Un astéroïde qui revient près de la Terre tous les deux ans fait beaucoup parler de lui ces derniers jours. Pourquoi n'avons-nous rien craindre de sa visite le 2 novembre prochain ?


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    Beaucoup d'entre nous se sont emballés ces derniers jours avec l'annonce d'une possible collision d’un astéroïde avec la Terre, et cela, la veille de l'élection présidentielle américaine, en plus. Immédiatement, on s'imagine qu'il va se passer la même chose pour notre biosphèrebiosphère que pour les dinosauresdinosaures, il y a 65 millions d'années, ou que cela va ressembler aux scènes apocalyptiques de certains films de science-fiction ; mais non, rien de semblable ne se produira. Nous n'avons rien craindre de cet astéroïde, un certain 2018 VP1.

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    Découvert en 2018, plus exactement le 3 novembre, il est de taille modeste. Les observations réalisées lors de son précédent passage (le premier connu), il y a deux ans, suggèrent en effet qu'il ne mesure pas plus de deux mètres dans sa plus grande dimension. Pas de quoi inquiéter toutes les formes de vie sur Terre. Bref, s'il plonge dans notre atmosphèreatmosphère, aucun dégât au sol ne sera à déplorer car il se brisera vite en morceaux, ne laissant derrière lui qu'une traînée de débris, lesquels devraient s'abîmer dans une région peu peuplée ou dans l'océan (70 % de la surface terrestre).

    Quels sont les risques d’une collision avec la Terre ?

    Mais les probabilités qu'il tombe sur Terre ne sont estimées qu'à une sur 240 (0,41 %) par la Nasa. Ce n'est pas beaucoup. En réalité, les astronomesastronomes ont encore beaucoup d'incertitudes, car ils ne possèdent encore qu'une poignée de jours d'observations. « Nous avons besoin d'au moins trois points de données pour estimer l'orbite d'un objet, mais cela ne nous donnera encore qu'une estimation très approximative, explique Jonti Horner (University of SouthernSouthern Queensland) dans son article publié dans The Conversation. Plus nous pouvons obtenir d'observations et plus la période de temps est longue, mieux nous pouvons fixer l'orbite ».

    Position de l'astéroïde 2018VP1 au plus près de la Terre, le 2 novembre 2020 à 12 h TU, soit 13 h heure de Paris. © Nasa
    Position de l'astéroïde 2018VP1 au plus près de la Terre, le 2 novembre 2020 à 12 h TU, soit 13 h heure de Paris. © Nasa

    Concernant sa période orbitalepériode orbitale« notre incertitude [...] est d'environ 12 heures », indique-t-il, ajoutant que « c'est plutôt bon ». Pour l'instant, les chercheurs ne peuvent déterminer que le « volume d'espace » dans lequel ils ont la certitude de le trouver. Et celui-ci mesure quelque 3,7 millions de kilomètres de diamètre. Alors, soit dans le pire des scénarios (même si le terme est quelque peu exagéré), il s'échoue dans l'atmosphère, et dans le meilleur, il nous « raterate » de 3,7 millions de kilomètres.

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    Rappelons encore une fois que s'il venait à pénétrer notre « espace aérien », la petite taille de ce corps céleste n'en ferait pas une menace pour la vie sur Terre, ni à l'échelle globale ni même à l'échelle régionale. Selon le matériau dont il est fait, au pire des petits morceaux toucheront le sol. Hormis un ou deux soupçons rapportés dans l'histoire, aucune météorite n'a encore tué d'êtres humains.


    Non, un astéroïde ne va pas percuter la Terre le 1er février

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 31 janvier 2019

    Débusqué début juillet 2002, 2002 NT7 était devenu l'objet de l'espace le plus menaçant jamais découvert au cours de la récente histoire de la détection d'astéroïdesastéroïdes. Près de 17 ans après, cet « astéroïde potentiellement dangereux » va-t-il s'écraser sur la Terre le premier février ?

    Au cours de l'été 2002, l'astéroïde 2002 NT7 qui venait d'être découvert défrayait la chronique car sa trajectoire pour son retour en 2019 inquiétait un peu. En effet, les premiers calculs de son orbite estimaient qu'il existait une chance sur 70.000 que cet « astéroïde potentiellement dangereux » s'écrase sur la Terre le premier février 2019. C'était le premier à avoir une note au-dessus de zéro (0,06) sur l'échelle de Palerme.

    Alors, est-ce que cet astéroïde de 1,9 kilomètre fonce vraiment sur nous ? L'apocalypse sera-t-elle pour demain ? Eh bien, non. Alors certes, 2002 NT7 revient bel et bien dans les parages cette année mais ça y est..., c'est fait, il est déjà passé. C'était le 13 janvier dernier et personne -- ou presque -- ne s'en est ému. Il faut dire qu'il ne représentait aucune menace pour tous les habitants de la Terre car il est passé loin, très loin, à quelque 61 millions de kilomètres, c'est-à-dire à 159 fois la distance entre la Terre et la LuneLune, et à peu près autant que la distance qui nous séparait de Mars lors de l'opposition exceptionnelle de l'été 2018.

    Position de 2002 NT7 par rapport à la Terre, le 31 janvier 2019. © JPL
    Position de 2002 NT7 par rapport à la Terre, le 31 janvier 2019. © JPL

    Bref, pas de quoi paniquer ! Pas cette fois, ni même pour ces prochains passages en 2028, 2034, 2035... Au cours des semaines qui ont suivi sa découverte, il y a 17 ans, de nouveaux calculs ont permis d'exclure d'avantage la possibilité d'un impact. Le 1er août 2002, il fut même exclu du catalogue Sentry qui recense les astéroïdes susceptibles d'entrer en collision avec la Terre au cours du siècle. 2002 NT7 n'est pas une menace pour notre biosphère.

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    Collision possible d'un astéroïde avec la Terre en 2019

    Article du CIRS publié le 25 juillet 2002

    Les premiers calculs montrent en effet que NT7 2002 se situe sur une trajectoire d'impact avec la Terre à la date du 1er février 2019. Les incertitudes sont cependant encore grandes concernant sa trajectoire exacte. En se basant sur la luminositéluminosité de l'objet, les astronomes lui octroient un diamètre de 2 kilomètres, suffisant pour détruire tout un continent et provoquer un changement climatiquechangement climatique global.

    Les astronomes du monde entier ont prêté une attention particulière à NT7 2002 depuis sa découverte, engrangeant environ 200 observations en quelques semaines. " Des observations additionnelles dans les semaines à venir permettront presque certainement, nous espérons, d'écarter la menace en cours ", a déclaré le Dr Benny Peiser, de l'Université John Moores de Liverpool (Royaume-Uni). La marge d'erreur quant au lieu précis où se situera NT7 2002 le 1er février 2019 est grande, de l'ordre de 10 millions de kilomètres, a déclaré le Dr Donald Yeomans, du Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory de la Nasa (Californie, Etats-Unis).

    NT7 2002 fait le tour du SoleilSoleil en 837 jours. Son orbite est assez nettement inclinée par rapport à celle de la Terre. La région du ciel où il se situe n'est observée que depuis peu, ce qui explique qu'il n'ait pas été détecté jusqu'alors. NT7 2002 a été découvert grâce au télescopetélescope utilisé dans le cadre du programme LINEAR (Lincoln Near-Earth Asteroid Research), situé au Nouveau-Mexique (Etats-Unis).