L'impression 3D peut aussi servir à créer des œuvres en chocolat. C'est ce que démontrent des jeunes créateurs d'entreprise qui proposent déjà les services de leur société Print-Eat.

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    « Pourquoi ne pas remplacer le plastiqueplastique par du chocolat dans cette imprimante 3D ? ». Voici comment a commencé cette belle histoire entrepreneuriale en 2015, lors d'une discussion entre deux élèves de quatrième année de l'Ipsa (une école d'ingénieurs en aéronautique). Geoffrey Taieb, alors président d'Ipsa Genius, souhaite créer une startup, alors que Yoann Maire finit de concevoir son imprimante 3D.

    Les deux étudiants créent l'entreprise Print Eat, et ce projet d'impression de chocolat sur-mesure est primé lors d'un concours de startup à l'université de Salford, à Manchester. L'idée parvient jusqu'à Gilles Grasteau, alors chef au Westin, à Paris. Nous sommes en 2016 et, en France, c'est l'année du Mexique. Il souhaite réaliser un modèle en chocolat pour Pâques qui aurait la forme du dieu Quetzalcoatl. « C'était un coup de chance mais aussi un coup de stressstress ! » raconte Geoffrey Taieb. L'imprimante de Yoann Maire ne peut pas encore imprimer directement en chocolat... En revanche, elle peut fabriquer un moule. Les deux étudiants se mettent à la tâche pour concevoir un modèle 3D sur mesure à partir d'une image et de quelques suggestions de la part du chef. « Nous nous sommes vite rendu compte que le client lui-même ne savait pas exactement ce qu'il souhaitait. Nous lui avons proposé de nombreuses versions avant d'obtenir l'œuf parfait ! »

    L’œuf de Pâques 2016 de l’hôtel-restaurant Westin Paris Vendôme, inspiré par Quetzalcoatl. Première réalisation sur mesure issue de Print Eat. © Westin, DR

    L’œuf de Pâques 2016 de l’hôtel-restaurant Westin Paris Vendôme, inspiré par Quetzalcoatl. Première réalisation sur mesure issue de Print Eat. © Westin, DR

    Une impression 3D sur mesure

    C'est sur ce point que l'affaire se concrétise : l'objectif était que l'œuf de Pâques ne ressemble à aucun autre et c'est réussi. Grâce à la technologie développée par Print Eat, la conception de structure unique est simple et rapide. L'originalité et le niveau de détails élevé ont permis au Quetzalcoatl de faire une apparition médiatique remarquée : l'œuf est classé parmi les cinq plus belles œuvres en chocolat de l'année par de nombreux magazines spécialisés.

    Pris entre leurs études, les stages et Print Eat, Yoann et Geoffrey consacrent les mois suivants à développer leur technologie et à couler les fondations de l'entreprise. « Nos victoires à deux concours de startups au Royaume-Uni nous ont permis d'investir, notamment dans un scanner 3D et un nouveau logiciel de design 3D. » Récemment rejointe par trois nouveaux collaborateurs (un autre ingénieur, un designer et un chocolatier), la jeune entreprise voit gonfler son carnet de commandes. Des grands noms de la gastronomie commencent à s'intéresser à leur activité et la technologie progressera encore. L'impression directe de chocolat est en effet le prochain défi auquel va s'attaquer l'équipe Print Eat, qui entend bien devenir pionnière dans l'impression 3D de chocolat...