure monte, et inversement. Le mouvementmouvement évoque celui d'un bec qui s'ouvre et se ferme, si bien que les deux ailes en viennent presque à se toucher à chaque cycle.

    Pilotage via un ordinateur

    Ce mouvement défie les simulations informatiques et les concepteurs du Delfly ont dû mettre au point leur engin par essais successifs. L'équipe de l'université de Delft (Delft University of Technology, ou TU Delft) a démarré le projet Delfly en 2005 avec l'objectif de mettre au point un drone miniature, capable, par exemple, d'effectuer des missions de surveillance.

    Le Delfly 1, avec ses 50 centimètres, était déjà capable de voler mais uniquement verticalement. En 2006, l'équipe réduisait la taille de moitié et réalisait le Delfly 2 (28 centimètres). Comme son prédécesseur, celui-ci ne vole que verticalement, décollant et se posant sur son empennage arrière.


    Démonstration en vol du Delfly Micro puis du Delfly 2, à décollage vertical. Les derniers plans montrent les trois générations de Delfly.

    Aujourd'hui, le Delfly Micro fait mieux et vole aussi horizontalement. A l'avant, est installée une minuscule caméra, de 0,4 gramme, relié à un émetteur-récepteur placé sous les ailes. Les images sont transmises à un ordinateur qui les affiche à l'écran. Le pilote humain, à l'aide d'un joystick, peut ainsi piloter le Delfly Micro. Les ingénieurs de TU Delft espèrent réussir à confier le pilotage à un logiciel, ce qui rendrait le petit appareil plus autonome.

    L'équipe cherche aussi à réduire la taille de l'engin et annonce pour bientôt un Delfly Nano, qui ne mesurerait que 5 centimètres pour un poids de 1 gramme...