En couple comme au travail, les dynamiques de relations toxiques ne sont pas rares. Peut-être avez-vous déjà été confronté à une personne manipulatrice, qui se sent supérieure aux autres et qui prend plaisir à alimenter la perte d’estime d’une tierce personne ? Explorez les traits de personnalité des pervers narcissiques pour déceler les comportements déviants et manipulateurs. Pour s’aider soi-même en cas de relation toxique ou pour venir en aide à un proche !


au sommaire


    La première mention de pervers narcissique apparaît dans les travaux du psychanalyste Paul-Claude Racamier dans les années 1980, pour définir un trouble narcissique pathologique, empreint de manipulation, d’un besoin d’admiration et une absence de remords. Pour résumer, il s’agit d’une emprise exercée sur une ou plusieurs autres personnes, pour nourrir un sentiment de supériorité et de grandeur.

    Hommes comme femmes sont susceptibles de porter ce masque et de cacher un trouble de la personnalité narcissique derrière une façade bienveillante. Le pervers narcissique construit sa personnalité dans une bulle d’ego, parfois la traduction de son propre besoin de sécurité…

    Ce qui distingue un pervers narcissique d’une personne toxique ou manipulatrice ? C’est le plaisir de voir l’autre souffrir. Pour schématiser, la manipulation au sens large du terme permet d’accéder à un but tandis que la perversion entraîne un sentiment de satisfaction face à la souffrance psychologique ou à la détresse.

    Les signes d’une manipulation perverse

    • Ambivalence sociale : une personne sympathique, bienveillante et guidée par des valeurs fortes sur le côté pile, et une personne beaucoup moins empathique et compréhensive du côté face. Cette dualité est une des caractéristiques principales du pervers narcissique !
    • Culpabilisation : le pervers narcissique a la faculté de se positionner en victime lui-même, pour faire culpabiliser les individus face à lui. Cela se traduit parfois par des paroles menaçantes ou du chantage affectif comme « Si tu continues ainsi, je m’en vais », « Avec tout ce que je fais pour toi… » ou encore « Si tu agis comme ça, c’est parce que tu ne m’aimes pas ».
    • Contrôle : un autre point de vigilance reste le contrôle. Dans beaucoup de cas de figure, le pervers narcissique exerce un contrôle sur les relations sociales, les moyens de communication, les sorties ou encore les hobbies. Une façon d’occuper une place presque indispensable et d’empêcher sa victime de préserver son indépendance. En d’autres termes, il n’est plus possible d’agir sans le consentement de la personne qui contrôle !
    • Séduction : pour le pervers narcissique, le paraître occupe une place importante et sert un ego démesuré, tant sur le plan physique que sur le plan intellectuel. Que ce soit avec son aspect physique, son élocution et sa manière de se mettre constamment en avant, le manipulateur sait comment séduire, flatter et se faire flatter.
    Le pervers narcissique est une personne toxique avec un égo surdimensionné, une prédilection pour le mensonge et une tendance à dévaloriser, culpabiliser et blesser l’autre. © Mdv Edwards, Adobe Stock
    Le pervers narcissique est une personne toxique avec un égo surdimensionné, une prédilection pour le mensonge et une tendance à dévaloriser, culpabiliser et blesser l’autre. © Mdv Edwards, Adobe Stock

    Les conséquences sur le bien-être et la santé des victimes

    Les répercussions sur la victime sont dans un premier temps d’ordre psychologique. À commencer par une perte d’estime de soi, exacerbées par les nombreuses réflexions rabaissantes. Il ne faut pas non plus négliger les conséquences de l’isolement social. Ne plus faire confiance aux autres, si ce n’est au pervers narcissique, et s’éloigner progressivement des proches. Cela crée une sorte de dépendance affective qui rend le détachement encore plus difficile.

    En parallèle, d’autres réactions viennent aggraver la situation. Il s’agit par exemple de troubles du sommeil, de troubles de l’alimentation, d’états dépressifs et de stress. D’où la nécessité de détecter au plus vite des comportements narcissiques afin de s’en protéger, ou du moins de s’alerter dès les premiers signes.

    Comment s’en défaire ?

    Quitter une relation toxique et se défaire d’un pervers narcissique reste une étape difficile, complexe et douloureuse. La première phase consiste à prendre conscience : par soi-même, grâce à l’entourage ou avec l’aide d’un professionnel en psychologie. Reconnaître que la situation est problématique et ne peut plus durer est le commencement.

    Il faut ensuite retrouver son estime de soi, sa force et la capacité à poser des limites claires et indéfectibles. Une fois que la victime a réussi à mettre fin à la relation, en respectant ses besoins et son propre rythme de prise de conscience, il est important d’éviter définitivement tout contact. Naturellement, le pervers narcissique va tenter de reprendre le contrôle physique et émotionnel, et il est indispensable de ne pas répondre à ces tentatives de manipulation !