Les données biométriques et personnelles de milliers d'Afghans sont désormais entre les mains des talibans. Si elles sont exploitées, elles pourraient leur permettre d’identifier les personnes ayant collaboré avec l’armée américaine et soutenant l’ancien gouvernement.


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    Des hélicoptèreshélicoptères Black Hawks, des véhicules légers blindés, des quantités astronomiques de fusils d'assaut M16M16 ou M4... En Afghanistan, l'armement et le matériel militaire confié à l'armée afghane par les Américains est désormais dans les mains des talibans. Parmi les équipements, il y aurait les systèmes d'identification biométriques appelés HIIDE (Handheld Interagency Identity Detection Equipment). Il se trouve que ces appareils ont enregistré nombre de données biométriques issues des populations afghanes. Scans d’iris, empreintes digitalesempreintes digitales, données biographiques..., ces éléments sont contenus dans des bases de données centralisées et elles pourraient permettre aux talibans d'identifier les personnes ayant collaboré avec les forces de l'Otan et l'ancien gouvernement. Et ces données sont importantes, puisque selon un ouvrage de la journaliste d'investigation Annie Jacobsen, le Pentagone avait pour objectif de collecter les données biométriques de 80 % de la population afghane afin de localiser les terroristes et les criminels et identifier ses collaborateurs afghans.

    Des bases de données mal protégées

    Révélée par The Intercept, cette affaire inquiète les militaires américains. Ils supposent que les talibans pourront exploiter sans grande difficulté ces données. Selon un vétéran des opérations spéciales, s'ils ne disposent pas du savoir ni de l'équipement nécessaire pour récupérer et traiter les données, ils pourraient bien être soutenus dans cette tâche par l'ISI, le service de renseignement pakistanais, qui dispose de liens étroits avec les talibans.

    Autour de 2011, ces systèmes HIIDE étaient massivement exploités par l'armée américaine, lorsqu'ils cherchaient à débusquer les leaders d'Al-Qaïda et notamment Oussama Ben Laden. Sans doute gagnés par l'optimisme conféré par leur puissance militaire, il apparaît que les Américains, n'ont jamais songé à véritablement protéger l'accès au contenu de ce matériel, au cas où il serait tombé dans de mauvaises mains.