Un métier au CNES : Responsable des Programmes d'Exploration du Système Solaire
Astrophysicien de formation, je travaille au Centre national d'études spatiales. Le CNES est l'agence française chargée de mettre en œuvre la politique spatiale française. En ce qui me concerne, je coordonne les missions d'exploration des planètes. Il faut tout de suite préciser qu'à ce jour aucune mission planétaire française n'a été réalisée. Par contre le CNES et les planétologues français sont présents dans à peu près toutes les grandes missions planétaires menées autrefois par la Russie et maintenant par l'Europe et les Etats-Unis. Je citerai les plus significatives : Voyager qui a survolé Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune ; Vega et Giotto qui ont survolé la comète de Halley en 1986 ; Phobos-88 et Mars-96 d'étude de Mars avec la Russie ; Cassini-Huygens qui atteindra Saturne en juillet 2004 ; Mars Express, première mission européenne martienne, qui atteindra Mars à Noël et Rosetta qui ira à la rencontre d'une comète en 2014.
Puisqu'il s'agit de missions scientifiques, ce sont les scientifiques qui recommandent au CNES de participer à telle ou telle mission, via des comités comme le Comité des Programmes Scientifiques du CNES.
Ce travail se fait dans un bureau et non dans un laboratoire. Il faut être en contact permanent avec les scientifiques concernées (ils sont environ 200 planétologues en France) qui réalisent dans leur laboratoire du CNRS ou des universités des expériences scientifiques financées par le CNES.
Cela nécessite de voyager beaucoup, afin de rencontrer les scientifiques et les agences spatiales d'Europe ou aux Etats-Unis et l'essentiel se dit et s'écrit en anglais.
A la Direction des Programmes, où je suis, nous nous focalisons sur le futur, sur la préparation de nouvelles missions ou projets. Par contre quand ceux-ci sont décidés, un chef de projet, ayant un profil d'ingénieur, est nommé au Centre Spatial de Toulouse du CNES pour mettre en œuvre le projet jusqu'au lancement de la fusée.
Ensuite mon rôle est de veiller à ce que les expériences scientifiques sont exploitées afin d'en extraire les résultats scientifiques tant espérés. Ces résultats font alors l'objet de publications dans des revues spécialisées. De ces résultats naîtront les idées pour la prochaine mission qui mettra 7 à 8 années pour être réalisée.