Une Peugeot 2008 modifiée sert de prototype à ce concept de motorisation hybride utilisant l’essence et l’air comprimé, et présentant un coût plus faible que le thermique-électrique. Économe en ville et moins sur la route, le système est au point mais PSA cherche encore des partenaires. La commercialisation en 2017 est donc incertaine.

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    L'idée est ancienne et le principe connu : l'airair comprimé peut servir efficacement à faire tourner les roues d'une voiturevoiture. Mécaniquement, la solution est simple, le véhicule n'émet pas de polluant et, par rapport à l'électrique, l'absence de batterie réduit le coût final. Un ardent promoteur de cette solution, l'ingénieur français Guy Nègre, propose des véhicules très originaux dans la société MDI, comme l'Airpod, petit véhicule urbain, dont le moteur est hybride, avec un brûleurbrûleur pour augmenter le rendement quand il le faut. Récemment, des chercheurs suédois de l'université de Lund ont planché sur la solution de l'hybride thermique-air comprimé, concluant que, sur le plan théorique, elle est satisfaisante.

    PSAPSA s'intéresse aussi à l'idée, avec un concept mécanique différent. Son moteur Hybrid Air a été présenté à plusieurs reprises. Cette semaine, une démonstration a eu lieu, mettant en scène une Peugeot 2008 modifiée, qui n'est qu'un prototype. Son petit moteur thermiquemoteur thermique à essence de 1,2 l ne compte que trois cylindres et développe 82 CV. Décalé sur le côté droit de la voiture, il laisse la place, sur la ligne d'arbre, à une pompe et un moteur hydrauliques. Une bouteille d'air comprimé se cache sous l'habitacle, entre les sièges, et la roue de secours est remplacée par un réservoir d'huile, qui transmet la pressionpression vers le moteur hydraulique.

    Le réservoir d'air comprimé, dont le volume intérieur varie, est installé sous l'habitacle du prototype. Peugeot veut démontrer que cette motorisation s'intègre dans les modèles de voitures existants. © PSA

    Le réservoir d'air comprimé, dont le volume intérieur varie, est installé sous l'habitacle du prototype. Peugeot veut démontrer que cette motorisation s'intègre dans les modèles de voitures existants. © PSA

    L'hybride air comprimé semble intéressant en conduite urbaine

    Le concept est visiblement abouti. L'ensemble fonctionne selon trois modes : thermique, à l'air ou combiné. L'électronique de bord s'occupe de gérer le passage de l'un à l'autre. L'air comprimé vient ainsi en assistance du moteur thermique. Lorsque le conducteur accélère suffisamment fort, le mode combiné fournit la puissance demandée, jusqu'à 102 CV d'après le constructeur. Sur route, de l'énergieénergie est prélevée pour comprimer l'air (ce que le conducteur peut éviter) et, surtout, celle du freinage est systématiquement récupérée, un procédé qui semble efficace en ville. Au démarrage, si la pression est suffisante, c'est l'air qui mettra en marche le véhicule. Le moteur thermique est lancé quand l'air vient à manquer, grâce à un alternodémarreur.

    PSA annonce une consommation de 3 l/100 km sur les 20.000 km parcourus par ce véhicule. Le gain de consommation semble très net en ville et c'est là que cette motorisation hybride est la plus intéressante, d'autant plus qu'elle réduit le rejet de polluants. En revanche, sur route, le bilan de l'air comprimé reste à faire avant de conclure qu'elle se banalisera sur la voiture du futur. À partir de ce prototype, PSA estime possible de mettre sur le marché une berline à faible consommation - 2 l/100 km - en 2020. Cependant, prévient le constructeur, l'investissement est trop élevé pour lui et il lui faudra d'ici là trouver un partenaire pour lancer une gamme de ce genre.