Boire du café pour éviter les AVC ? C’est peut-être une vraie bonne idée, au moins pour les femmes, d’après une étude suédoise. Il suffirait même d’une tasse par jour ! Mais les conclusions sont encore à prendre avec des pincettes...

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    Bien qu'il ait mauvaise réputation comparé à son concurrent de toujours (le thé aux multiples bienfaits avérés), le café ne serait pas si mauvais pour la santé, bien au contraire. Une nouvelle étude montre que les femmes qui consomment plus d'un petit noir par jour seraient moins susceptibles d'être victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC).

    Aujourd'hui, le café est l'une des boissons les plus consommées au monde. « Par conséquent, même de petits effets sur la santé des substances contenues dans le café peuvent avoir une influence sur la santé publique », explique Susanna Larsson, scientifique à l'institut Karolinska (Stockholm en Suède) et premier auteur de l'article paru dans la revue Stroke: Journal of the American Heart Association

    Plus de 30.000 femmes suivies

    Son intérêt pour le café et bien d'autres aliments est ainsi né il y a presque quinze ans. En 1997 précisément, elle et ses collègues ont voulu suivre l'association entre le régime alimentaire, le mode de vie et le développement des maladies chroniques courantes, en examinant un grand nombre de femmes volontaires au sein d'une étude épidémiologique appelée Swedish Mammography Cohort.

    Ainsi, 34.670 femmes âgées de 49 à 83 ans ont répondu à un questionnaire global incluant de nombreux paramètres, et ont été classées pour l'occasion dans quatre catégories suivant leurs réponses sur leur consommation quotidienne de café : les consommatrices de moins d'une tasse de café par jour, d'une à deux tasses par jour, de trois à quatre tasses par jour, et enfin de cinq tasses par jour ou plus.

    Les substances du café impliquées dans la réduction des risques d'AVC restent encore mystérieuses. © MarkSweep, domaine public

    Les substances du café impliquées dans la réduction des risques d'AVC restent encore mystérieuses. © MarkSweep, domaine public

    Une réduction des risques d’au moins 22 %

    Depuis le début de l'étude jusqu'à fin 2008, un total de 1.680 AVC ont été observés chez ces femmes, dont 1.310 infarctus cérébraux (occlusion d'une artère qui conduit à priver le cerveau d'oxygène), 154 hémorragies intracérébrales (rupture d'un vaisseau sanguin cérébral), 79 hémorragies méningées (irruption de sang à l'intérieur de l'espace situé sous les méninges) et 137 AVC non spécifiés.

    Après analyse statistique des données, il résulte que la consommation d'au moins une tasse de café par jour réduirait de 22 voire de 25 % les risques d'être victime d'un AVC. Les résultats sont significatifs pour tous les types d'AVC, à l'exception de l'hémorragie cérébrale (dont le peu d'événements observés peut expliquer l'absence de statistiques parlantes). De plus, l'effet bénéfique du café se maintiendrait quels que soient les facteurs de risques : tabagisme, l'indice de masse corporelleindice de masse corporelle, le diabète, l'hypertension ou encore la consommation d’alcool.

    Des doutes subsistent

    Malheureusement, comme toute étude réalisée à base d'un questionnaire, des biais sont possibles. L'estimation de sa propre consommation de café est-elle correcte ? La consommation a-t-elle toujours été constante depuis 1997 ? Le café décaféiné (non dissocié du café classique sur le questionnaire) est-il aussi impliqué dans l'action anti-AVC ?

    Si ces questions restent sans réponse, les auteurs, eux, en ont pour expliquer les possibles bienfaits du café. La boisson noire réduirait les inflammationsinflammations, le stress oxydatifstress oxydatif et améliorerait la sensibilité à l'insulineinsuline. D'ailleurs, des études précédentes avaient déjà montré l'effet positif du café sur d'autres maladies, comme le diabète de type 2 chez les femmes, ou les calculs biliairescalculs biliaires chez les hommes... mais il serait en revanche bien moins bon pour le cœur